Titre original : Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann
Date de sortie française : 28 mai 2014
Réalisateur : Felix Herngren
Scénario : Felix Herngren et Hans Ingemansson (adapté du roman de Jonas Jonasson)
Directeur de la photographie : Göran Hallberg
Musique : Matti Bye
Durée : 1h54
Avec : Robert Gustafsson, Iwar Wiklander, David Wiberg, Mia Skäringer, Alan Ford
Synopsis : Le jour de son 100ème anniversaire, un homme s'échappe de sa maison de retraite pour une cavale rocambolesque, certain qu'il n'est pas trop tard pour tout recommencer à zéro. Débute alors une aventure inattendue et hilarante aux côtés d'un escroc, d'un vendeur de hot-dogs, d'une rousse et d'un éléphant... (Source : Allociné)
Avant propos
Presque 4 mois après l'article que j'ai écrit sur Da Vinci Code, voici enfin venue la seconde collaboration avec le blog des Lectures à la pleine lune. Le principe reste toujours le même : il est conseillé de lire en premier l'article portant sur le livre que vous pouvez trouvez dès à présent par ici et passer ensuite à celui écrit par mes soins et portant uniquement sur le film en lui-même.
Mon avis
Gros succès surprise de l'an dernier avec plus de 50 millions de dollars récolté dans le monde pour un budget initial de 60'000'000 couronnes suédoises (soit l'équivalent de 7.5 millions de dollars), Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire s'est imposé comme le 3ème plus gros succès pour un film suédois à l'international derrière les deux premiers volets de la série Millenium.
J'étais allé le voir un peu par hasard au cinéma l'an passé dans sa version française et j'avais trouvé le film vraiment bon, avec un humour qui me parlait totalement.
Afin de pouvoir donner mon avis dans les meilleures dispositions, je me suis résolu à le revisionner mais dans sa version originale suédoise pour le coup, puisque c'est uniquement de la sorte que le métrage peut être jugé à sa juste valeur.
Tout d'abord, de quoi parle-t-on ? C'est l'histoire de Allan Karlsson (Robert Gustafsson) qui, le jour de ses 100 ans, décide de s'évader de la maison de retraite dans laquelle il est pensionnaire pour partir à l'aventure.
Sur son chemin, il va se retrouver par hasard (je n'expliquerai pas comment) en possession d'une valise contenant 50 millions de couronnes. Vont ensuite se mettre à sa poursuite non seulement un gang de motards qui doit récupérer l'argent mais également la police car il a été porté disparu après sa fuite.
Durant son "road trip", il va faire la connaissance de différents personnages qui vont continuer le chemin avec lui et l'histoire sera régulièrement entrecoupée de flashbacks racontant toute la vie de Allan, sa passion pour les explosions et les grandes choses qu'il a accomplies.
Le premier parallèle qui saute aux yeux est évidemment celui fait avec Forrest Gump, la différence ici est que le simple d'esprit est remplacé par un vieillard. Tout comme Forrest, Allan a en effet eu un rôle prépondérant, souvent sans vraiment le vouloir, dans certains événements ayant marqué l'histoire.
Cependant, alors que Forrest reste assis sur son banc durant l’entièreté de l'histoire et s'adresse aux passants venant s’asseoir à côté de lui, Allan se rappelle de ces événements à différents moments de son périple, sans qu'il ne sache jamais réellement où aller.
Ce qui fait la force du film, c'est son humour, à la fois noir et très absurde par moment et qui fait souvent (pas pas tout le temps) mouche, pour autant que vous accrochiez à celui-ci.
Nous avons droit, entre autres, à des parodies de personnages ayant réellement existé : le Général Franco ou Staline pour ne citer qu'eux.
Certains personnages complètement décalés ajoutent encore une touche complètement improbable au récit : citons par exemple Herbert Einstein, le frère inventé du grand Albert, qui est présenté comme quelqu'un de complètement idiot et incapable.
La grande passion de Allan a toujours été les explosions et ça lui a d'ailleurs valu un séjour dans un hôpital psychiatrique duquel il ressortira castré mais c'est également la raison pour laquelle il se retrouve dans la maison de retraite après avoir fait sauter un renard qui avait tué son chat.
Mais c'est également cette attirance qui va le mettre en lumière auprès de toutes ces grandes personnalités. Le projet Manhattan ? C'est grâce à lui !
Le film ne plaira pas à tout le monde, c'est sûr. Il faut accrocher à l'humour noir omniprésent pour pouvoir vraiment apprécier.
Me concernant, je dois avouer que j'ai été beaucoup moins emballé lors du revisionnage, il y a plusieurs explications possibles : je me rappelais de pas mal de situations vécues par Allan et je n'avais donc plus l'effet de surprise. Le fait de regarder le film en suédois a certainement aussi joué en sa défaveur car il est difficile de rire quand on ne comprend absolument rien aux dialogues (et on ne retrouve pas dans les sous-titres le ton qui donne le charme aux discussions.
Alors certes, il y a certains passages en anglais (et même une petite portion en français !) quand Allan travaille avec les américains entre autres.
Le métrage contient tout de même son lot de scènes hilarantes, je citerais pas exemple la séquence quand Allan est envoyé dans un goulag et qu'il rencontre Herbert Einstein. Allan met alors au point un plan pour s'échapper mais Einstein ne comprend absolument pas ce qui amène à une situation vraiment absurde et très drôle.
Niveau réalisation, c'est plutôt classique. Felix Herngren a certaines bonnes idées comme par exemple d'adapter le style de réalisation (et le montage) aux situations que vit Allan. Toute la séquence d'espionnage lors de la guerre froide est filmée comme pourrait l'être un James Bond par exemple.
Sans jamais atteindre le niveau d'un Forrest Gump, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire a le mérite de ne jamais vraiment se prendre au sérieux et d'assumer complètement son côté absurde. On pourra lui reprocher quelques longueurs et une certaine répétitivité passé un certain stade mais l'humour omniprésent fait que l'on ne s'ennuie jamais durant les deux heures.
Il perd clairement de son charme (du moins à mes yeux) lors du second visionnage car l'effet de surprise n'est plus là, que ce soit au niveau du principe ou au niveau des situations vécues par Allan.
Si vous vous demandez à quoi ressemble une comédie suédoise, je pense que le film en donne un bon aperçu.
Les personnes n'accrochant pas à l'humour trouveront certainement le temps long...tous les autres passeront certainement un moment très agréable devant les aventures de Allan Karlsson.