mardi 25 novembre 2014

Hunger Games : La Révolte, partie 1 (2014)

Titre original : The Hunger Games : Mockingjay - Part 1

Date de sortie française : 19 novembre 2014

Réalisateur : Francis Lawrence

Scénario : Danny Strong (d'après l'oeuvre originale de Suzanne Collins)

Directeur de la photographie : Jo Willems

Musique : James Newton Howard

Durée : 2h03

Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Philip Seymour Hoffman, Julianne Moore, Donald Sutherland




Synopsis Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir. (Source : Allociné)

Mon avis


Parmi la vague des adaptations de romans young adult de ces derniers temps, Hunger Games se démarque par une intrigue se voulant sombre et un (prétendu) vrai message à faire passer.
Autant dire que, n'ayant pas lu les livres, je n'attendais absolument pas le premier film. Alors qu'on sortait à peine de la franchise Twilight, je m'attendais à voir à nouveau une franchise niaise au possible avec un triangle amoureux complètement pitoyable et une histoire qui n'aurait d'intrigue que le nom.
Je suis donc ressorti de la première séance agréablement surpris, tout simplement car ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. La thématique du film, tout en n'étant pas révolutionnaire (les parallèles avec Battle Royale sont nombreux), avait le mérite d'être plutôt enthousiasmante. Le film contenait de plus une bonne dose d'action et permis à Jennifer Lawrence (qui avait déjà décroché un autre grand rôle, celui de Mystique dans X-Men : Le Commencement) de connaître une renommée internationale.

J'étais donc allé visionner le second n'ayant plus l'effet de surprise et, de manière presque attendue, j'avais été plutôt déçu, tant le film était ennuyant durant plus de 1h20 (c'est-à-dire jusqu'au moment où ils rentrent dans l'arène !) ; sans parler de sa coupure de fin beaucoup trop brusque et frustrante.

En cette fin d'année sort donc l'adaptation du 3ème livre...ou plutôt la première partie de cette fin car, comme c'était déjà le cas pour Harry Potter et Twilight, les producteurs ont décidé de scinder la conclusion en deux pour engranger encore plus de recettes de cette franchise extrêmement lucrative (car il ne faut pas se leurrer, la vraie raison est celle-ci).


Le film commence donc là où s'était achevé le second. Katniss a été rapatriée au District 13, enterré, pour se protéger des attaques du Capitole et elle va devenir petit à petit le symbole de la révolution - le fameux geai moqueur - de tous les Districts contre le gouvernement, épaulée entre autres par la présidente du District 13, Alma Coin (Julianne Moore) et l'ex haut-juge Plutarch Heavensbee (le regretté Philip Seymour Hoffman).

Un bon point à signaler d'emblée, je ne me suis pas ennuyé pendant le film, ce qui était plutôt inespéré car il est désormais clair que toute l'action se situera dans la deuxième partie.
Il est cependant difficile de nier l'évidence : cette première partie sert clairement de prologue à la seconde partie qui sortira en fin d'année prochaine, si bien que certaines mauvaises langues vont même jusqu'à dire qu'il ne s'agit en fait que d'un trailer pour l'ultime chapitre. Personnellement, je n'irai pas jusqu'à affirmer cela car le film est quand même structuré de manière à bien mettre en place tous les éléments clés qui mèneront à la conclusion.

Je tiens particulièrement à parler du casting car la franchise Hunger Games a le mérite d'avoir pu recruter plusieurs grands noms du paysage hollywoodien. Outre Jennifer Lawrence, il est à noter la présence, et ce depuis le premier chapitre, de Woody Harrelson qui parvient à relever le niveau à chacune de ses apparitions.
Le deuxième volet a vu l'excellent Philip Seymour Hoffman rejoindre le casting et cette troisième partie voit débarquer une autre pointure en la personne de Julianne Moore. Pour les fans de Game of Thrones, il est à noter aussi l'apparition de Natalie Dormer dans le rôle d'une réalisatrice de films de propagande au look vraiment badass !
On pourrait d'ailleurs vraiment se demander quelle tête aurait le film sans eux car leurs personnages respectifs ne sont pas vraiment profonds en soi et, pourtant, ils arrivent à se démarquer de la masse par leur présence.
Jennifer Lawrence était très bonne dans les deux premiers films mais un petit peu en-dessous cette fois-ci. La raison à cela est qu'elle a tendance à surjouer à certaines occasions (particulièrement quand elle se met à geindre et à pleurer, ce qui a réussi à provoquer des rires dans la salle à certains moments qui étaient présentés comme étant profondément dramatiques !
Josh Hutcherson, quant à lui, est tellement faux durant tout le film que j'ai finis par me moquer totalement de ce qui allait lui arriver. Ceci est vraiment dommageable quand on pense que son personnage est un des principaux protagonistes ! Alors certes il n'a jamais transpiré le charisme, mais il avait au moins le mérite d'être un minimum intéressant dans les deux premiers volets, ce qui n'est plus du tout le cas ici.


Comme je l'ai déjà signalé plus haut, je ne me suis jamais vraiment ennuyé durant la projection, je n'ai cependant jamais été enthousiasmé non plus.
Certaines scènes ont le mérite d'être assez fortes et belles à regarder, je pense ici tout particulièrement au moment où Katniss se met à chanter Hanging Tree, suivi par un chœur tout entier.
Dans l'ensemble, cependant, ces scènes sont en grande minorité, faute encore une fois à la coupure qui laisse donc avec des dialogues parfois bien niais qui tentent de convaincre les personnes qui en douteraient encore que la dictature c'est le mal et la démocratie le bien !
Il y a quelques tentatives d'amener un peu d'action dans tout ça (le bombardement de l'hôpital, l'infiltration du Capitole) mais ça reste vraiment trop gentil pour faire forte impression. On est loin de la violence et de la cruauté des arènes où se déroulaient les jeux.

Le film se termine bien évidemment sur un cliffhanger... heureusement celui-ci est moins brusque et bâclé que la conclusion de l'Embrasement. Il n'est pas pour autant extrêmement judicieux dans le sens où il ne m'a procuré aucun sentiment d'impatience. Certes j'ai envie de voir la dernière partie pour voir comment l'histoire s'achève mais celle-ci pourrait sortir dans 1 an ou dans 10, ça ne me dérangerait pas plus que ça. Pour faire un parallèle, j'avais trouvé la coupure du dernier Harry Potter bien plus intéressante, que ce soit au niveau de la symbolique du moment ou du suspense (et je tiens à préciser que là, j'avais lu le bouquin !).

La première partie de cette conclusion s'en sort donc légèrement mieux que le second volet mais est clairement en-dessous du premier pour lequel, je le rappelle, l'effet de surprise avait joué un grand rôle dans mon ressenti.
Comme c'est souvent le cas avec ces franchises young adult, l'histoire se veut de plus en plus sombre à mesure que celle-ci avance. Avec Hunger Games, l'ambiance était déjà sombre et immorale dès le premier chapitre et c'est surtout au niveau de l'image que la Révolte peut se voir comme étant plus glauque que ses prédécesseurs...clairement pas au niveau du scénario qui, finalement, n'apporte pas grand-chose de plus par rapport à la conclusion du second chapitre.

samedi 15 novembre 2014

The Da Vinci Code (2006) - Collaboration avec La Magie des Mots

Titre : The Da Vinci Code

Date de sortie française : 17 mai 2006

Réalisateur : Ron Howard

Scénario : Akiva Goldsman (d'après l'oeuvre originale de Dan Brown)

Directeur de la photographie : Salvatore Totino

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h54 (version longue)

Avec : Tom Hanks, Audrey Tautou, Jean Reno, Ian McKellen, Paul Bettany, Alfred Molina




Synopsis Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les oeuvres de Léonard de Vinci. Tous les indices convergent vers une organisation religieuse aussi mystérieuse que puissante, prête à tout pour protéger un secret capable de détruire un dogme deux fois millénaire...De Paris à Londres, puis en Ecosse, Langdon et Sophie vont tout tenter pour déchiffrer le code et approcher les secrets qui remettent en cause les fondements mêmes de l'humanité... (Source : Allocine)

Avant-propos


Avant de parler du film à proprement, j'aimerais introduire le contexte particulier dans lequel j'écris cet article. Il s'agit en effet de la première collaboration que j'effectue avec mon amie qui tient le blog Lectures à la pleine lune. J'ai déjà expliqué en détail en quoi consisteront exactement ces collaborations dans l'onglet "Partenaires" situé à la droite de ce présent blog.
Pour résumé, le principe sera de se mettre d'accord sur une oeuvre littéraire en particulier qui a été adaptée en film. Un article détaillé concernant uniquement le livre sera disponible sur La Magie des Mots et mon propre avis sur le film (et uniquement celui-ci) sera disponible ici même.
Il ne sera jamais question de parler de qualité de l'adaptation mais uniquement de l'oeuvre cinématographique en tant que telle, libre à vous de vous faire votre propre avis après avoir pris connaissance de chacun de ces articles.

Pour découvrir l'article concernant le livre, c'est par ici que ça se passe !

Mon avis


Difficile pour moi de parler de Da Vinci Code de manière objective car je partais avec un gros a priori négatif. Tout d'abord car j'avais vu le film il y a quelques années et que je n'en avais pratiquement aucun souvenir (ce qui est déjà mauvais signe en soi) mais surtout car l'histoire est essentiellement centrée sur la religion, ce qui a le don de particulièrement me rebuter.

Le film se concentre sur les deux protagonistes principaux, le professeur Robert Langdon (Tom Hanks) et la cryptologue Sophie Neveu (Audrey Tautou) dont le grand-père, conservateur au Musée du Louvre, vient de mourir assassiné. Celui-ci a laissé un message "P.S. Trouver Robert Langdon" juste à côté de son corps.
Pour cette raison, le commissaire Bézu Fache (Jean Reno) et persuadé que Langdon est l'auteur du meurtre et une course-poursuite s'enclenche, qui durera pendant une grande partie du film.

L'intrigue du film repose en fait sur deux éléments principaux, la traque de Langdon par la police et la chasse au trésor reposant sur un jeu d'indices qui est censé mener celui-ci et Sophie Neveu à l'un des plus grands secrets de l'humanité : le Saint Graal.


Plusieurs choses m'ont vraiment gêné dans le film. Tout d'abord, le jeu d'acteur. J'apprécie l'effort qui a été fait de prendre de vrais acteurs français pour jouer les personnages français mais ça a dû poser passablement de problèmes au niveau de la direction (et encore, ça n'explique pas tout) car c'est assez catastrophique.
Tout d'abord, Audrey Tautou sonne horriblement faux dans tout ce qu'elle dit et dans toutes les émotions qu'elle essaye de faire passer, en tout dans la première moitié du film (ça s'arrange légèrement par la suite).
Tom Hanks (3ème collaboration avec Ron Howard) s'en sort honorablement grâce à son talent, mais ce n'est clairement pas un de ses rôles marquants.
La palme de la crédibilité zéro est toutefois attribuée à Jean Reno qui livre une prestation ridicule au possible. Combien de fois ai-je levé les yeux au ciel avec un sourire décontenancé à chaque moment où il essaye de hausser la voix pour se donner de l'autorité ? Parfois c'est même tellement aberrant que ça en devient comique.

Ajoutons à ça le fait qu'il n'y a pratiquement aucun développement psychologique des personnages (mis à part Neveu et, dans une moindre mesure, Langdon), il devient très difficile de s'attacher à eux ne serait-ce qu'à un seul moment dans le film.

Heureusement, certains acteurs viennent relever le niveau en livrant une prestation solide, particulièrement Ian McKellen qui apparaît d'ailleurs dans toutes les meilleures scènes du film (avec mention d'ailleurs à son accent britannique qui donne un certain charme au personnage).
Paul Bettany (qui collabore à nouveau avec Ron Howard après Un Homme d'exception) est également convaincant dans son rôle de membre de l'Opus Dei albinos qui se flagelle devant la croix du Christ.

Le film contient beaucoup de rebondissements, le problème c'est qu'ils sont tous incroyablement prévisibles (et même clichés pour certains). A chaque fois que je me suis dit : "X va trahir Y pour Z raison", le film me donnait raison par la suite (à peu de choses près). Du coup, aucune surprise et j'ai eu beaucoup de peine à ne pas décrocher car la seule inconnue qui demeurait était la fin du film qui constitue finalement un banal "happy end".
Mention spéciale à un deus ex machina complètement ridicule qui intervient quand Langdon et Neveu se trouvent dans la première église londonienne (je ne préciserai pas de quoi il s'agit pour éviter de spoiler mais ça vaut le coup d'oeil).


Niveau réalisation, c'est correct mais on est loin du réalisateur oscarisé pour un Homme d'exception (voir même de Rush plus récemment qui avait été un petit coup de coeur, étant fan de F1).
Plusieurs flashbacks sont présent tout au long du film, servant soit au développement des personnages, soit à expliquer un point particulier de l'intrigue.
Les flashbacks, lorsqu'ils sont bien utilisés, sont plutôt intéressant; le problème est que les films modernes en abusent. Nous avons en plus ici le cliché du flashback habituel avec un filtre assez dégueulasse qui nous montre le personnage plus jeune et la raison pour laquelle il a ses problèmes actuels.
Certains plans font très "documentaire" chose plutôt étrange car ce n'est pas vraiment en accord avec le reste film.

La musique est composée par Hans Zimmer (encore lui !) qui venait de terminer son travail sur deux gros blockbusters (Batman Begins et le deuxième Pirates Des Caraïbes).
Dans l'ensemble, la musique est plutôt discrète (assez inhabituel pour du Zimmer) et plutôt oubliable me concernant. Aucune musique ne m'est restée dans la tête à la fin du film, mis à part Chevaliers de Sangreal car c'est celle que l'on entend lors de la toute dernière scène du film (et encore, je l'avais oubliée le lendemain).


Tout n'est évidemment pas à jeter dans ce film, le fait que l'intrigue tourne autour d'une chasse au trésor est d'ailleurs l'élément qui a fait que je n'ai pas complètement décroché après une heure car j'ai toujours été fan de ce jeu consistant d'aller d'indice en indice pour trouver un objet en particulier.
Malgré tout, il y a beaucoup trop d'éléments qui viennent gâcher le plaisir. Certains ne sont que des détails, mais c'est justement dans la maîtrise des détails que l'on reconnaît les grands films, ce qui n'est absolument pas le cas de The Da Vinci Code.
Entre un jeu d'acteur à la ramasse, une intrigue prévisible, le tout sur un fond de thématique religieuse, il est clair que ce film n'avait absolument rien pour me séduire...essayé mais pas pu !

A conseiller tout de même aux fans du livre qui, d'après les retours que j'ai eu, ont des chances d'être conquis.

samedi 8 novembre 2014

Interstellar (2014)

Titre : Interstellar

Date de sortie française : 5 novembre 2014

Réalisateur : Christopher Nolan

Scénario : Christopher Nolan et Jonathan Nolan

Directeur de la photographie : Hoyte Van Hoytema

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h49

Avec : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Wes Bentley, David Gyasi, Casey Affleck, Michael Caine




Synopsis Dans un futur proche sur une Terre exsangue, un groupe d'explorateurs mené par Cooper utilise un vaisseau interstellaire pour franchir un trou de ver, récemment découvert, permettant de parcourir des distances jusque-là infranchissables afin de trouver une nouvelle planète habitable à coloniser pour l'humanité (Source : Wikipedia)

Mon avis


Avant de commencer, je tiens à préciser que j'ai visionné le film dans les meilleures conditions possibles, c'est-à-dire en IMAX VO. Je ne peux que vous conseiller de faire de même si vous avez une salle IMAX à proximité afin de pouvoir apprécier pleinement le film.

Interstellar est donc le 9ème film de Christopher Nolan, qui a réussi à obtenir une notoriété certaine auprès du public grâce à ses blockbusters qualifiés de "intelligents" mais également car il a réussi ce qui semblait impensable il y a 10 ans de cela : ressusciter la licence Batman au cinéma.
Comme je l'avais déjà signalé dans mon article concernant mes attentes sur Interstellar, le cinéma de Nolan me parle tout particulièrement, bien qu'il ne soit pas exempt de défaut. Interstellar représentait depuis son annonce une sorte de fantasme ultime mélangeant cinéma de science-fiction et astrophysique, deux domaines qui me parlent beaucoup.

Mais qu'est-ce donc qu'Interstellar, concrètement ?

Le film nous présente notre planète dans un futur proche où les plantations se meurent d'année en année et où seul le maïs est encore cultivable. La civilisation doit vivre au rythme d'énormes tempêtes de sable et l'avenir de notre planète bleue nous est présenté comme étant invivable.
Cooper (Matthew McConaughey), un ancien ingénieur, pilote hors pair devenu agriculteur, est choisi par la NASA pour mener un groupe de scientifiques à la recherche d'une nouvelle planète habitable pour les habitants de la Terre.
Comme les planètes du système solaire et des systèmes alentours ne sont pas viables, il leur sera nécessaire de voyager extrêmement loin en passant par un "trou de ver" situé près de Saturne.

Pour obtenir le film le plus crédible possible, Nolan s'est attaché les services de l'astrophysicien Kip Thorne, grand spécialiste des trous noirs qui avait déjà participé au film Contact de Robert Zemeckis (et dans lequel, fait amusant, jouait également Matthew McConaughey). Le trou noir visible dans le film a d'ailleurs été modélisé à partir des équations écrites par Kip Thorne et qui ont été utilisées par l'équipe en charge des effets spéciaux.


Le film se présentait donc comme étant extrêmement ambitieux, se voulant le plus réaliste possible. L'influence de Kubrick est très présente, Nolan ne s'en est jamais caché, mais Interstellar n'atteint toutefois pas le niveau métaphysique de 2001 : L'odyssée de l'espace, sauf pour sa dernière partie (sur laquelle je reviendrai plus loin).
Un scénario qui se repose autant sur des théories elles-mêmes incertaines n'était pas à l'abri d'un certain nombre d'incohérences et force est de constater que le film en contient un certain nombre qui, même si elles ne m'ont pas gâché le film, pourrait en interloquer certains (je ne les citerai pas ici pour éviter de spoiler).

Comme dit précédemment, l'espace est représenté de manière extrêmement réaliste dans le sens où, comme 2001 et Gravity plus récemment, aucun son n'est perceptible en dehors du vaisseau, l'Endurance.
Le trou noir est très impressionnant et le rendu est encore amplifié par les plans tournés en IMAX qui donnent une sensation de grandeur et de vertige. De nombreux plans ont été tournés avec une caméra IMAX fixée sur l'extérieur de la navette pour être au plus proche de l'action et le rendu visuel est très intéressant.
A noter que Wally Pfister, le chef opérateur habituel de Nolan, n'est pas directeur de la photographie sur Interstellar car celui-ci a préféré aller se tester à la réalisation avec Transcendance (mal lui en a pris car le résultat est absolument navrant).
C'est donc Hoyte Van Hoytema (qui avait déjà montré son talent sur Her cette année) qui le remplace et il réalise à nouveau un excellent travail ici.
Les séquences dans l'espace sont à couper le souffle et celles se passant sur terre ont également une esthétique très soignée, à l'exception notable de certains plans vraiment jaunâtres qui donnent l'impression que les personnages sont atteints d'une maladie du foie. Ce genre de photographie assez dégueulasse est devenue, étrangement, récurrente chez Nolan (je me rappelle de certaines scènes de Inception et de Dark Knight qui étaient éclairées de la même manière).


Interstellar devait à la base être réalisé par Spielberg avant que Nolan ne reprenne le projet, ce n'est donc pas une surprise de voir que ce dernier a beaucoup insisté sur l'aspect émotionnel et familial du film pendant toute la promotion en parlant de dresser à la fois une fresque cosmique mais également humaine.
Seulement, n'est pas Spielberg qui veut. Le cinéma de Nolan a toujours été considéré comme étant très froid, ses récits laissant peu de place aux émotions. Alors certes, il ne réussit pas forcément toujours à nous faire ressentir de l'émotion à travers ses personnages mais je retiens quand même certaines scènes qui m'ont émues, ce qui est déjà un grand pas en avant pour le réalisateur britannique dont la famille tient une place importante (sa femme Emma Thomas a produit tous ses films et son frère Jonathan participe régulièrement à l'écriture du scénario).

Mais les vraies émotions passent par les moments de suspense et d'angoisse traversés par les personnages, certaines scènes sont extrêmement prenantes (je pense ici en particulier à ce qu'il se passe sur la première exo-planète). Ces émotions sont transcendées par la musique de Hans Zimmer qui, pour une fois, laisse de côté ses traditionnelles percussions pour nous livrer des mélodies à base d'orgue et de violon qui collent parfaitement au côté dramatique de ces séquences.

L'OST, parlons-en justement. Comme je l'avais souligné dans mon précédent article, j'avais peur de me retrouver en face d'une musique peu inspirée, ne collant pas du tout à cet univers froid et silencieux. Le fait que Hans Zimmer ait dû composer la musique sans avoir lu le script pouvait donner des sueurs froides mais force est de constater que le pari est réussi. Certes la bande originale ne comprend pas énormément de musiques (j'ai d'ailleurs eu l'impression de toujours entendre le même thème comprenant quelques variations) mais celles-ci ont le mérite de m'être restées dans la tête après la séance et même encore au moment où j'écris cet article.
Tout n'est pas parfait cependant : à l'instar de Man of Steel l'an passé, la musique est parfois beaucoup trop forte, à tel point qu'elle recouvre tout le reste (et croyez-moi, quand le son est trop fort dans une salle IMAX, c'est tout le siège qui vibre). Le mixage du son aurait pu être beaucoup plus subtil à ce niveau-là.


Les acteurs, dans l'ensemble, s'en sortent plutôt bien. On pourra regretter le fait que Michael Caine joue encore et toujours la figure du "vieux sage" de l'histoire, c'est-à-dire le même rôle que toutes ses collaborations avec Nolan (à l'exception particulière du Prestige). Il est fort dommage que Nolan n'exploite pas plus les capacités de ce grand acteur car, même s'il a toujours été très convaincant, l'effet copié-collé se fait de plus en plus visible.

Matthew McConaughey livre une prestation solide, comme à son habitude ces derniers temps (mais pitié, regardez-le en VO pour pouvoir savourer son timbre de voix et son accent texan si particulier) sans chercher la performance de manière trop poussée (comme a tendance à le faire Christian Bale par exemple).
Anne Hathaway est correcte mais sans plus, on lui décernera la médaille du dialogue le plus niais du film (qui ressort plus d'un problème d'écriture, ne nous voilons pas la face).
Le reste du casting est bon, même si certains personnages ne font clairement que de la figuration : le fils de Cooper ou Doyle pour ne citer qu'eux.
J'ai quand même eu un petit coup de coeur pour Mackenzie Foy (qui joue la fille de Cooper petite) qui livre une performance vraiment touchante.
En bonus, si vous n'avez pas suivi l'actualité du film, vous risquez d'être plutôt surpris par un personnage qui débarque environ aux 3/4 du film et qui enchantera les fans de l'acteur en question.

La fin du film repose à nouveau sur un "twist" qui pourra en faire jaser plus d'un. Personnellement, je l'avais vu arriver un peu avant car l'histoire nous laisse de gros indices. Avec le recul, je regrette un peu cette fin tirée par les cheveux et le fait que Nolan veuille toujours trop expliquer. Alors que Inception avait le mérite de nous offrir une fin ouverte, nous avons ici droit à une conclusion bien moins ambigüe (avec d'ailleurs une grosse référence visuelle à Inception).

Alors certes le film n'est pas exempt de défaut mais je peux les pardonner facilement car, en sortant de la salle, il m'a fallu un moment pour me remettre de ce que je venais de voir et ce genre de sensation se fait de plus en plus rare au cinéma.
J'attendais ce film impatiemment depuis près de 2 ans et le simple fait qu'il ne m'ait pas déçu constitue déjà en soi un exploit. J'ai ressenti les mêmes émotions qu'en 2010, la première fois que j'ai visionné Inception, avec de longs moments où je suis resté bouche bée sur mon siège à la vue de ce qui se passait à l'écran.
Interstellar est une expérience à vivre si vous êtes fan de science-fiction réaliste et n'êtes pas totalement hermétique au style de Nolan, vous n'en ressortirez sûrement pas indemne.

Mankind was born on earth. It was never meant to die here