Titre original : Batman v Superman: Dawn of Justice
Date de sortie française : 23 mars 2016
Réalisateur : Zack Snyder
Scénario : Chris Terrio et David S. Goyer d'après les personnages DC Comics créés par Bob Kane, Bill Finger, Jerry Siegel et Joe Shuster
Directeur de la photographie : Larry Fong
Montage : David Brenner
Musique : Junkie XL et Hans Zimmer
Durée : 2h31
Avec : Ben Affleck, Henry Cavill, Amy Adams, Jesse Eisenberg, Laurence Fishburne, Jeremy Irons, Gal Gadot
Synopsis : Ayant peur que les actions d'un super-héros semblable à un dieu ne soient pas contrôlées, le redoutable justicier de Gotham City se confronte au Messie des temps modernes de Metropolis, alors que le monde se demande de quel sorte de héros il a vraiment besoin. Et alors que Batman et Superman sont en guerre l'un contre l'autre, une nouvelle menace surgit, mettant l'humanité face à un danger d'une ampleur sans pareil. (Source : Premiere.fr)
Mon avis
ATTENTION, CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS !
Deux ans et demi après son Man of Steel qui avait fort divisé (moi-même avait trouvé la première partie du film très réussie et la seconde ratée), Zack Snyder revient avec l'affrontement que tous les fans de comics attendaient, celui opposant les deux super-héros les plus populaire existant, Batman contre Superman, le justicier de Gotham contre le demi-dieu de Métropolis.
Alors que je doute de plus en plus de revoir un jour un bon film de super-héros du côté de chez Marvel (je parle par-là du MCU), j'avais l'espoir de voir avec ce Batman v Superman quelque chose de différent, loin des productions édulcorées et sans aucune prise de risque du concurrent.
Alors que les bandes-annonces en dévoilaient déjà beaucoup, je me suis un peu désintéressé du film pour ne pas risquer de connaître tous les tenants et aboutissants de ce combat épique, puis les première critiques sont tombées, descendant pratiquement en chœur le film que certains décrivent même comme la plus grande déception depuis la Menace Fantôme ! De quoi en retourne-t-il donc ?
Le film commence directement par quelque chose qui m'a gêné, le fait de remontrer l'assassinat des parents du jeune Bruce Wayne, le traumatisme qui a suivi, etc. Pourquoi ? Tout le monde connaît ça, était-il vraiment nécessaire de le remontrer une nouvelle fois ? Surtout que la scène est montrée avec ce fameux ralenti assez moche dont Snyder à l'habitude et qui rend le truc assez lourd.
Bref, passons cette première scène finalement assez insignifiante, le vrai début du film est dans la continuité directe de Man of Steel avec Bruce Wayne qui assiste, impuissant, au combat destructeur entre Superman et Zod. Cette séquence est assez intéressante dans le sens où elle permet de revoir en quelque sorte la fin de Man of Steel sous un angle beaucoup plus humain, ça permet aussi au passage à Zack Snyder de répondre aux critiques dont avait fait l'objet la fin du film précédent.
Toute cette séquence fait très 11 septembre, particulièrement ce plan où Bruce s'enfonce dans un nuage de poussières émanant d'un building effondré qui m'a froidement rappelé les images que je voyais à la télé le jour des attentats.
D'ailleurs, de manière générale, la première partie du film est plutôt convaincante. Il y a une très longue exposition, on présente les enjeux, les raisons de la tension entre Batman et Superman. C'est un Batman inédit au cinéma qu'on nous présente ici, Bruce le dit lui-même, il est "plus vieux que son père ne l'a jamais été". Il combat le crime depuis 20 ans à Gotham mais pourtant il a l'impression que rien n'a changé, les criminels courent toujours les rues.
L'annonce de Ben Affleck dans le costume du chevalier noir avait fait hurler (je faisais partie du camp des optimistes), il s'avère qu'il campe au final un excellent Batman, très imposant, très sombre. J'émettrais par contre plus de réserves quant à son interprétation de Bruce Wayne, un peu trop unilatéral à mon goût.
J'ai un peu plus de mal avec l’interprétation trop lisse de Henry Cavill, Superman ayant parfois l'air d'un gros bébé qui boude plus que d'un super-héros.
Quitte à parler des personnages, parlons de l'antagoniste principal, Lex Luthor, qui aurait vraiment pu être réussi si Jesse Eisenberg ne cabotinait pas autant. On est ici à la limite du supportable, un mélange peu raffiné de Mark Zukerberg et d'un psychopathe (n'est pas le Joker qui veut). Il y a un vrai problème de direction d'acteur à ce niveau car on sent qu'Eisenberg essaie de "voler" toutes les scènes dans lesquelles il apparaît mais ça ne réussit jamais.
Wonder Woman fait sa grande apparition au cinéma sous les traits de Gal Gadot mais son rôle ne se limite au final qu'à l'intégrer à la Justice League (et encore, on pourrait se demander pourquoi l'avoir mise en avant elle et pas les Flash ou autre Aquaman), le personnage ne sert pas à grand-chose si ce n'est servir de deus ex machina une unique fois à la fin du film.
Son arrivée est en plus accompagnée d'un thème que j'ai trouvé accrocheur sur le coup mais complètement en décalage avec le film après l'avoir ré-écouté.
La musique, d'ailleurs, est composée par Hans Zimmer (habitué du genre à force) et son "protégé" Junkie XL qui varie entre le très bon (Mad Max : Fury Road) et le très mauvais (Night Run) pour un résultat finalement assez générique et oubliable pour ma part (tout en restant bien au-dessus de ce que peut faire un Brian Tyler par exemple).
Je voudrais également revenir sur la rivalité entre Batman et Superman : je trouve que celle-ci est déjà assez mal amenée, autant je comprends que Bruce Wayne en veuille à Superman, autant la réciproque me paraît un peu tirée par les cheveux. Le pire, cependant, c'est tout de même l'événement qui va amener la réconciliation entre les deux héros, complètement foireuse...je n'expliciterai pas exactement de quoi il en retourne mais dites-vous que Batman et Superman passent de pires ennemis à meilleurs amis du monde en l'espace d'à peu près 15 secondes.
Tout ça pour mener à un combat final qui avait été salement spoilé par la bande-annonce et qui s'avère totalement foiré.
D'une part, je trouve le design de Doomsday foiré et d'autre part, Zack Snyder se lâche sur tous ses effets horribles : le filtre sépia dégueulasse, les ralentis, le découpage foireux. Il y a surtout, comme dans beaucoup des scènes d'action du film, un problème de lisibilité qui n'est en plus pas aidé par les "tics" du metteur en scène.
Au final, si le film n'est clairement pas la bouse décrite par les critiques, il manque quand même quelque chose pour en faire un très bon film de super-héros. Pourtant le film ne manque pas d'idées et Snyder a toujours ses quelques fulgurances au niveau de la réalisation mais le film est quand même plombé par un combat final qui ne tient pas ses promesses et par les lourdeurs habituelles du réalisateur.
Je retiens principalement le Batman de Ben Affleck, vraiment convaincant et les scènes de baston du Chevalier Noir, très bien chorégraphiées (même si pas toujours très lisibles, comme dit plus haut).
Je n'ai pas parlé de Jeremy Irons qui campe le nouveau Alfred car il apparaît peu mais je l'ai plutôt bien aimé : il n'est certes pas aussi badass que Alfred de Gotham (la série) mais il apparaît davantage comme un coéquipier de Bruce qui l'aide sur le terrain (depuis la Batcave) que comme un majordome.
Il n'en demeure pas moins que je préfère 1000 fois le chemin qu'emprunte l'Univers cinématographique DC à ce que fait Marvel depuis Iron Man 3 car j'y vois quand même de l'espoir : Suicide Squad m'intéresse vraiment et l'arrivée de Justice League également. Il n'est pas non plus exclu de revoir Snyder nous refaire le coup de l'excellent Watchmen à l'avenir.
Donc oui, je vous encourage tout de même à aller le voir car un flop (qui semble quand même peu probable vu l'excellent démarrage du film) donnerait finalement raison à la politique Marvel de la quantité au détriment de la qualité, la dédramatisation de chaque instant au détriment d'un univers plus sombre.
Et ça, je vous le dit, ça me ferait vraiment chier...
L'annonce de Ben Affleck dans le costume du chevalier noir avait fait hurler (je faisais partie du camp des optimistes), il s'avère qu'il campe au final un excellent Batman, très imposant, très sombre. J'émettrais par contre plus de réserves quant à son interprétation de Bruce Wayne, un peu trop unilatéral à mon goût.
J'ai un peu plus de mal avec l’interprétation trop lisse de Henry Cavill, Superman ayant parfois l'air d'un gros bébé qui boude plus que d'un super-héros.
Quitte à parler des personnages, parlons de l'antagoniste principal, Lex Luthor, qui aurait vraiment pu être réussi si Jesse Eisenberg ne cabotinait pas autant. On est ici à la limite du supportable, un mélange peu raffiné de Mark Zukerberg et d'un psychopathe (n'est pas le Joker qui veut). Il y a un vrai problème de direction d'acteur à ce niveau car on sent qu'Eisenberg essaie de "voler" toutes les scènes dans lesquelles il apparaît mais ça ne réussit jamais.
Wonder Woman fait sa grande apparition au cinéma sous les traits de Gal Gadot mais son rôle ne se limite au final qu'à l'intégrer à la Justice League (et encore, on pourrait se demander pourquoi l'avoir mise en avant elle et pas les Flash ou autre Aquaman), le personnage ne sert pas à grand-chose si ce n'est servir de deus ex machina une unique fois à la fin du film.
Son arrivée est en plus accompagnée d'un thème que j'ai trouvé accrocheur sur le coup mais complètement en décalage avec le film après l'avoir ré-écouté.
La musique, d'ailleurs, est composée par Hans Zimmer (habitué du genre à force) et son "protégé" Junkie XL qui varie entre le très bon (Mad Max : Fury Road) et le très mauvais (Night Run) pour un résultat finalement assez générique et oubliable pour ma part (tout en restant bien au-dessus de ce que peut faire un Brian Tyler par exemple).
Je voudrais également revenir sur la rivalité entre Batman et Superman : je trouve que celle-ci est déjà assez mal amenée, autant je comprends que Bruce Wayne en veuille à Superman, autant la réciproque me paraît un peu tirée par les cheveux. Le pire, cependant, c'est tout de même l'événement qui va amener la réconciliation entre les deux héros, complètement foireuse...je n'expliciterai pas exactement de quoi il en retourne mais dites-vous que Batman et Superman passent de pires ennemis à meilleurs amis du monde en l'espace d'à peu près 15 secondes.
Tout ça pour mener à un combat final qui avait été salement spoilé par la bande-annonce et qui s'avère totalement foiré.
D'une part, je trouve le design de Doomsday foiré et d'autre part, Zack Snyder se lâche sur tous ses effets horribles : le filtre sépia dégueulasse, les ralentis, le découpage foireux. Il y a surtout, comme dans beaucoup des scènes d'action du film, un problème de lisibilité qui n'est en plus pas aidé par les "tics" du metteur en scène.
Au final, si le film n'est clairement pas la bouse décrite par les critiques, il manque quand même quelque chose pour en faire un très bon film de super-héros. Pourtant le film ne manque pas d'idées et Snyder a toujours ses quelques fulgurances au niveau de la réalisation mais le film est quand même plombé par un combat final qui ne tient pas ses promesses et par les lourdeurs habituelles du réalisateur.
Je retiens principalement le Batman de Ben Affleck, vraiment convaincant et les scènes de baston du Chevalier Noir, très bien chorégraphiées (même si pas toujours très lisibles, comme dit plus haut).
Je n'ai pas parlé de Jeremy Irons qui campe le nouveau Alfred car il apparaît peu mais je l'ai plutôt bien aimé : il n'est certes pas aussi badass que Alfred de Gotham (la série) mais il apparaît davantage comme un coéquipier de Bruce qui l'aide sur le terrain (depuis la Batcave) que comme un majordome.
Il n'en demeure pas moins que je préfère 1000 fois le chemin qu'emprunte l'Univers cinématographique DC à ce que fait Marvel depuis Iron Man 3 car j'y vois quand même de l'espoir : Suicide Squad m'intéresse vraiment et l'arrivée de Justice League également. Il n'est pas non plus exclu de revoir Snyder nous refaire le coup de l'excellent Watchmen à l'avenir.
Donc oui, je vous encourage tout de même à aller le voir car un flop (qui semble quand même peu probable vu l'excellent démarrage du film) donnerait finalement raison à la politique Marvel de la quantité au détriment de la qualité, la dédramatisation de chaque instant au détriment d'un univers plus sombre.
Et ça, je vous le dit, ça me ferait vraiment chier...