samedi 16 mai 2015

Mad Max : Fury Road (2015)

Titre : Mad Max : Fury Road

Date de sortie française : 14 mai 2015

Réalisateur : George Miller

Scénario : George Miller, Brendan McCarthy et Nick Lathouris

Directeur de la photographie : John Seale

Montage : Margaret Sixel

Musique : Junkie XL

Durée : 2h

Avec : Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Hugh Keays-Byrne, Rosie Huntington-Whiteley, Zoë Kravitz


Synopsis Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule militaire piloté par l'Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…(Source : Allociné)

Mon avis


Max is back ! 30 an après un 3ème volet raté, un des anti-héros les plus emblématiques des années '80 fait son grand retour sur grand écran. Exit Mel Gibson, trop âgé, c'est Tom Hardy qui reprend le rôle du road warrior dans ce nouvel opus toujours dirigé par le visionnaire George Miller.
Fait assez rare, le film est un reboot réalisé par la même personne que les films originaux, on était donc en droit de s'attendre à ce que l'esprit de la franchise soit respecté, tout en y ajoutant cette dose de folie supplémentaire.

Il existe de ces films, où dès le premier plan, dès la première séquence, vous savez d'emblée que vous allez assister à quelque chose d'exceptionnel, Fury Road en fait partie.
Ce premier plan présentant Max à côté de sa fidèle Interceptor, sa voix expliquant brièvement qui il est, son aspect complètement bestial avec ses longs cheveux et ses grognements et, surtout, cette poursuite endiablée au terme de laquelle Max se fera capturer.
Le ton est donné, l'univers est posé.
A l'instar des premiers films, on se retrouve à nouveau dans un univers post-apocalyptique où la population se bat pour l'essence et l'eau. La désolation est encore mieux retranscrite car il n'y a rien à part du désert à perte de vue.

La "tribu" qui a capturé Max est dirigée par Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne, qui jouait d'ailleurs également dans le premier Mad Max), qui entretien un culte de la personnalité et se sert de "femmes escalves" pour procréer.
Alors qu'il envoie Furiosa (Charlize Theron), une de ses impératrices, récolter de l'essence à bord d'un camion, cette dernière le trahi et s'éloigne du chemin. Immortan Joe remarque que 5 de ses femmes ont disparu et il envoie donc toute son armée à sa poursuite.

Max, étant donneur universel de sang, est utilisé comme poche de sang pour un de ces guerriers, Nux (Nicholas Hoult) et est attaché à l'avant de l'un des bolides.
Il s'en suite une course poursuite dantesque qui occupera une bonne partie de l'intrigue.


Si vous cherchez le blockbuster d'action de l'année (et même de la décennie ? nous sommes légitimement en droit de se poser la question), pas besoin de chercher plus loin. George Miller (à 70 ans !) ne fait pas dans la dentelle et vient donner une leçon de film d'action dont l'impact résonnera pendant encore longtemps à Hollywood.
La poursuite finale de Mad Max 2 restait, encore de nos jours, une référence du genre, Fury Road vient faire encore plus fort en nous proposant une poursuite à travers le désert d'une folie rarement atteinte.

Miller se permet tout et de la manière la plus réaliste possible. En effet, très peu de fonds verts ont été utilisés et la grande majorité de ce que vous voyez à l'écran est vrai.
Ajoutez à ça une gestion de l'espace extraordinaire et des chorégraphies jouissives au possible et tout y est : on y croit !
Je pourrais écrire 1000 lignes sur le film, je pense que je n'arriverai jamais à décrire ce que j'ai ressenti durant la première demi-heure du film, une sorte d'extase permanente, le souffle coupé en permanence devant ce que j'avais devant les yeux, une jouissance de tous les instants, ce ne sont que quelques-uns des superlatifs qui peuvent décrire ce nouveau Mad Max.

Comme je l'ai mentionné, la grande majorité de ce qu'on voit à l'écran est vrai, cependant, même les rares plans en numériques mettent tout le monde d'accord. La séquence à l'intérieur de la tempête de sable par exemple est une des choses les plus incroyables qu'il m'ait été donné de voir dans un cinéma.

Les bandes-annonces promettaient déjà un rendu visuel assez dingue, la photographie de John Seale contribue énormément à donner ce cachet si particulier au film. La journée, les couleurs sont très jaunes / orangées et très saturées par moment (je pense notamment à la séquence à l'intérieur de la tempête de sable). La photographie souligne parfaitement la chaleur du désert en journée mais n'est pas en reste lors des séquences de nuit avec un bleu très profond et presque surréaliste.


Les nombreux plans larges du film nous permettent de contempler les paysages de Namibie que l'on n'a pas beaucoup l'occasion de voir au cinéma.
Le travail de Miller est d'ailleurs assez remarquable car il arrive à conserver les notions de distance alors que le film entier se passe dans le désert. Les personnages ne semblent perdus à aucun moment et le spectateur non plus.

Les personnages, d'ailleurs, sont très fidèle à l'univers Mad Max : difformes, inquiétants pour certains, délirants pour d'autres. On retrouve tout ce qui faisait le charme de la trilogie.
Le personnage de Max est fidèle à lui-même, très peu bavard et encore plus bestial que jamais. Il n'est pas vraiment présenté mais pourquoi en aurait-il été autrement ? C'est quand même un personnage qui existe depuis plus de 30 ans, pas besoin de perdre du temps dans des présentations redondantes.
Ceci fait que Max est assez discret au début, il en est même un peu relégué au second plan derrière Furiosa qui s'avérera être le miroir de celui-ci au fil de l'intrigue (principalement le miroir du Max du premier épisode, avec un développement assez similaire).

Personnellement, le fait que Max ne soit pas autrement mis en avant de m'a pas dérangé, principalement parce que le personnage de Furiosa est vraiment énorme.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule, Nux est également très bien écrit et les personnages secondaires s'en sortent très bien de manière générale.
Ce n'était pas un tâche facile pour Tom Hardy de remplacer Mel Gibson, il en était d'ailleurs conscient. Son but était d'offrir un Max différent de celui des années 80 et le résultat est vraiment convainquant, tant Max n'a jamais semblé autant "Mad". Le jeu de regard de Hardy joue beaucoup là-dedans, couplé au fait qu'il ne s'exprime pratiquement que par des grognements en début de film.


Un mystère qui régnait autour du film était de savoir si la course-poursuite endiablée allait se poursuivre durant l'intégralité du film, ce n'est pas le cas.
Certains moments de repos bienvenus permettent au spectateur de souffler un peu avant la prochaine salve. Ceux-ci permettent également le développement des personnages et leur rapprochement, on en apprendra plus sur le passé de Furiosa notamment.
Il y a, en particulier, un "ventre mou" au milieu du film mais ça ne pose pas vraiment problème, si le film avait été une poursuite non-stop, il y avait le risque que le spectateur se lasse ou ne soit plus impressionné au bout d'un moment.
Tout repart ensuite de plus belle pour une poursuite finale peut-être pas autant impressionnante que la première, mais qui contient son lot de plans extraordinaires. Voir Max traverser l'écran sur une perche pendant que 3 véhicules explosent derrière, ça vaut son pesant de cacahuètes !

Fury road reste fidèle à l'ambiance opéra rock complètement raccord avec le post-apocalyptique steampunk dans lequel se déroulent les événements. A ce niveau, Junkie XL a énormément travaillé sur la musique. On pouvait s'attendre au pire, il faut dire qu'il n'avait pas vraiment brillé sur le dernier 300 (ou sur Night Run plus récemment), mais le résultat final est plutôt surprenant même si on n'aurait pas craché sur plus de thèmes différents. Je retiens surtout le thème principal (celui que l'on entend dans la bande annonce) qui revient plusieurs fois durant le film.
On ressent clairement une influence zimmerienne dans certains thèmes avec un petit peu trop de percussions (ceux qui connaissent le travail de Hans Zimmer verront de quoi je parle) mais ce n'est pas dérangeant dans la mesure que la musique est très souvent noyée dans les effets sonores du film, renforçant encore la sensation de chaos dans le rendu.

Même la post-conversion 3D est réussie, la profondeur est vraiment visible, ça se ressent particulièrement sur certaines séquences (comme la tempête de sable, à nouveau). J'ai entendu dire qu'un technicien spécialisé dans la 3D était présent sur le tournage, ça expliquerait la qualité de la conversion. Je pense également que Miller a regretté de ne pas avoir tourné le film directement dans ce format, il s'est donc assuré que la post-conversion soit de la meilleure qualité possible.


En plus d'être complètement fidèle à l'univers Mad Max des années 80, Fury Road fait donc encore mieux et détrône le second épisode à mes yeux. Cette maîtrise dans le chaos de George Miller atteint des proportions que je ne pensais jamais voir au cinéma.
Je n'ai peut-être pas encore le recul nécessaire pour écrire cet article, mais je tenais vraiment à vous faire part de mes impressions à chaud, quitte à ce que ce soit un peu désorganisé...

Après le ratage total qu'a été le dernier Avengers (dont je parle ici), Mad Max : Fury Road vient donner une leçon à tous ces blockbusters formatés qui ne prennent aucun risque sortis ces derniers mois. Non seulement il relève la barre, mais il la place à un niveau qu'il sera extrêmement difficile d'atteindre.
Je suis également heureux de voir que la Warner a accepté de prendre ce risque avec George Miller qui restait quand même sur un gros échec au box-office avec Happy Feet 2, ça montre qu'un réalisateur peut faire des choses incroyables quand on lui donne les moyens et qu'on ne le bride pas dans ses choix créatifs. J'espère de tout cœur que ce Fury Road va cartonner dans les salles pour que sa suite, déjà prévue, soit confirmée à 100%.

Avec ce film, j'ai renoué avec la sensation de ressortir d'une salle de cinéma soufflé, en ayant l'impression d'avoir vraiment vu quelque chose de grand, chose qui ne m'était plus arrivée depuis un petit moment désormais.
Pour tout ceci je dis merci à George Miller et j'espère que Fury Road fera office de référence pour la suite et que les producteurs oseront se décoincer plus qu'ils ne le sont actuellement, le cinéma ne pourra que en ressortir gagnant.


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