Date de sortie française : 12 août 2015
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Scénario : Christopher McQuarrie et Drew Pearce d'après les personnages créés par Bruce Geller
Directeur de la photographie : Robert Elswit
Montage : Eddie Hamilton
Musique : Joe Kraemer
Durée : 2h12
Avec : Tom Cruise, Simon Pegg, Jeremy Renner, Rebecca Ferguson, Ving Rhames, Sean Harris, Alec Baldwin
Synopsis : L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux.
Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat. (Source : Première)
Mon avis
La franchise si chère à Tom Cruise est de retour sur grand écran, quatre ans après l'excellent Protocole Fantôme qui a véritablement redonné ses lettres de noblesse à la licence. Cinquième film donc et 5ème réalisateur également, la saga ayant pour vocation d'apporter à chaque nouvel épisode le style et les idées d'un metteur en scène différent (comme c'est le cas pour la saga Alien par exemple).
Après la sobriété et la tension de De Palma, le too much de John Woo, la shaky cam de J.J. Abrams et l'inventivité folle saupoudrée de la légèreté de Brad Bird, c'est donc Christopher McQuarrie, scénariste renommé ayant collaboré à de nombreuses reprises avec Bryan Singer (il est d'ailleurs à l'origine du twist si célèbre de Usual Suspects) et bon ami de Tom Cruise qu'il a déjà dirigé dans le bon Jack Reacher, qui a la lourde tâche d'essayer de faire au moins autant bien que son prédécesseur.
Alors que Mission Impossible a été dissoute et ses membres désavoués, Ethan et ses amis doivent faire face à une grande menace, le Syndicat, organisation mystérieuse qui résulte d'un projet lancé par le Premier Ministre britannique mais qui n'avait jamais vu le jour. Solomane Lane (Sean Harris) a continué le projet de son côté pour devenir la tête pensante du Syndicat. Ethan est de plus surveillé par la CIA car il continue ses recherches alors que IMF n'existe plus.
Comme je l'ai mentionné, arriver après l'excellent film de Bird n'était pas aisé pour McQuarrie mais il avait clairement les épaules pour le faire et autant dire tout de suite qu'il s'en sort à merveille.
Reprenant ce qui faisait la force de Protocole Fantôme avec son ton assez léger, sa générosité et ses personnages attachants, McQuarrie se permet quelques folies bienvenues comme cette fameuse scène d'ouverture avec Tom Cruise accroché (pour de vrai !) à la porte d'un avion qui décolle...ça annonce la couleur et c'est vraiment couillu de sa part quand on sait que c'était clairement une des scènes les plus attendues après les différents trailers.
Ce qui est très fort, c'est que la suite présente certains passages qui n'ont rien à envier à la séquence d'ouverture : la scène de l'opéra, très hitchcockienne dans l'esprit, est géniale et parfaitement maîtrisée avec ce chanteur d'opéra qui dicte le rythme de la scène de bout en bout. McQuarrie intègre également quelque chose qui n'avait pas encore été fait dans la saga, l'infiltration aquatique, scène de haute tension où Ethan doit retenir sa respiration pas moins de 3 minutes, angoissant !
Le film propose en plus la première course-poursuite à moto digne de ce nom, là où Woo faisait un peu n'importe quoi, on a enfin droit à une séquence qui rend véritablement hommage à ces bolides en plus d'être très bien filmée.
D'ailleurs, toute la partie se passant au Maroc est très impressionnante niveau action et c'est aussi là que l'on voit que McQuarrie avait des idées plein la tête car même si le film se situe dans la continuité du travail de Bird il arrive à se renouveler suffisamment pour éviter l'effet de "déjà-vu".
Rogue Nation reprend également l'aspect beaucoup plus centré sur l'équipe autour de Ethan et qui va d'ailleurs lui sauver la peau à plusieurs reprises. On a toujours l'excellent Simon Pegg, drôle sans jamais tomber dans la bouffonnerie, Jeremy Renner un peu plus en retrait que dans Protocole Fantôme, Ving Rhames qui est de retour aux affaires et la petit nouvelle Rebecca Ferguson qui est un peu à l'image du film finalement : belle femme mais sans être vulgaire, sans en faire trop. D'ailleurs, ses adieux avec Ethan ne se concluent pas sur un baiser langoureux comme c'est (trop) souvent le cas mais sur une simple étreinte...
Du côté des antagonistes, on a droit à Sean Harris avec sa dégaine particulière qui campe un méchant assez classique mais plutôt inquiétant de par sa manière de procéder. Il n'a certes pas le charisme d'un Philip Seymour Hoffman mais il connaîtra un sort largement moins ridicule que celui réservé à Hoffman dans Mission Impossible 3.
Là où la saga James Bond s'est plongée totalement dans l'introspection depuis l'arrivée de Daniel Craig (ce qui n'est pas un défaut, attention), Mission Impossible arrive désormais à intégrer ce grain de folie qui faisait les beaux jours du plus célèbre agent secret il y a quelques années de ça maintenant.
Comme je l'ai déjà mentionné, McQuarrie reste très fidèle à l'essence de Mission Impossible avec notamment une scène de haute tension sans aucune musique, reflet de ce qu'avait fait De Palma dans cette séquence suspendue si hallucinante du premier M:I.
Le réalisateur américain ajoute cependant tout ce qu'il faut pour obtenir ce que le public attend d'un film d'action actuel et, contrairement aux Yes-men des films Marvel par exemple, sait mettre en scène son film, en témoigne une nouvelle fois la scène géniale de l'opéra maîtrisée du début à la fin.
Généreux dans ce qu'il propose sans jamais en faire trop, Rogue Nation est un très bon cru du cinéma d'action et McQuarrie n'a clairement pas à rougir face à De Palma et Bird dont il respecte le travail tout en y ajoutant sa touche personnelle. Dosant à merveille les gros moments d'adrénaline à ceux remplis de tension, le film démontre en plus que Tom Cruise en a toujours dans le pantalon en effectuant lui-même la majorité de ses cascades.
Ethan Hunt est toujours ce surhomme charismatique mais qui montre toutefois des signes de faiblesse par moments, ce qui le rend vraiment humain et attachant (comme le reste de l'équipe d'ailleurs).
Pas grand-chose à reprocher donc si ce n'est un poil trop de plot twists sur la fin mais c'est vraiment pour chipoter. Mission Impossible : Rogue Nation est un excellent film d'action et vient prouver que le genre a encore de bonnes choses à offrir (on a déjà eu Fury Road et on aura encore Spectre cette année). Après Jack Reacher, Christopher McQuarrie prouve qu'il n'est pas qu'un bon scénariste mais qu'il arrive à faire des choses très intéressantes derrière une caméra.
Avec son succès critique et en salles, tous les feux sont donc au vert pour un 6ème épisode déjà confirmé par Tom Cruise et qui verra certainement l'arrivée d'un nouveau réalisateur, j'espère pour le meilleur.
Ce qui est très fort, c'est que la suite présente certains passages qui n'ont rien à envier à la séquence d'ouverture : la scène de l'opéra, très hitchcockienne dans l'esprit, est géniale et parfaitement maîtrisée avec ce chanteur d'opéra qui dicte le rythme de la scène de bout en bout. McQuarrie intègre également quelque chose qui n'avait pas encore été fait dans la saga, l'infiltration aquatique, scène de haute tension où Ethan doit retenir sa respiration pas moins de 3 minutes, angoissant !
Le film propose en plus la première course-poursuite à moto digne de ce nom, là où Woo faisait un peu n'importe quoi, on a enfin droit à une séquence qui rend véritablement hommage à ces bolides en plus d'être très bien filmée.
D'ailleurs, toute la partie se passant au Maroc est très impressionnante niveau action et c'est aussi là que l'on voit que McQuarrie avait des idées plein la tête car même si le film se situe dans la continuité du travail de Bird il arrive à se renouveler suffisamment pour éviter l'effet de "déjà-vu".
Rogue Nation reprend également l'aspect beaucoup plus centré sur l'équipe autour de Ethan et qui va d'ailleurs lui sauver la peau à plusieurs reprises. On a toujours l'excellent Simon Pegg, drôle sans jamais tomber dans la bouffonnerie, Jeremy Renner un peu plus en retrait que dans Protocole Fantôme, Ving Rhames qui est de retour aux affaires et la petit nouvelle Rebecca Ferguson qui est un peu à l'image du film finalement : belle femme mais sans être vulgaire, sans en faire trop. D'ailleurs, ses adieux avec Ethan ne se concluent pas sur un baiser langoureux comme c'est (trop) souvent le cas mais sur une simple étreinte...
Du côté des antagonistes, on a droit à Sean Harris avec sa dégaine particulière qui campe un méchant assez classique mais plutôt inquiétant de par sa manière de procéder. Il n'a certes pas le charisme d'un Philip Seymour Hoffman mais il connaîtra un sort largement moins ridicule que celui réservé à Hoffman dans Mission Impossible 3.
Là où la saga James Bond s'est plongée totalement dans l'introspection depuis l'arrivée de Daniel Craig (ce qui n'est pas un défaut, attention), Mission Impossible arrive désormais à intégrer ce grain de folie qui faisait les beaux jours du plus célèbre agent secret il y a quelques années de ça maintenant.
Comme je l'ai déjà mentionné, McQuarrie reste très fidèle à l'essence de Mission Impossible avec notamment une scène de haute tension sans aucune musique, reflet de ce qu'avait fait De Palma dans cette séquence suspendue si hallucinante du premier M:I.
Le réalisateur américain ajoute cependant tout ce qu'il faut pour obtenir ce que le public attend d'un film d'action actuel et, contrairement aux Yes-men des films Marvel par exemple, sait mettre en scène son film, en témoigne une nouvelle fois la scène géniale de l'opéra maîtrisée du début à la fin.
Généreux dans ce qu'il propose sans jamais en faire trop, Rogue Nation est un très bon cru du cinéma d'action et McQuarrie n'a clairement pas à rougir face à De Palma et Bird dont il respecte le travail tout en y ajoutant sa touche personnelle. Dosant à merveille les gros moments d'adrénaline à ceux remplis de tension, le film démontre en plus que Tom Cruise en a toujours dans le pantalon en effectuant lui-même la majorité de ses cascades.
Ethan Hunt est toujours ce surhomme charismatique mais qui montre toutefois des signes de faiblesse par moments, ce qui le rend vraiment humain et attachant (comme le reste de l'équipe d'ailleurs).
Pas grand-chose à reprocher donc si ce n'est un poil trop de plot twists sur la fin mais c'est vraiment pour chipoter. Mission Impossible : Rogue Nation est un excellent film d'action et vient prouver que le genre a encore de bonnes choses à offrir (on a déjà eu Fury Road et on aura encore Spectre cette année). Après Jack Reacher, Christopher McQuarrie prouve qu'il n'est pas qu'un bon scénariste mais qu'il arrive à faire des choses très intéressantes derrière une caméra.
Avec son succès critique et en salles, tous les feux sont donc au vert pour un 6ème épisode déjà confirmé par Tom Cruise et qui verra certainement l'arrivée d'un nouveau réalisateur, j'espère pour le meilleur.
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