dimanche 25 janvier 2015

Whiplash (2014)

Titre : Whiplash

Date de sortie française : 24 décembre 2014

Réalisateur : Damien Chazelle (également scénariste)

Directeur de la photographie : Sharone Meir

Musique : Justin Hurwitz

Durée : 1h46

Avec : Miles Teller et J. K. Simmons







Synopsis Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence... (Source : Allociné)

Mon avis


En cette saison des récompenses hollywoodiennes, arrivent chez nous petit à petit tous les films "à Oscar" qui sont déjà sortis depuis un moment outre-Atlantique. Whiplash fait partie de ceux-ci, il vient en effet de décrocher 5 nominations à cette prestigieuse cérémonie et a de fortes chances de ne pas repartir bredouille.
Il me tardait vraiment de le voir mais en raison d'un emploi du temps très chargé, j'ai dû repousser l'échéance plusieurs fois. Que vaut-il alors concrètement ?

Tout d'abord, je tiens à préciser que je ne suis pas un amateur de Jazz et la principale question que je me posais était de savoir si j'allais pouvoir entrer dans un film centré là-dessus ou si, au contraire, j'allais m'ennuyer à mourir.
Le premier scénario s'est assez vite imposé, tant le film est bourré de qualités.

L'histoire est centrée sur le personnage de Andrew (Miles Teller), élève dans une des meilleures écoles de musique au monde, dont le rêve est de devenir le plus grand batteur de sa génération. Il réussit à intégrer le "band" de Terence Fletcher (J. K. Simmons), un professeur et chef d'orchestre extrêmement exigeant.
L'intrigue portera essentiellement sur la relation entre ces deux personnages : d'un côté Andrew qui donne tout ce qu'il a pour devenir meilleur et de l'autre Fletcher qui passe son temps à proférer un torrent d'insultes dès qu'un de ses musiciens joue une note de travers.


Whiplash est d'abord un film de performance d'acteur à différents niveaux. Alors que Miles Teller livre une performance extrêmement physique, J. K. Simmons est plus dans la prestation d'acteur à proprement parler. Cette prestation assez impressionnante rend d'ailleurs chaque scène dans laquelle il apparaît intense et jouissive à regarder.
Damien Chazelle racontait qu'il souhaitait réaliser un métrage qui ressemblerait à un film de guerre ou de gangsters, la première référence qui saute aux yeux est bien évidemment celle à Full Metal Jacket de Kubrick. Fletcher est en effet très proche du Sergent Hartman dans sa manière de s'adresser aux musiciens en alignant les insanités toutes plus insultantes les unes que les autres.

Damien Chazelle a d'ailleurs eu la bonne idée de filmer son histoire de manière à s'éloigner de ce qui se fait habituellement dans le domaine des films "musicaux". Le rythme est extrêmement soutenu et il y a très peu de temps morts. Avec du recul, il est vrai que c'est à peu près à chaque fois la même scène qui se répète mais elle n'est pas 2 fois exactement pareille car on ne sait jamais à quel moment Fletcher va exploser.
Les scènes de concert sont filmées de manière extrêmement dynamiques avec énormément d'inserts sur les différents instruments, sur les gouttes de sueurs de Andrew ou sur ses mains en sang. Le montage est d'ailleurs complètement en phase, suivant lui aussi un rythme endiablé.

Miles Teller a lui-même joué de la batterie, il a cependant dû s'adapter au style de batterie jazz du film. Il s'avère qu'il n'a en réalité joué lui-même "que" le 70% de ses scènes, le reste ayant été doublé par un batteur professionnel. On ne peut pas vraiment lui en vouloir, tant l'intensité du film va crescendo et je ne vois pas comment il aurait pu assumer la scène de fin à lui tout seul.


Cette scène finale, justement, vaut le détour à elle toute seule, j'avais rarement été autant tendu sur mon siège, ayant à chaque instant l'angoisse qu'il fasse une fausse note qui aurait eu de quoi satisfaire Fletcher.
On atteint ici le summum de l'intensité, tant au niveau de la relation entre Andrew et Fletcher qu'au niveau de la performance physique de ce premier. Nous avons d'ailleurs droit à une séquence impressionnante où la caméra passe de Fletcher à Andrew en panoramique de plus en plus rapidement. Nous avons ici le climax de l'intrigue mais également de la mise en scène avec cette espèce "d'hyperactivité" toute en maîtrise de Chazelle.

Whiplash est clairement un film à voir, fan de Jazz ou non. Le film a l'intelligence de ne pas tomber dans les habituels travers qui cassent le rythme. Ici, nous avons certes une amourette mais celle-ci ne dure même pas 15 minutes, appuyant clairement la volonté de Chazelle de tenir la cadence tout du long.
Finalement, la seule séquence qui vient casser la machinerie serait cette scène de dîner de famille où on tombe dans l'habituel cliché du musicien "looser" et du joueur de football américain populaire. On aurait pu s'en passer, d'autant plus qu'elle n'apporte pas grand-chose au récit (ceux qui ont vu le film reconnaîtront la scène en question).
Sinon je n'ai rien à reprocher à ce film, c'est vraiment jouissif, très bien réalisé et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Mention spéciale tout de même à J.K. Simmons qui, après m'avoir fait énormément rigoler dans la trilogie Spider Man de Sam Raimi, nous offre ici une performance éclatante de prestance, tant sa présence à l'écran est un régal. Certes on rigole de ses insultes mais je pense que personne ne voudra jamais se trouver à la place de ces musiciens.


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