It Follows (2015) - David Robert Mitchell
Alors que les bons films d'horreur se font rares sur grand écran (beaucoup sortent directement en VOD), It Follows arrive avec un concept assez génial dans l'idée, celui de la malédiction qui se transmet par voie sexuelle (métaphore évidente du sida et des MST en tous genres).
La malédiction en question, c'est une entité qui vous suit en permanence dès que vous couchez avec quelqu'un qui en est "infecté". La "chose" avance très lentement mais elle peut prendre toutes les formes possibles, du parfait inconnu au voisin de palier en passant par les parents proches.
Mon dieu, qu'est-ce que c'est bon de voir un film d'horreur qui n'abuse pas ad nauseam des jump scare (je n'en retiens qu'un seul de tout le film et il n'est pas là que pour faire "genre") mais qui arrive à installer un sentiment de malaise permanent et à plonger le spectateur dans une paranoïa qui le poursuivra tout du long, ne vous attendez pas à hurler de terreur, on a clairement à faire à un film d'ambiance.
Jamais vous n'allez regarder les arrière-plans autant que dans ce film et David Robert Mitchell l'a très bien compris avec ses plans souvent très longs et fixes qui laissent parfaitement le temps de scruter les alentours.
A noter également une bande son excellente signée Disasterpeace qui ajoute sa pierre à l'édifice qu'est It Follows, un excellent film d'horreur comme on aimerait en voir plus.
Gunman (2015) - Pierre Morel
Après avoir fait basculer Liam Neeson vers le côté obscur avec Taken en 2008 (rôle qu'il ne cesse de reprendre à toutes les sauces ces derniers temps fort malheureusement), Pierre Morel nous refait le coup avec cette fois-ci Sean Penn dans un rôle assez éloigné de ce qu'on a l'habitude de voir avec lui.
J'avoue éprouver une certaine sympathie pour le premier Taken, probablement parce que voir Liam Neeson défourailler tout le monde c'était plutôt fun, malgré les énormes défauts du film.
Gunman est finalement assez éloigné de Taken, principalement car il est beaucoup plus calme et laisse de côté le cliché habituel du père qui va sauver sa fille blablabla (bon ne vous inquiétez pas, vous allez en trouver d'autres des clichés dans ce film : triangle amoureux débile, vision de l'Afrique caricaturale et j'en passe des meilleurs).
On a toujours droit aux quelques éclairs de violence vraiment cruelle dont Pierre Morel a le secret mais dans l'ensemble, on se fait quand même plutôt chier ! La faute à Sean Penn qui ne dégage absolument rien, pas de charisme, on s'en fout limite de lui. Il faut également se coltiner un pauvre Javier Bardem qui cabotine un max pour ne rien arranger.
On pourra accorder au film une réalisation plutôt correcte avec des scènes d'action lisibles dans l'ensemble mais ça ne suffit pas, le film ne décolle jamais et quand on s'ennuie devant un film d'action, c'est qu'il y a un problème quelque part.
Brazil (1985) - Terry Gilliam
Considéré par beaucoup comme le chef d'oeuvre de Terry Gilliam, Brazil est la première de ses réalisations à s'écarter quelque peu des univers étranges auxquels il nous avait habitués jusqu'alors. Inspiré pour son fond par le classique de George Orwell, 1984 (mais également de grands chefs-d’œuvre dystopiques comme le Metropolis de Fritz Lang entre autres) le film s'en écarte par sa forme tout en gardant une ambiance à la fois dérangeante et absurde.
L'idée du totalitarisme (principalement stalinien mais on peut évidemment également penser au régime nazi) décrit par Orwell est parfaitement retranscrit avec ces humains quasiment déshumanisés dont la liberté d'expression n'a pratiquement plus lieu d'être. Le personnage principal, superbement interprété par Jonathan Pryce, ne connaît de moments de répit que lorsqu'il s’endort et se met à rêver. La thématique du rêve est également au centre du film, si bien qu'on en arrive à se demander si tout ce qui est vécu par les personnages est réel ou non.
Le gros point fort du film, c'est évidemment la maestria avec laquelle Gilliam retranscrit cet univers dystopique qui regorge de coins glauques de toutes parts. La patte Gilliam se retrouve également dans ces décors parfois surréalistes mais toujours très crédibles.
Un grand film à n'en pas douter mais j'avoue avoir eu un peu de peine à vraiment rentrer dedans. Je pense que le film aurait eu encore plus d'impact si Gilliam s'était affranchi de ce second degré et de ce côté un peu absurde.
A noter par contre l'énorme Robert De Niro qui, dans un second rôle, apporte cette touche humoristique qui contraste totalement avec l'univers.
Vice-Versa (2015) - Pete Docter
Alors que Pixar traverse une période un peu difficile d'un point de vue créatif (3 de leurs 4 derniers films sont des suites pas toujours vraiment inspirées si on met de côté le dernier Toy Story), la nouvelle réalisation de Pete Docter (Monstres et Cie, Là-haut) promettait à nouveau un univers original se concentrant sur les différentes émotions vivant dans la tête de Riley, une petite fille de 11 ans qui va voir sa vie bouleversée par un déménagement qui va la faire quitter le Minnesota et tous ses amis.
S'il y a bien quelque chose qu'il faut laisser aux studios Pixar, c'est bien leur talent d'écriture, on va vraiment suivre les différentes émotions de la petite Riley : la joie, la tristesse, la colère, la peur et le dégoût (même si l'histoire se concentre surtout sur ces deux premières). Les personnages sont certes des stéréotypes (la tristesse grassouillette et à lunettes, la colère avec sa grosse voix, la peur et son look nerd, etc.) mais ça leur colle parfaitement et c'est ce qui permet de s'attacher à eux.
Là où le film réussit parfaitement ce qu'il entreprend, c'est qu'il fait réellement ressentir des émotions au spectateur : j'ai rigolé de bon cœur à de nombreuses occasions mais j'ai également été plutôt triste à certains moments, particulièrement lors de la dernière scène avec l'ami imaginaire de Riley (que je ne spoilerai pas ici) qui est extrêmement touchante.
Je reprocherais par contre une DA pas forcément toujours très inspirée, autant je trouve les personnages de la tristesse ou de la peur très bien réussis, autant le design de la joie aurait pu être un peu plus "foufou". Le monde du cerveau de Riley est très réussi par contre celui du "vrai" monde extérieur est plutôt banal et ne réinvente en tout cas pas le genre.
Vice-Versa est vraiment un beau film et un petit coup de cœur me concernant, je suis ressorti de la séance avec un grand sourire et c'est vraiment ce que j'attends d'un film du genre.
Par contre, je rajouterais juste que le court-métrage qui précède le film, Lava, est à des années-lumière de ce que Pixar à l'habitude d'offrir dans le domaine. J'ai trouvé celui-ci d'un goût vraiment douteux, si bien que j'étais mal à l'aise pendant les 7 minutes que ça aura duré...carton rouge sur ce coup !
Divergente 2 : L'Insurrection (2015) - Robert Schwentke
Ahlala...y'a des fois où je me demande vraiment pourquoi je me donne tant de peine pour écrire quelques lignes sur certains films.
J'avoue avoir une certaine amitié pour le premier opus de la série Divergente, tout comme j'en éprouve également une pour le premier volet de la franchise Hunger Games (un peu pour les mêmes raisons, c'est-à-dire que dans les deux cas je m'attendais à voir le truc le plus con jamais imaginé).
Insurgent (le titre anglais est bien plus simple) reprend bien évidemment là où son prédécesseur nous avait laissé à coup de gros flashbacks bien appuyés comme il faut pour rappeler au spectateur le plus con les (immenses !) enjeux qui avaient été laissés en suspens.
La suite ? Un enchaînement de tout ce qu'il y a de plus insupportable dans ce genre de films : ne s'arrêtant pas en si bon chemin en ce qui concerne prendre le spectateur pour le dernier des débiles, le film ne se prive pas d'appuyer lourdement sur tous les sentiments afin de mieux les faire passer auprès de la minette de 12 printemps. Tris se sent responsable de la mort de ses parents ? Ne vous inquiétez pas, celle-ci sera mentionnée 32 fois et Tris pleurera autant de fois en y repensant. Le personnage de Zoë Kravitz est en colère contre Tris quand elle apprend que cette dernière a tué son copain ? On va aller la positionner droit devant celle-ci pour lui jeter 18 regards bien noirs comme il faut (mais ne vous inquiétez pas, tout sera oublié en 10 secondes plus loin dans l'histoire). Theo James est en colère ? Pas de souci, on va lui faire serrer les poings et grogner profondément...Si un jour il me vient l'idée masochiste de revoir ce film, il faudra que je pense à faire un décompte du nombre de fois où j'ai levé les yeux au ciel.
Mais encore, s'il n'y avait que ça ! Que vient foutre Naomi Watts dans ce bordel sérieux ? Autant on peut accorder à Kate Winslet de se préoccuper un peu de ce qu'elle fait mais Watts a l'air de ne piger absolument rien à ce que son personnage raconte. Heureusement qu'on la voit peu car bon dieu que c'est navrant.
Et puis c'est quoi ce délire avec Tris sérieux ? Je veux bien que l'on ait une héroïne principale qui soit forte mais dans ce cas il ne fallait pas prendre Shailene Woodley pour l'incarner, elle est toute frêle ! Du coup j'y crois pas une seule seconde quand je la vois se farcir 3 mecs armés à la fois à la seule force de ses poings (ce qui donne parfois lieu à des chorégraphies assez surréalistes)...lui faire se couper les cheveux pour se donner un air de garçon manqué n'a aucune chance d'aider dans ce sens.
Je garde le meilleur pour la fin, et là j'ai presque hurlé de rire, ils nous font le coup de la fausse mort de l'héroïne ! Tout le monde sait qu'il y a un troisième bouquin, tout le monde sait que personne ne va y croire mais les mecs se sont quand même dit : "Allez les gars, on fait mourir Tris mais en fait non car [insérer justification improbable]". C'est énorme !
Du coup maintenant j'ai envie de voir la suite, j'ai envie de savoir s'il est techniquement possible de faire pire, les scénaristes auront en plus l'occasion de briller par deux fois encore comme la dernière partie va (encore) être divisée en 2 chapitres au cinéma. Vite !
L'Armée des Douze Singes (1995) - Terry Gilliam
10 ans après Brazil, Terry Gilliam revient au film d'anticipation dans un univers dystopique avec cette adaptation libre de La Jetée, un court-métrage français de 1962. Reprenant en grande partie la direction artistique utilisée pour Brazil, Gilliam y retrouve également les thèmes qui lui sont chers avec un univers sombre et cette confrontation entre l'homme et la technologie, plus spécifiquement la science qui sera la cause de la disparition de 99% de la population mondiale à cause d'un virus d'origine inconnue répandu à travers le monde en 1996.
James Cole (Bruce Willis), prisonnier en 2035 est envoyé dans le passé pour essayer de recueillir des informations sur le virus et sa propagation ainsi que sur une organisation terroriste amoureuse des animaux, L'Armée des 12 Singes, qui est soupçonnée d'être à l'origine de l'épidémie.
L'exercice du voyage dans le temps au cinéma est plutôt délicat et bon nombre de films actuels qui le tente se cassent souvent les dents, le voyage temporel n'étant qu'un prétexte sans jamais vraiment servir le scénario.
Ici, tout est d'une cohérence folle, l'histoire est superbement écrite et l'univers monté par Gilliam est extraordinaire : il est d'ailleurs à noter que la majorité des décors sont réels car l'équipe n'a pas pu tourner en studio en raison d'un budget trop serré, Gilliam a donc tourné en grande partie dans des entrepôts abandonnés.
les personnages qui habitent cet univers ne sont bien évidemment pas en reste, et le mérite revient à leur interprétation : que ce soit Bruce Willis (certainement ici dans un de ses meilleurs rôles), l'hilarant Brad Pitt, complètement halluciné ou la belle Madeleine Stowe, parfaite dans son rôle.
Clairement au-dessus à mes yeux que Brazil qui m'avait laissé un petit arrière-goût amer, L'Armée des Douze Singes reste pour moi le grand chef-d'oeuvre de Terry Gilliam et un des meilleurs longs-métrages traitant du voyage temporel.
Loin de la Foule Déchaînée (2015) - Thomas Vinterberg
N'étant pas du tout un connaisseur du cinéma de Vinterberg (je n'ai vu aucun de ses films tout en sachant qu'ils divisent beaucoup), j'ai donc vécu mon dépucelage avec cette adaptation du grand classique du romancier anglais Thomas Hardy, pas loin de 50 ans après la version de John Schlesinger que je compte regarder prochainement pour comparer.
La première chose qui saute aux yeux dès les premières minutes du film, c'est cette beauté formelle, cette photographie somptueuse qui met en valeur de la plus belle des manières l'Angleterre rurale du 19ème siècle.
Le film contient son lot de scènes fortes, j'en retiens essentiellement deux, celle de la chanson autour d'une table entre les personnages de Carey Mulligan et Michael Sheen et celle de la rencontre entre cette première et Frank (Tom Sturridge) dans un bosquet, éblouissante visuellement par son jeu sur les contrastes.
Le casting n'est pas en reste avec Carey Mulligan comme souvent très touchante avec un jeu de regard formidable, un Michael Sheen parfait et Matthias Schoenaerts dont le personnage est finalement le plus unilatéral, le plus loyal et finalement peut-être le plus attachant.
Loin de la Foule Déchaînée est une belle histoire mise en scène de très belle manière et qui devrait se savourer de la sorte. Sans qu'il m'ait réellement transcendé, le film a au moins le mérite de présenter quelque chose de différent parmi la masse de produits hollywoodiens insipides que l'on nous sert ces temps-ci.
Le film contient son lot de scènes fortes, j'en retiens essentiellement deux, celle de la chanson autour d'une table entre les personnages de Carey Mulligan et Michael Sheen et celle de la rencontre entre cette première et Frank (Tom Sturridge) dans un bosquet, éblouissante visuellement par son jeu sur les contrastes.
Le casting n'est pas en reste avec Carey Mulligan comme souvent très touchante avec un jeu de regard formidable, un Michael Sheen parfait et Matthias Schoenaerts dont le personnage est finalement le plus unilatéral, le plus loyal et finalement peut-être le plus attachant.
Loin de la Foule Déchaînée est une belle histoire mise en scène de très belle manière et qui devrait se savourer de la sorte. Sans qu'il m'ait réellement transcendé, le film a au moins le mérite de présenter quelque chose de différent parmi la masse de produits hollywoodiens insipides que l'on nous sert ces temps-ci.
Mission Impossible (1996) - Brian De Palma
Avec la sortie imminente de Rogue Nation, l'occasion est idéale pour un revisionnage de ses prédécesseurs en commençant par un des plus grands classiques du film d'espionnage/action j'ai nommé Mission Impossible (premier du nom). Mon dernier visionnage du film remontant à très longtemps, je n'avais plus de gros souvenirs et autant dire que ça a été pour moi une redécouverte totale. Dirigé de main de maître par Brian De Palma, qui restait pourtant sur plusieurs échecs au box-office (dont un très récent avec L'Impasse), ce premier volet présente tout ce que j'adore dans le genre : un héros charismatique, une intrigue en béton et des scènes au suspense insoutenable : je pense bien évidemment en premier lieu à cette scène absolument géniale du vol de la disquette, sans aucune musique, avec des plans jonglant constamment entre Ethan et tous les potentiels dangers pouvant venir ruiner sa mission : la température, le bruit, etc.
Toute la séquence à Prague au début du film n'est pas en reste non plus avec juste ce qu'il faut d'action, sans en faire des tonnes.
Le chef-d'oeuvre aurait été total sans cette fin complètement too much dans le train avec la scène de l'hélicoptère qui a extrêmement mal vieillie (le saignement des yeux n'était pas loin) en plus d'apporter une surdose d'action alors que le film s'en était parfaitement passé jusque-là (je crois d'ailleurs que c'est Tom Cruise, producteur, qui a insisté pour la tourner).
Ceci étant dit, ça ne gâche pas pour autant le film, tout ce qui précède étant tellement maîtrisé que je pardonne bien volontiers cette "erreur" qui contribue d'ailleurs à donner un charme certain à ce premier volet de la série.
Mission Impossible 2 (2000) - John Woo
On enchaîne avec la suite ! Considérée par certains comme un navet et par beaucoup comme un nanar, je serai un peu plus gentil en le qualifiant de "bon" nanar.
A mille lieux de celle de De Palma, la réalisation de John Woo y est pour beaucoup dans cette chute drastique de qualité. N'étant pourtant pas un manche en temps normal, Woo a l'air de n'en avoir complètement rien à branler durant tout le film, jusqu'à en tomber dans l’auto-parodie salace.
Mission Impossible 2 c'est des ralentis, beaucoup de ralentis, TROP de ralentis. Woo nous en fout lors des scènes d'action mais pas seulement (pendant la scène de rencontre entre Ethan et Nyah par exemple, pour bien te montrer le coup de foudre). Rappelons quand même qu'à la même époque (grosso modo) sortait Matrix qui révolutionnait le genre avec son utilisation inédite (et impressionnante) du bullet time.
Mission Impossible 2 c'est aussi des scènes complètement "what the fuck" telle celle de l'escalade à main nu d'une falaise par Ethan, complètement relax style jogging du matin, ou celle où celui-ci passe derrière un mur de flamme avec une colombe qui s'en échappe (véridique, vous la sentez la grosse symbolique ?).
Tout ça n'a pas l'air glorieux dit comme ça mais le fait est que je me suis pas mal éclaté : les ralentis ? Ça me fait souffler du nez. Ethan qui prend la position du Christ sur sa falaise ? Ça me fait sourire. Le combat final avec un Tom Cruise ninja (avec des ralentis partout bien entendu) ? Ça me fait marrer.
Ajoutez à ça une intrigue totalement prévisible (le coup des masques ça marchait bien dans le premier mais là il y a clairement abus) et un méchant inintéressant au possible et vous obtenez tous les ingrédients pour un bon petit nanar.
Alors certes c'est honteux quand on le compare à la maîtrise du film de Brian De Palma mais pris en tant que tel, j'avoue avoir pris un certain plaisir (coupable à n'en pas douter) durant le visionnage...le charisme intact de Tom Cruise n'y est certainement pas étranger.
Mission Impossible 3 (2006) - J.J. Abrams
Pas grand-chose à dire sur le premier long métrage de J.J. Abrams. Le film n'est clairement pas exempt de défauts mais je le placerais à ce stade derrière le premier mais devant l'opus de John Woo.
Jamais désagréable mais jamais totalement excitant pour autant, le film se démarque surtout par son méchant campé par le génial mais regretté Philip Seymour Hoffman qui est certainement l'antagoniste le plus réussi de la franchise.
Le casting des rôles secondaires est d'ailleurs très intéressant et réussi dans son ensemble avec les apparitions de Simon Pegg, Laurence Fishburne, Michelle Monaghan ou Jonathan Rhys-Meyers pour ne citer qu'eux.
Abrams remonte clairement le niveau du film de Woo même si sa mise en scène n'est pas forcément toujours très lisible, surtout lors des scènes d'action où il abuse un peu trop du shaky cam (par contre il est encore plutôt calme sur les lens flare dont il abusera complètement dans ses deux Star Trek).
Il en résulte un film d'action plutôt généreux, centrant son intrigue sur la recherche d'une "patte de lapin", sorte de MacGuffin dont on ne connaîtra jamais réellement la réelle nature. Abrams ne renouvelle certes pas le genre (voire la franchise) mais il évite plutôt bien les travers dans lesquels était tombé Woo et nous signe un premier film plus que correct.
Mission Impossible : Protocole Fantôme (2011) - Brad Bird
Après la première grande réalisation de J.J. Abrams, Brad Bird vient à son tour s'essayer pour la première fois au film live après avoir connu de gros succès dans l'animation (Le Géant de Fer d'abord, puis chez Pixar avec Ratatouille et Les Indestructibles). Premier visionnage me concernant et donc découverte totale et je ne dirai qu'une chose : Woah !
De la part d'un néophyte dans le domaine, on ne peut que saluer l'incroyable travail qu'a effectué Bird sur son film qui retrouve enfin une mise en scène digne de ce nom avec un sens du suspense et de la tension (la scène de l'escalade de Dubaï mon dieu, j'ai cru asphyxier). L'ingrédient de base est toujours là mais il est agrémenté d'ajouts vraiment bienvenus comme l'humour qui transparaît principalement à travers le personnage de Simon Pegg (et qui fait bien mieux passer certaines incohérences, inhérentes à la série) ou l'esprit d'équipe beaucoup plus mis en avant (d'ailleurs, l'affiche du film elle-même laisse enfin de la place aux "sidekicks" de Tom Cruise).
Et cette équipe, il faut dire qu'elle a de la gueule : j'ai déjà parlé de Pegg mais Jérémy Renner et Paula Patton sont aussi excellents et assez développés pour qu'on puisse s'attacher à eux.
Rempli de bonnes idées, grâce notamment aux gadgets ultra modernes utilisés par l'équipe (l'infiltration du Kremlin avec le panneau dans le couloir est juste géniale, l'idée de la lentille oculaire à reconnaissance faciale également), Protocole Fantôme surpasse ses deux prédécesseurs que ce soit au niveau de l'écriture ou de la réalisation et offre ce que le film d'action a pu faire de mieux ces dernières années.
Les Frères Grimm (2005) - Terry Gilliam
Après le fiasco Don Quichotte, adaptation qu'il avait en tête depuis de nombreuses années et annuléeTerry Gilliam se tourne vers une autre adaptation, celle de la vie de Jacob et Wilhelm Grimm.
en plein tournage après de nombreux problème,
en plein tournage après de nombreux problème,
Le film marque le retour de Gilliam au film d'aventure fantastique, dans la lignée de Bandits, bandits et des Aventures du Baron de Münchhausen. Plutôt que de relater simplement la vie des deux célèbres conteurs allemands, Terry Gilliam a la bonne idée de confronter directement Wilhelm (Matt Damon) et Jacob (Heath Ledger) à leurs propres contes. Les deux frères sont décrits ici comme des aventuriers ayant acquis une grande renommée en chassant sorcières et maléfices à travers l'Allemagne...renommée bâtie uniquement sur l'usage de trucages ingénieux.
Le film transpire de l'imagination un peu folle de Gilliam dans un domaine qui est parfaitement calibré pour son style. Il ne se prive pas d'aller puiser ses influences dans de nombreux contes des frères Grimm...mais pas que !
Le film est plutôt sombre et le style "papier-mâché" particulier du réalisateur vient appuyer l'aspect fantastique de l'histoire. On pourra déplorer certains effets numériques vraiment moches qui viennent quelque peu ternir la beauté formelle du film mais sans que ce soit rédhibitoire pour autant.
Le casting cinq étoiles s'en sort honorablement avec un duo Damon-Ledger qui fonctionne très bien (malgré un Matt Damon un peu en roue libre il faut l'avouer). Mention spéciale à Peter Stromare et son accent italien qui m'aura bien fait rire.
Une belle réussite donc que cette adaptation libre de la vie des Frères Grimm qui se laisse découvrir et savourer un petit peu à la manière d'un conte, avec la petite touche d'humour "gilliamesque" qui va avec bien évidemment !
Into The Woods (2015) - Rob Marshall
Le film musical...voilà un concept qui m'échappe encore. Prendre des acteurs pour pousser la chansonnette alors qu'ils ne sont clairement pas tous égaux face à l'exercice ça peut donner du très bon où ça peut faire souffrir vos oreilles.
A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé à voir Into The Woods, production Disney sortie en début d'année et réunissant un casting pas dégueulasse du tout (peut-être le fait que j'avais vu les Frères Grimm le soir d'avant).
Je ne sais vraiment pas trop quoi dire tellement c'est mauvais, là où j'éprouvais une certaine sympathie pour Les Misérables qui était pourtant loin d'être parfait, on a ici un concentré de tout ce qui est à gerber chez les productions Disney.
C'est niais mon dieu mais que c'est niais, toutes les musiques sont d'une bêtise à peine croyable. On va avoir droit aux traditionnels discours (chantés) sur le pouvoir de l'amitié, le pouvoir de la famille, etc.
Plusieurs contes viennent s'entremêler dans ce fouillis sans aucun enjeux et qui ne respectent même pas leur matériau d'origine (Cendrillon c'est juste du gros n'importe quoi).
Il faut en plus se coltiner Johnny Depp (le "loup") qui joue du Johnny Depp et qui continue de creuser sa tombe artistique, à croire qu'il n'était déjà tombé assez bas et une Meryl Streep qui vient cachetonner et décrocher une nomination pour un Oscar qui nous prouve une fois de plus que l'Académie n'a dû voir que son nom sur l'affiche sans voir le film. Ah oui il y a aussi l'insupportable Chris Pine qui joue le prince charmant de Cendrillon et qui s'offre une scène musicale totalement hallucinante de ridicule avec son frère (amoureux de Raiponce) dans une rivière. Au final, c'est Anna Kendricks qui s'en tire le mieux car la seule qui n'essaye pas toutes les 2 minutes d'en faire des tonnes.
Mais le pire c'est que c'est long mon dieu, il faut supporter ce calvaire pendant 2h ! Heureusement que le chant ne représente au final qu'une minorité du film sinon Disney auraient été coupables d'avoir créé la pire torture qu'un homme puisse endurer.
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