dimanche 21 juin 2015

Jurassic World (2015)

Titre : Jurassic World

Date de sortie française : 10 juin 2015

Réalisateur : Colin Trevorrow

Scénario : Colin Trevorrow, Derek Connolly, Rick Jaffa et Amanda Silver (inspiré des personnages créés par Michael Crichton)

Directeur de la photographie : John Schwartzman

Montage : Kevin Stitt

Musique : Michael Giacchino

Durée : 2h04

Avec : Chris Pratt, Bryce Dallas-Howard, Nick Robinson, Vincent D'Onofrio, Ty Simpkins, Irrfan Khan, Omar Sy

Synopsis L'Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d'attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude. (Source : Allociné)

Mon avis


Que celui qui n'a pas des étoiles plein les yeux en repensant à l'univers de Jurassic Park me jette la première pierre ! La saga entamée par Steven Spielberg en 1993 est l'une des plus populaires du cinéma auprès du grand public et elle est de retour aujourd'hui dans nos salles 14 ans après un troisième volet considéré par beaucoup (dont moi) comme le vilain petit canard de la franchise.
Il était difficile de vraiment s'enthousiasmer pour ce nouveau volet au vu des différents trailers, sans compter qu'il s'agit du premier à ne pas utiliser d'animatroniques (ou du moins presque pas, Trevorrow est resté assez flou à ce sujet) alors que c'est ce qui donne tout ce cachet au premier film qui, même 20 ans après, n'a pas pris une ride.

Le film se situe, de l'aveu même de Colin Trevorrow, à la suite du premier, faisant donc complètement abstraction du Monde Perdu et de Jurassic Park III et présente pour la première fois le parc ouvert au public (idée que Spielberg, producteur sur celui-ci, avait d'ailleurs en tête depuis longtemps).
Afin de conserver l'intérêt du public envers les dinosaures, l'équipe du parc concentre ses efforts dans la création d'espèces hybrides grâce au génie génétique. Leur dernière création, l'Indominus Rex, promet d'être l'attraction la plus spectaculaire du parc et doit ouvrir bientôt au public.
Mais, comme vous vous en douter, ça ne va pas se passer selon leur plan et ils vont complètement sous-estimer l'intelligence de la bête qui va réussir à s'évader de son enceinte et semer la terreur dans le parc.


Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que je n'attendais pas grand-chose de ce film, les bande-annonces laissaient entrevoir un fan-service absolu sans réelle ambition pour venir chapeauter tout ça. Ceci fait qu'au final je n'ai pas été déçu dans l'absolu, mais je suis quand même assez mitigé.
Le film commence plutôt bien, Trevorrow arrive à recréer une sensation de redécouverte du parc et même un petit peu d'émerveillement quand retentit pour la première fois le thème de John Williams.
Le fan service ne m'a pas dérangé plus que ça, le problème c'est que Colin Trevorrow n'a clairement pas le talent de mise en scène de Spielberg (qui arrivait quand même à rendre épique un atterrissage d'hélicoptère !) et que le film manque cruellement d'identité à cause de ça.
Là où Spielberg arrivait à iconiser le T-Rex avec cette montée en tension jusqu'à le voir en entier pour la première fois, Trevorrow se plante et n'arrive pas à rendre l'Indominus Rex réellement "imposant" (et menaçant), alors qu'il est censé être encore plus grand !

Pourtant, on sent que l'envie est là, le film est plutôt généreux dans ce qu'il nous offre et se permet même un format 2.00:1 devenu extrêmement rare au cinéma afin de faire tenir les humains et les dinosaures dans un même plan et ainsi jouer sur les échelles.
Le film est également assez violent par moments, on y découvrira par exemple ce que je considère comme la mort la plus cruelle de la quadrilogie. On aura même droit à des giclées de sang (enfin au moins une dans mes souvenirs), ce qui n'est de loin pas toujours acquis de nos jours dans un blockbuster PG-13 américain.

Le casting s'en sort bien, Chris Pratt fait le job et Bryce Dallas Howard, outre le fait qu'elle réussit l'exploit de courir pendant tout le film avec ses talons hauts, a le mérite de s’offrir le plus grand moment de bravoure à la fin du film. Omar Sy apparaît plus de temps à l'écran que je ne l'aurais pensé et c'est plutôt agréable car il n'en fait jamais trop, son personnage étant plutôt sérieux (même si, ne nous le cachons pas, il ne sert pas à grand-chose le bougre).
Colin Trevorrow a décidé lui-même de ne pas faire revenir d'anciens personnages, à l'exception du Dr Wu (B.D. Wong) que l'on apercevait furtivement dans le premier Jurassic Park...choix compréhensible mais, quitte à rester dans le fan-service, je n'aurais pas craché sur un petit caméo du Dr. Malcolm (Jeff Goldblum) par exemple.


Le personnage de Vincent D'Onofrio, par contre, est complètement raté. Non seulement c'est un enfoiré fini et un cliché ambulant, mais le plan qu'il a dans la tête est tellement con qu'on sait parfaitement que ça ne marchera jamais (non mais sérieusement, une armée de raptors ??). Je ne parlerai pas des deux gosses car niveau charisme il faudra repasser...
D'ailleurs, au niveau connerie, le film contient son lot de moments complètement incohérents ou ridicules : je citerai par exemple les Raptors qui se choisissent un nouvel alpha avant de changer de nouveau d'avis en 15 secondes quand Chris Pratt les regarde dans les yeux...niveau n'importe quoi on n'est pas très loin de la "Pokéflûte" de Jurassic Park III, sans compter que ça casse complètement la thématique qui avait été entretenue dans tous les autres films, c'est-à-dire l'imprévisibilité de la nature et la théorie du chaos si bien expliquée par le Dr. Malcolm dans le premier film. Que dire aussi de la manière complètement ridicule dont se finit le combat entre le T-Rex et l'I-Rex (qui est pourtant jouissif à regarder dans sa globalité) ? Que dire du "Raptor ex machina" qui m'a presque fait hurler de rire dans la salle ?
Le film comprend tout de même un certain nombre de fautes de goût qui, même si elles ne plombent pas le film, m'auront fait soupirer quelques fois.

Comme c'était déjà le cas dans le 3ème film, on ne retrouve pas John Williams à la composition, cette fois-ci c'est Michael Giacchino (qui a beaucoup collaboré avec Brad Bird et J.J. Abrams) qui s'occupe de la musique et c'est là que l'on voit à quel point ça doit être difficile de passer après Williams qui avait largement contribué à faire de Jurassic Park ce qu'il est aujourd'hui...En effet, mis à part les thèmes que Giacchino a repris de son aîné (qui ont fait vibrer ma fibre nostalgique, je dois bien l'avouer), je n'ai retenu absolument aucune musique et je serais même incapable de dire si celle-ci est de qualité ou non.


Le film a été post-converti en 3D par la même équipe qui s'était occupée de la conversion de Jurassic Park. Je n'avais pas vu ce dernier lors de sa ressortie, je ne peux donc pas dire si la qualité était au rendez-vous, sur ce Jurassic World par contre je n'ai jamais ressenti la profondeur...jusqu'à en oublier carrément que je regardais un film en 3D (et non ce n'est pas un bon point car c'est typiquement le genre de film qui peut être très impressionnant si l'effet marche bien).

J'en ressors donc mi-figue mi-raisin, Jurassic World est un film généreux dans ce qu'il propose et un divertissement plutôt agréable à regarder. Malheureusement, le film pèche par excès de fan-service qui, même s'il ne m'a pas dérangé au premier abord, le rend très générique...surtout qu'il n'y a pas vraiment d'idées de réalisation derrière. On ne s'ennuie jamais vraiment, mais on n'est jamais transcendé non plus, si ce n'est peut-être pour le combat entre les deux Rex qui ne se conclut pas vraiment de manière très inspirée.
A mes yeux, le film s'impose quand même comme étant meilleur que Jurassic Park III (que la réalisation de Joe Johnston sauvait du naufrage complet) mais n'arrive clairement pas à la cheville des deux premiers dans l'ombre desquels il est certainement condamné à demeurer.


lundi 8 juin 2015

(Re)visionnages récents


J'ai le plaisir de vous annoncer la venue d'un nouveau genre d'article sur le blogs. Ceux-ci passeront en revue certains des films que j'ai vu récemment et sur lesquels je n'ai pas assez à dire pour donner un avis complet.
Je compte poster ici de petits avis concis afin de donner mes impressions sans vraiment aller plus en profondeur. J'espère que ce concept vous plaira !


Hacker (2015) - Michael Mann



Enfin le grand retour de Michael Mann sur grand écran, plus de 5 ans après un Public Enemies qui avait énormément divisé.
Hacker a été plutôt froidement accueilli par la critique et a fait un four au box-office, autant aux Etats-Unis qu'à l'international (il n'est d'ailleurs même pas sorti en Suisse-romande !). Ce lynchage est injustifié à mes yeux car avec ce film, Mann réinvente en quelque sorte son cinéma tout en parlant du monde numérique qui n'est finalement que la continuation logique de la carrière du réalisateur qui avait été un des tous premiers à tourner une grosse production entièrement numérique (Collateral, dont la photographie nocturne reste encore à ce jour l'une des plus belles jamais vues).
Avec Hacker, Mann nous prouve qu'il n'a rien perdu de sa virtuosité en nous offrant à nouveau une réalisation atmosphérique avec certains plans d'une beauté à en pleurer et qui nous rappellent que très peu arrivent à jouer dans la même catégorie que Mann dès qu'il s'agit de filmer la ville.
Alors certes ça n'atteint pas le niveau de chef-d'oeuvre d'un Heat ou d'un Collateral (qui reste à ce jour mon Mann et un de mes films préférés), mais c'est bien au-dessus du niveau moyen des films d'action récents et je suis attristé de voir que le nom de Michael Mann n'attire plus les foules aujourd'hui car il demeure l'un des cinéaste majeur de notre temps et ce n'est pas dit qu'il continue à réaliser pendant encore longtemps...



Ex Machina (2015) - Alex Garland



Première réalisation du scénariste de 28 jours plus tard et Dredd. Ex Machina est un film de science-fiction traitant du sujet de l'intelligence artificielle. Rien de bien original certes mais force est de constater que c'est très réussi.
Se passant majoritairement en huis clos, le sujet est traité de manière très sobre, sans que le spectateur ne soit tenu par la main.
Le métrage est également sobre dans sa réalisation, Garland nous montrant ce qu'il faut voir sans en faire des caisses.
L'intrigue se base autour du test de Turing et va amener le spectateur à se poser lui-même des questions sur l'humanité de Ava (l'IA du film), qui prend ici la forme d'une jolie jeune femme.
Le casting est également minimaliste mais c'est du très bon avec un Oscar Isaac barbu dans un rôle assez dérangeant et Domhnall Gleeson dont j'ai adoré le personnage plutôt naïf qui se prend d'affection pour Ava. Je pense que le spectateur pourra s'identifier dans trop de problèmes à lui.
Très agréable surprise donc que ce "petit" film de science.fiction, j'ai vraiment passé un excellent moment, du début jusqu'à cette fin ouverte mais extrêmement bien réussie qui risque peut-être d'en surprendre quelques-uns.



Le Septième Fils (2014) - Sergueï Bodrov



Inspiré du bouquin L'apprenti Epouvanteur de Joseph Delaney, Le Septième Fils est une de ces énièmes adaptation de littérature pour ados qui envahissent les salles de cinéma ces derniers temps. Entaché d'une production chaotique le film a été repoussé plusieurs fois avant de sortir finalement chez nous en décembre dernier.
Eh bien autant dire qu'il aurait mieux fait de ne pas sortir du tout, tant c'est mauvais du début à la fin.
Rien ne va, c'est moche et on se fait chier en permanence. Je pense que c'est l'un des premiers films Fantastique du genre où je n'ai vu aucun moment épique, aucun, c'est quand même un comble !. C'est un enchaînement d'absurdités et de non-enjeux à la fois horriblement prévisibles et inintéressants.
Mon dieu que c'est moche quoi, le film se permet même de s'offrir une espèce de filtre flou complètement dégueulasse qui fait mal au yeux pendant tout le long.
C'est vraiment à se demander ce que sont venus foutre ce pauvre Jeff Bridges (qui fait vraiment de la peine à voir) et Julianne Moore dans cette mascarade, ils n'en avaient vraiment pas besoin (surtout que cette dernière tient déjà un rôle dans les derniers Hunger Games). A éviter absolument !



Horns (2014) - Alexandre Aja



On reste dans le fantastique avec quelque chose de bien meilleur.
Horns a toutes les qualités qu'on est en droit d'attendre de ce genre de film, avec un concept assez génial en plus d'avoir quelqu'un qui sait tenir une caméra derrière.
Le film est truffé de bonnes idées et le fait d'avoir pris Daniel Radcliffe dans le rôle principal est à mes yeux un excellent choix de casting car ça lui permet vraiment de jouer sur son image (en bien comme en mal) et ça fonctionne vraiment bien, c'est qu'il est en train de se construire une carrière intéressante le bonhomme !
Le film met un peu trop de temps à réellement se lancer à mon goût mais une fois passé cette première partie, j'ai vraiment pris mon pied.
Le film est relativement second degré mais arrive quand même à poser certains enjeux dramatiques et plutôt sombres alors que le film se passe plutôt dans un univers jeune.
En particulier, j'ai adoré le passage où le personnage de Radcliffe "pète un cable" et se met à punir certaines personnes en fonction de leurs péchés...cette partie m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à Se7en, ce qui n'est clairement pas pour me déplaire tant l'adoration que j'ai pour le film de Fincher se passe de superlatifs.




Diversion (2015) - Glenn Ficarra et John Requa



Film que j'attendais particulièrement car il marque enfin le retour de Will Smith dans un premier rôle (et après After Earth et Un Amour d'hiver je commençais à avoir un peu de peine pour lui).
Le résultat n'est pas vraiment transcendant...mais n'est pas non plus mauvais pour autant. Le film joue très bien son rôle de divertissement et je ne me suis jamais ennuyé devant cette histoire d'escrocs.
Alors certes c'est bon de revoir Will Smith et son charisme habituel, mais c'est également toujours agréable de voir la délicieuse Margot Robbie à l'écran...le couple marche très bien, il n'y a aucun problème là-dessus.
Je reprocherai surtout au film une utilisation ad nauseam de twists, si bien que ça devient vite prévisible et assez incohérent par moments. C'est vraiment dommage car le film commençait très bien de ce point de vue mais il s'embourbe un peu trop vite et se fait prendre à son propre jeu.
Les fans de Will Smith (comme moi) seront certainement ravis de le revoir sur grand écran mais j'ai quand même ressenti une pointe de déception car il y a un réel potentiel qui n'est jamais exploité à 100%...dommage !



Projet Almanac (2015) - Dean Israelite



Encore un film de science-fiction qui part avec une idée plutôt originale, le voyage temporel filmé en found footage.
L'idée du voyage dans le temps et des paradoxes temporels a déjà été passé à toutes les sauces au cinéma, j'espérais donc voir quelque chose d'un peu différent.
Et il se trouve que j'ai plutôt bien aimé ! Certes ce n'est pas très subtil (étant produit par Michael Bay ça peut se comprendre) mais ça se laisse vraiment regarder. J'y ai retrouvé un petit air de Chronicle qui n'est pas pour me déplaire (même si j'ai quand même largement préféré ce dernier).
Après, on arrive à ce qui est souvent inhérent aux films qui se penchent sur le voyage temporel : la cohérence. C'est là que le bât blesse car le film en est bourré, dès le moment où il commence à y avoir plusieurs timelines en parallèle ça devient vite la fête au n'importe quoi.
J'aurais bien voulu voir une once d'ambition artistique en plus, quelque chose qui fasse vraiment passer le film un cran en-dessus mais je ne l'ai malheureusement pas trouvé.
Projet Almanac reste cependant un petit film plutôt agréable si vous laissez de côté ces problèmes et les amateurs de films pour ados (et de science-fiction au passage) en trouveront probablement pour leur compte.



San Andreas (2015) - Brad Peyton



Quand le réalisateur de Comme Chiens et Chats 2 (!) s'essaie au film catastrophe (un genre un peu délaissé ces derniers temps), ça donne San Andreas...et que vaut-il concrètement ? Il faut dire que j'y allais sans attentes particulières si ce n'était de voir Dwayne Johnson voler avec son hélicoptère entre cinq building qui s'effondrent tout en réussissant à sauver tout le monde en passant (et bien sûr Alexandra Daddario que les fans de True Detective connaissent très bien !).
Le résultat est décevant...pas décevant par rapport à mes attentes (qui comme je l'ai dit étaient minimes) mais plutôt par rapport à ce qu'on serait en droit d'attendre d'un film catastrophe de cette envergure.
San Andreas, c'est à peu près tous les clichés possibles et imaginables du genre, avec des deus ex machina toutes les 10 minutes, un pseudo-histoire d'amour qui sort de nulle part et qui est tellement mal fichue qu'elle a même commencé à m'énerver à partir du milieu du film, un beau père qui s'avérera être le dernier des couards, un drapeau américain qui flotte au milieu du plan pour montrer c'est qui les patrons...
Ajoutez à ça des personnages pas franchement intéressants, dénués de toute ambiguïté et ça devient vite pénible à regarder.
Merde quoi, même The Rock je l'ai trouvé trop effacé alors qu'il est censé crever l'écran, ce mec c'est quand même un monstre de charisme en temps normal !

Le film est plutôt bien fichu, la destruction est bien retranscrite mais il y a quand même des CGI très laids qui se promènent par-ci par-là, je pense par exemple à la toute première scène avec la voiture qui tombe dans le ravin, j'ai cru saigner des yeux tellement c'est grossier.
J'ai vu le film en 3D mais celle-ci n'a absolument aucun intérêt...et pourtant y'avait de quoi donner de la profondeur avec les nombreux plans aériens (George Miller l'avait parfaitement réussi avec le dernier Mad Max) mais ça reste désespérément plat.
Après, je ne me suis pas vraiment ennuyé, c'est l'essentiel me direz-vous mais j'estime être en droit d'attendre bien mieux, même s'il ne s'agit "que" d'un film catastrophe.



À La Poursuite de Demain (2015) - Brad Bird


Drôle de film que ce Tomorrowland (dont le titre n'a pas pu être conservé en Europe pour des raisons de droits), dernière production Disney réalisée par le génial Brad Bird et dont la promotion complètement foireuse laissant présager depuis longtemps un camouflet au box-office.
Pourtant, l'idée est là et Bird arrive à nouveau à proposer un univers original (dans la même veine que ce que nous avaient proposé les Wachowski avec Jupiter Ascending en début d'année) à une époque où les suites et les remakes/reboots sont légions dans le cinéma hollywoodien.
En plus, Bird sait vraiment mettre en scène son sujet et ça fait du bien de voir ça car le film nous offre certains plans de grande beauté : la première fois que l'héroïne arrive à Tomorrowland ou le décollage de la fusée à Paris (juste génial et putain ce que c'est beau !) pour ne citer que ceux qui me reviennent à l'instant.
Et pourtant...je reste un peu sur ma faim, la faute à un rythme parfois un peu bancal, je n'ai jamais réussi à vraiment rentrer dans le film. Je ne me suis pas vraiment attaché à l'héroïne principale qui a tendance à en faire un peu trop par moment, je lui ai largement préféré le personnage de George Clooney qui est à mes yeux le plus intéressant du film.
Cet arrière-goût amer provient peut-être aussi du fait que je n'ai jamais vraiment ressenti de réels enjeux ou une réelle ambition : le personnage de Hugh Laurie, qui est censé être l'antagoniste du film, apparaît peu et ne sert finalement pas à grand-chose, peut-être aurait-il mieux fallu ne pas mettre de méchant du tout...

Je compte le revisionner prochainement car je pense être passé à côté de certains aspects, il faut dire que je ne l'ai pas vu dans les meilleures conditions (je sortais d'une quasi nuit blanche).
Il n'empêche que c'est vraiment rafraîchissant de voir encore des auteurs qui osent prendre des risques en proposant des univers originaux, le film ne mérite clairement pas d'être boudé comme il l'est (quand on voit qu'à côté San Andreas cartonne). Il manque malheureusement ce petit quelque chose qui m'aurait permis de rentrer dedans et de me laisser transporter à Tomorrowland...un petit peu à la manière des Rêveurs du film.


Les Indestructibles (2004) - Brad Bird


Faute de m'avoir pleinement convaincu, Tomorrowland m'aura au moins donné envie de regarder Les Indestructibles que je n'avais jamais vu malgré tout le bien qui se dit sur celui-ci.
Erreur désormais corrigé et quelle claque ! Alors que Pixar traverse une période où ils sont quelque peu en panne artistique, le film de Brad Bird vient mettre tout le monde d'accord et met la grosse pâtée à tous ces films de super-héros peu inspirés sortis ces derniers temps.
Pixar ayant adoré le travail de Bird sur le Géant de Fer lui a laissé carte blanche totale et qu'est-ce que ça en jette !
L'animation en images de synthèse lui permet des mouvements de caméras qui seraient beaucoup trop contraignants à effectuer sur un tournage live. Ici tout est toujours parfaitement lisible, on sait ce qu'il se passe et les scènes d'action restent encore un modèle du genre (coucou Avengers !). Et qu'est-ce que c'est beau putain ! L'animation est vraiment scotchante.
La direction artistique très inspirée permet de s'attacher profondément à cette famille pas comme les autres qui s'inspire sans se cacher des 4 Fantastiques (avec la femme élastique, la femme invisible, le bébé torche humaine et M. Indestructible qui rappelle La Chose de par sa force).
De belles références à James Bond se retrouvent également dans les scènes d'infiltration où même la musique n'a rien à envier à un film du célèbre agent secret.
Rajoutez à tout ça un méchant dont le plan machiavélique est pour une fois plus élaboré que simplement "détruire" le monde et vous obtenez un des meilleurs films d'animation de ces 10 dernières années tout simplement. 
J'attends désormais avec impatience la suite qui a été confirmée pour 2016, en espérant que Bird conserve sa virtuosité et son originalité.


Contact (1997) - Robert Zemeckis


Depuis Interstellar, j'avais ajouté Contact dans la liste de mes films à voir afin de pouvoir enfin me rendre compte de mes propres yeux s'il y avait tant de points communs que ça.
Je dois avouer que mis à part la présence de Matthew McConaughey et de trous de ver à la fin du film, j'ai trouvé assez peu de points communs entre le film de Nolan et celui de Zemeckis.
Au final ce n'est pas très folichon. Le problème principal du film c'est qu'on s'ennuie tout simplement et venant du mec qui nous a pondu les Retour vers le Futur c'est quand même sacrément décevant.
Il n'y a pas vraiment de mise en scène, Zemeckis se contente de filmer simplement son sujet...je veux bien mais encore une fois ça rend le truc chiant et vraiment lourd au bout d'un moment.
J'ai eu aussi du mal avec le scénario qui nous promet une rencontre du 3ème type avec des petits bonhommes venus d'une autre galaxie, j'aurais kiffé ça moi ! Malheureusement, la partie où on emprunte les trous de ver ne dure même pas 15 minutes (et j'en suis sûr car je viens de vérifier !), j'étais dégoûté.
La romance entre McConaughey et Jodie Foster n'est clairement pas assez développée pour ressentir une once d'attachement pour eux, c'est dommage car les personnages pris séparément sont plutôt intéressants.
Le film n'est pas foncièrement mauvais, je lui reconnais des qualités, mais il souffre clairement d'un gros manque de rythme. En outre, je comprends le rapprochement avec Instersellar mais je n'ai pas vu tant de points communs de ça, après réflexion j'aurais plutôt tendance à le rapprocher du Abyss de James Cameron.


Monty Python : Sacré Graal ! (1975) - Terry Gilliam


ATTENTION, CLASSIQUE EN APPROCHE !
J'avais de vagues souvenirs du premier film de la cultissime troupe des Monty Python, l'ayant vu il y a fort longtemps de ça à une époque où je n'étais pas encore forcément en mesure de comprendre l'humour absurde des bonhommes.
Première réalisation de Terry Gilliam, le "discret" de la bande, Sacré Graal est une parodie de la légende du roi Arthur (Graham Chapman) et de sa quête pour trouver le Graal.
Je ne sais pas vraiment quels superlatifs utiliser pour décrire à quel point le film est génial en plus d'être un des plus drôles que j'aie vu. Des moments cultes, il y en a un à pratiquement chaque plan : le Chevalier Noir, le Chevalier français, les Chevaliers qui disent "Ni!", la Sainte-Grenade d'Antioche et le lapin carnivore...toutes les vannes font mouche et leur potentiel est totalement transgénérationnel.
En plus d'être hilarant du début à la fin, le film bénéficie d'une mise en scène exemplaire pour le genre, Terry Gilliam et sa troupe avaient décidément tout compris !
Etant un grand amateur d'humour absurde, j'ai été plié de rire, il n'y a pratiquement pas un moment de répit tout au long des différents chapitres de l'histoire.
Définitivement un des plus grands classique (le plus grand ?) du genre, Sacré Graal atteint un niveau qui ne sera certainement plus jamais atteint par les comédies formatées et débiles qui sortent aujourd'hui, un pur régal !


Monty Python : La Vie de Brian (1979) - Terry Jones


Sur ma lancée, je me suis droit attaqué à leur second film qui est cette fois-ci une satire de la religion et du fanatisme religieux plus particulièrement.
Contrairement à Sacré Graal, le film n'est pas une succession de sketchs mais un vrai film à part entière avec une histoire tirée d'une traite du début à la fin.
Le film n'atteint certes pas la maestria absolue de son prédécesseur mais il vient se situer juste après celui-ci.
Terry Gilliam laisse ici la place à son homonyme Jones derrière la caméra et le résultat est à nouveau extrêmement drôle et finement écrit.
On retrouve l'humour absurde habituel de la troupe anglaise mais celui-ci sert réellement au développement de l'histoire, si bien que le film est d'une cohérence folle avec des idées géniales disséminées un peu partout.
La Vie de Brian est à nouveau une pépite du genre, les Monty Python ne se gênent pas pour faire du politiquement incorrect, ayant même été contraints de censurer certains passages du film à sa sortie.
Comme d'habitude, tous les rôles principaux sont tenus par les six énergumènes mais tout fonctionne si bien que ça passe comme une lettre à la poste.
Avec La Vie de Brian, les Monty Python confirment leur génie absolu et enfoncent encore plus profondément leur univers dans les annales de la comédie. De plus, quoi de mieux que de conclure le film par la célèbre chansonnette d'Eric Idle "Always Look on the Bright Side of Life", espèce d'hymne à la bonne humeur qui vous enverra au dodo un grand sourire sur les lèvres.


Monty Python : Le Sens de la Vie (1983) - Terry Jones



Je termine la trilogie Monty Python avec celui que je considère comme le moins bon des trois : Le Sens de la Vie.
Le film reste complètement ancré dans l'univers absurde de la troupe et ça marche toujours très bien, c'est finement écrit et le film est clairement le plus ambitieux des trois avec cette véritable fresque sur la vie, de la naissance à la mort.
Le film reprend le principe des sketchs qu'il y avait déjà dans Sacré Graal et c'est finalement le plus grand défaut que je lui trouve, contrairement à ce premier, toutes les saynètes ne se valent pas.
On retiendra bien entendu le fameux passage du restaurant avec Mr Creosote qu'à peu près tout le monde connaît, la scène de la guerre Zoulou ou celle de la naissance.
Le fait est que j'ai trouvé les Monty Python bien plus "sages" que dans leurs deux précédents films. Certes ça reste politiquement très incorrect mais je n'ai pas ressenti la même folie que d'habitude, du moins pas sur l'entièreté du film.
Finalement, c'est celui où j'ai le moins ri mais ça reste une comédie de très haut niveau que je conseille évidemment à tous, ne serait-ce que pour boucler la boucle du collectif anglais.



Kung Fury (2015) - David Sandberg



Je finis pas une petite bizarrerie, LE phénomène internet dont tout le monde parle en ce moment j'ai nommé Kung Fury. Financé via Kickstarter, il s'agit d'un court-métrage d'une trentaine de minutes qui rend hommage aux années 80 (et à tous les clichés qui les accompagnent).
Le film se veut résolument kitsch avec un filtre à l'effet VHS qui colle bien à l'ambiance mais qui n'est pas forcément toujours très agréable à l’œil. Les références sont évidemment très nombreuses et c'est peut-être finalement le plus gros reproche que je pourrais lui faire, c'est qu'il joue vraiment la référence pour la référence, sans jamais vraiment essayer de faire un vrai film de cinéma derrière.
Le film assume complètement son format de série B et il faut avouer que ça fonctionne vraiment bien. Alors certes c'est débile à souhait mais il y a vraiment certaines bonnes idées comme la partie avec Hitler qui sort des saluts nazi façon Kung Fu qui m'a bien fait rire ou la séquence beat em all qui m'a un peu fait penser au fameux plan-séquence de Old Boy mais dans l'autre sens.
Bref, une petite curiosité bien sympathique qui ne pète pas plus haut que ça, je serais quand même très curieux de voir ce que ça pourrait donner ce genre de délire au format long.