jeudi 9 avril 2015

Big Eyes (2015)

Titre : Big Eyes

Date de sortie française : 18 mars 2015 (25 mars en Suisse)

Réalisateur : Tim Burton

Scénario : Scott Alexander et Larry Karaszewski

Directeur de la photographie : Bruno Delbonnel

Musique : Danny Elfman

Durée : 1h46

Avec : Amy Adams, Christoph Waltz, Jason Schwartzman, Krysten Ritter, Danny Huston, Terence Stamp




Synopsis Big Eyes raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret. L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier. Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail. (Source : Allociné)

Petit retour sur Burton


Avant de parler du film en soi, je tenais à revenir, le temps de quelques lignes, sur un réalisateur que pratiquement tout le monde connaît, je veux bien entendu parler de Tim Burton.
Il faut dire que j'entretiens avec le personnage une "relation" qui n'est pas toujours au beau fixe. Je suis parfaitement conscient qu'il a su se forger son propre univers fantastique et gothique, reconnaissable au premier coup d’œil, et j'ai un certain respect à son égard vis-à-vis de ça. Cependant, ça fait maintenant quelques années qu'il semble perdu dans ce même univers, sans vraiment réussir à en faire quelque chose de neuf.

Si Burton est principalement connu auprès du grand public pour ses collaborations avec Johnny Depp et sa femme, Helena Bonham Carter (au point que c'en est presque devenu un running gag), ce sont véritablement ses deux films Batman qui lui ont permis de se faire un nom au début des années 1990. Il a depuis été assez prolifique, alternant le très bon (Ed Wood, Sleepy Hollow, Big Fish) et le mauvais (La Planète des Singes, l'épisode le plus ignoble de la franchise ou Alice au Pays des Merveilles qui est vraiment de mauvais goût).
De manière plus générale, j'ai vraiment l'impression que Burton est en train de s'essouffler depuis une dizaine d'années : c'est-à-dire l'époque de Charlie et la Chocolaterie et Les Noces Funèbres. Depuis, il tombe sans cesse dans l'auto-parodie avec cet univers gothique et ces personnages principaux solitaires, les yeux cernés et exposés à la méchanceté du monde extérieur (et avec toujours Johnny Depp et Helena Bonham Carter !).
Je n'ai rien contre son style gothique, c'est juste qu'il y a un fossé immense entre l'univers très mature d'un Batman et l'univers gothique tel que vu par les yeux d'un enfant de ses films récents,

Récemment, nous avons eu droit à Dark Shadows, qui avait du potentiel mais qui a été gâché, et à Frankenweenie que je n'ai pas encore eu l'occasion de voir mais dont j'ai eu de bons retours.
Avec l'annonce de Big Eyes et le retour de Burton au biopic plus de 20 ans après Ed Wood, nous étions légitimement en droit d'espérer un film qui s'écarterait enfin des sentiers tracés par le cinéaste depuis tant d'années.


Mon avis


Inspiré de faits réels, Big Eyes raconte l'histoire de Margaret Ulbrich (Amy Adams) qui quitte son mari avec sa fille pour aller vivre à San Francisco. Elle espère y trouver un travail grâce à son talent : la peinture. Les opportunités étant peu nombreuses, elle se retrouve à peindre des portraits en public qu'elle revend à des prix dérisoires.
C'est là qu'elle rencontre Walter Keane (Christoph Waltz), lui-même peintre (ou prétendu l'être), qui remarque tout de suite le talent et le style particulier de Margaret : tous ses tableaux représentent en effet des enfants avec de très grands yeux, son modèle principal étant sa propre fille.
Pour éviter d'avoir à céder la garde de sa fille, Margaret épouse Walter et prend par la même occasion son nom de famille.

Walter souhaite absolument que les peintures de sa femme soient affichées dans une galerie d'art. En voyant que les tableaux n'ont pas le succès escompté, il décide petit à petit de s'attribuer la paternité des tableaux, sachant qu'ils auront plus de succès si le public est au courant qu'ils sont l'oeuvre d'un homme. Celui-ci va petit à petit en vouloir toujours plus et Margaret va se sentir de plus en plus mal de vivre dans l'ombre et de voir son mari récolter tout le mérite à sa place.

Comme attendu, ce qui choque au premier coup d’œil dans le film est l'absence totale de la patte de Tim Burton, exit les univers loufoques. L'essentiel de l'intrigue se passe en effet à San Francisco, nous avons donc droit à certains plans quasi-inédits chez le cinéaste puisqu'il filme une ville existant réellement.
On remarque toutefois assez vite qu'il s'agit très certainement d'un des films les plus personnels de Burton quand on sait à quel point l'art (et les artistes en général) l'intéresse. Ce n'est pas non plus un hasard s'il a choisi l'histoire de Margaret Keane et de ses tableaux de filles aux grands yeux car c'est certainement la partie du corps qu'il a le plus souvent mis en avant dans sa filmographie, bon nombre de ses personnages possédant des yeux disproportionné (Les Noces Funèbres, Charlie et la Chocolaterie, Frankenweenie, même l'Etrange Noël de M. Jack dont il est scénariste).
Ainsi, même si son style ne se retrouve pas au niveau visuel, il se devine parfois aux thématiques abordées.


En raison du budget, 10 millions de dollars contre plus de 150 millions pour Alice et Dark Shadows, Burton s'est retrouvé obligé de tourner en numérique, meilleur marché, lui qui était toujours resté fidèle à la pellicule jusque-là. Il en résulte une image différente de ce qu'on a l'habitude de voir chez lui mais je dois admettre que ça rend vraiment bien à l'écran. Le mérite revient principalement à Bruno Delbonnel (qui avait déjà oeuvré chez Jean-Pierre Jeunet et les frères Coen) qui nous livre une photographie débordante de couleur, parfois à la limite du réaliste et penchant presque vers le décor de carte postale par moment (je pense notamment au passage à Hawaï).
Tout ceci est bien évidemment en raccord avec le sujet même du film, certains plans faisant véritablement penser à des tableaux vivants.

D'une manière générale, la mise en scène est assez classique, il n'y a pas vraiment d'extravagance comme on en trouve dans le reste de la filmographie de Burton. On peut même se demander si le cœur y était vraiment quand il a filmé son histoire quand on sait qu'il n'était pas censé le réaliser à la base (il devait uniquement être producteur et les deux scénaristes devaient le réaliser). Ça m'a quand même permis de me rendre compte que je dois avoir un problème avec le style Burton en général car je pense que c'est le plus beau film que j'aie vu de lui depuis Big Fish (qui était différent de ses autres films par l'image mais moins par les thématiques).

Autre fait rare chez Burton, il s'est attaché les services de deux acteurs avec qui il n'avait jamais tourné, laissant complètement de côté ses traditionnels acteurs fétiches. Il s'agit en effet de son premier film en images réelles depuis Big Fish (encore une fois !) à ne pas avoir Johnny Depp ou Helena Bonham Carter au casting. Encore une fois je trouve ça très intéressant qu'il arrive à se renouveler de ce côté-là, de plus Christoph Waltz, Amy Adams et surtout Jason Schwartzman sont des acteurs que j'apprécie énormément (même si ce dernier apparaît très peu à l'écran).


Ce choix s'avère payant car tous les acteurs jouent très bien. Amy Adams est touchante dans la peau de cette femme déchirée entre la frustration de vivre dans l'ombre de son mari et la peur de ce que ce dernier pourrait lui faire si elle révélait leur secret. Adams arrive à faire passer énormément d'émotions avec son regard, ce qui n'est pas anodin quand on est devant un film qui s'appelle Big Eyes.
Étrangement, j'ai eu un peu de mal avec le jeu de Christoph Waltz au tout début du film, sans que je n'arrive vraiment à expliquer pourquoi. J'ai trouvé qu'il cabotinait un peu et j'ai eu de la peine à m'intéresser au personnage dans les premières minutes. Ça s'arrange nettement par la suite quand il commence à être attiré par l'appât du gain et ça se termine en beauté avec son immense pétage de câble au tribunal.

Tous les autres personnages sont vraiment secondaires mais je tenais à mentionner vite fait le critique d'art John Canaday (Terence Stamp) qui est un des seuls à trouver les tableaux de Keane "honteux" et de "mauvais goût". Il tient d'ailleurs un discours intéressant en disant que ce n'est pas parce que les gens aiment que ça devient de l'art, on a peut-être ici un message subtile de Burton à ses détracteurs mais il est possible que je surinterprète, surtout que le film s'ouvre sur une citation de Warhol qui dit plus ou moins le contraire.

Danny Elfman, qui a composé la musique de quasiment tous les films de Burton, nous livre ici une partition assez discrète et qui ne restera pas dans les mémoires, bien qu'elle soit plutôt agréable.
Les chansons sont interprétées par Lana Del, dont je ne suis déjà pas fan à la base, et ne collent absolument pas au film car elles arrivent à des moments complètement improbables. Je n'ai rien contre une bonne musique durant le générique mais là ça sonnait vraiment bizarre en plus de ne pas être nécessaire.


Big Eyes est donc un film vraiment très agréable en plus d'être une bouffée d'air frais dans l'univers résolument étrange de Tim Burton. Dire qu'il commence à se racheter une crédibilité artistique avec ce film serait un peu fort, mais on sent vraiment qu'il a voulu faire quelque chose de vraiment personnel sur un sujet qui le touche vraiment.
Il y a un parti pris flagrant de Burton envers Margaret et ça se sent dans la manière dont est traité le personnage de Walter qui est souvent tourné en ridicule. La scène du tribunal, par exemple, est une des plus drôles du film de par le numéro de Christoph Waltz.

Si vous faites partie de ceux - et il y en a - qui sont allergiques au style du réalisateur, vous risquez d'en sortir agréablement surpris. Si, au contraire, vous êtes un fan, vous vous sentirez peut-être un peu dépaysé au début, mais ça ne devrait pas vous empêcher d'apprécier le film...à moins d'être complètement hermétique à l'histoire.


samedi 4 avril 2015

Fast & Furious 7 (2015)

Titre original : Furious 7

Date de sortie française : 1er avril 2015

Réalisateur :  James Wan

Scénario : Chris Morgan

Directeur de la photographie : Stephen F. Windon

Musique : Brian Tyler

Durée : 2h20

Avec : Vin Diesel, Paul Walker, Jason Statham, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Chris Bridges, Jordana Brewster et Kurt Russell




Synopsis Dominic Toretto et sa « famille » doivent faire face à un mystérieux agresseur, Deckard Shaw, bien décidé à venger son frère, Owen Shaw, qui a été gravement blessé par la bande de Dominic. (Source : Wikipédia).

Mon avis


La franchise de bagnoles la plus connue du grand public et la plus rentable de chez Universal est de retour pour une 7ème cuvée ! Celle-ci a bien évidemment une saveur un peu particulière avec la mort de Paul Walker qui est intervenue en plein milieu de tournage et qui a repoussé la sortie du film de 9 mois. Avant de parler de ce dernier volet, je tenais à revenir rapidement sur cette franchise qui me tient particulièrement à cœur.

Les deux premiers épisodes (sortis respectivement en 2001 et 2003) se démarquaient par leur ambiance très underground et étaient complètement axée sur le côté courses urbaines et tuning. Cet aspect a d'ailleurs lancé une sorte de mode à l'époque, avec des jeux comme Need For Speed Underground qui s'inspiraient fortement de cet univers.
Fast and Furious et sa suite font partie de ces films qui ont considérablement marqués ma jeunesse et qui m'ont permis de commencer à développer une affection certaine pour les personnages, même si, de manière objective, la qualité des films n'était pas vraiment folichonne (la faute à une réalisation assez dégueulasse).

Tokyo Drift (2006) est un épisode que je considère un peu à part à cause du fait que tous les principaux protagonistes des autres films sont absents (à l'exception de Vin Diesel qui apparaît pour un caméo). L'ambiance des deux premiers films était là mais le personnage principal (interprété par Lucas Black) manquait clairement de charisme et le film, même si je l'ai apprécié à sa sortie, reste un peu en retrait me concernant. Il viendra quand même, par la suite, se rattacher au reste de la franchise pour lui permettre d'enlever son label un peu "bâtard" qu'il traînait avec lui.



Le quatrième opus (2009) a commencé à marquer le changement d'orientation de la franchise vers un aspect résolument tourné vers l'action. Le film en souffre d'ailleurs car cet aspect n'est pas encore maîtrisé (et assumé) et il en résulte que Fast & Furious 4 est clairement le moins bon épisode de la franchise à mes yeux.

Fast & Furious 5 (2011) transforme formidablement l'essai en proposant cette fois-ci ce qui est devenu le leitmotiv de la série depuis : l'action à 100% en assurant complètement la surenchère permanente. Il n'est désormais plus question de crédibilité, c'est du fun, des money shots en veux-tu en voilà et une réalisation solide derrière. Il faut aussi dire que l'arrivé de Dwayne Johnson y est pour quelque chose, la brutalité de son personnage (Luke Hobbs) s'intègre totalement à cet état d'esprit.

La sixième fournée (2013) gardait le même ton, en allant encore plus loin dans la démesure, avec certaines séquences complètement folles, allant même jusqu'à rendre le tout parfois absurde (on se rappelle tous de la fameuse séquence de l'aéroport avec la piste qui ne finit jamais).
Ces deux derniers épisodes représentent à mes yeux la quintessence de la franchise, avec deux films qui ne se prennent jamais vraiment au sérieux et des séquences mémorables, là où beaucoup de blockbusters actuels essaient de jouer la carte plus sombre avec de la dédramatisation toutes les 5 minutes.


Autant dire que j'attendais de pied ferme ce 7ème épisode, d'autant plus qu'il marque l'arrivée de James Wan (Saw, Insidious, Conjuring) aux commandes, Justin Lin ayant décidé de se tourner vers d'autres projets. J'étais très curieux de voir s'il allait arriver à rester dans l'esprit de la série tout en y injectant sa patte. J'attendais également (avec un peu d'appréhension certes) de voir quel traitement il allait accorder à Paul Walker et son personnage alors qu'il lui restait encore de nombreuses scènes à tourner au moment de sa mort tragique le 30 novembre 2013.

Le film débute à peu de choses près là où s'était conclu le précédent, avec la bande à Dominic Toretto (Vin Diesel) qui est de nouveau mis face à un gros problème, personnifié par Deckard Shaw (Jason Statham) qui veut venger son frère Owen (Luke Evans), sérieusement amoché par Dom et sa "famille" à la fin du sixième opus.
Scénario toute somme classique mais efficace, avec tout le film qui va se concentrer sur cette confrontation entre Shaw et la bande à Dom, tout en cherchant à mener Brian vers une porte de sortie digne de la place qu'il aura tenu dans la série.

L'histoire commence directement par une grosse scène de baston que j'attendais particulièrement, celle entre Hobbs et Shaw, qui va d'ailleurs se finir plutôt mal pour ce premier. Ceci amène directement un premier point que je voulais aborder, il s'agit de la quasi absence de Dwayne Johnson qui ne joue vraiment un rôle qu'au tout début et à la toute fin. Alors certes ça rend ses apparitions assez mémorables (quoi de plus jouissif que de le voir canarder un hélicoptère avec une sulfateuse ?) mais je pense qu'une plus grande présence à l'écran aurait permis à l'histoire de prendre encore une autre envergure.


Le film respecte parfaitement le ton posé par la franchise depuis le cinquième épisode, à savoir de l'action décomplexée et survitaminée du début à la fin. Cependant, celui-ci adopte un ton beaucoup plus sérieux que ses deux prédécesseurs, mort de Paul Walker oblige, et je trouve que ça pose un peu problème. La force de la franchise est d'assumer complètement son côté surréaliste dans un cadre résolument second degré et au ton léger ; le fait de rendre l'histoire plus sérieuse fait perdre sensiblement cet aspect second degré et, du coup, rend le film beaucoup moins décomplexé que ce qu'on serait en droit d'attendre.

Alors certes, ça ne détruit pas le film mais l'action devient soudainement beaucoup plus lourde et l'humour plus beauf. En guise d'exemple, je prendrai le personnage de Roman Pearce (Tyrese Gibson) : celui-ci a toujours été le comic relief de la saga mais ça passait toujours très bien quand le ton lui-même était raccord. Ici, il tombe dans une espèce de cabotinage qui pourrait vite devenir assez exaspérant car, pour le coup, on en arrive à faire de la dédramatisation, ce qui n'est justement pas le but de la série !

Certes je chipote un peu, ce point en particulier ne m'a d'ailleurs pas plus dérangé que ça mais ça montre que la production s'est clairement retrouvée devant une situation difficile à gérer après la mort de Paul Walker et qu'ils ont préféré jouer cette carte plutôt que de prendre le risque de présenter un film dans la lignée des deux précédents et que ça passe mal. De ce point de vue-là, je ne peux donc pas vraiment leur en tenir rigueur.


Un autre point que j'aimerais soulever est la réalisation : on était en droit de s'attendre à ce que James Wan injecte un peu de son essence au film, il s'avère que ce n'est pas vraiment le cas.
Afin de coller au maximum au style de Justin Lin, Wan a certainement été confronté à un cahier des charges qui a considérablement limité sa liberté d'action. On se retrouve donc avec des séquences parfois grandioses mais souvent brouillonnes, certaines scènes d'action étant d'ailleurs particulièrement illisibles par moments.
Dans l'ensemble, ça reste cependant plutôt agréable à regarder avec des combats au corps-à-corps plutôt bien chorégraphiés (et dieu sait s'il y en a) et certaines bonnes idées de mise en scène.

Comme la saga nous en a donné l'habitude depuis quelques temps maintenant, nous avons droit à certaines séquences particulièrement épiques (la scène à Abu Dhabi à elle seule mérite de payer l'entrée) et toujours autant fun à regarder. Cette surenchère permanente a quand même un aspect négatif : en effet, nous avons droit à des séquences tellement folles que la scène d'action finale (qui est d'ailleurs très longue) fait plutôt pâle figure à côté et s'avère assez décevante. On pourra mettre ça sur le compte de l'écriture mais j'espère que ce n'est pas un premier signe d'épuisement dans une saga qui n'avait plus connu de baisse de régime depuis le quatrième épisode.

Au niveau du casting, nous voyons donc débarquer Jason Statham en tant que principal antagoniste et, même s'il n'apparaît pas tant que ça à l'écran, sa présence fait plaisir car il trouve là un rôle qui lui convient plutôt bien. On pourra regretter que sa "fin" soit quelque peu ridicule (et un peu facile) mais rien de bien fâcheux non plus.
Je tiens aussi à noter la présence de Kurt Russell, essentiellement connu pour ses rôles chez John Carpenter et qui effectue enfin son retour sur le devant de la scène (il va également jouer dans le prochain film de Tarantino en fin d'année). Malheureusement, son personnage n'est pas vraiment intéressant et se révèle finalement assez inutile et mal exploité.


Je ne peux bien sûr pas parler de Fast & Furious 7 sans évoquer le cas Paul Walker. Comme déjà mentionné, la production a été obligée de se mettre en pause afin de modifier le scénario et de trouver un moyen de quand même terminer les scènes que Walker devait tourner.
La production s'est donc tournée vers ses deux frères, Cody et Caleb, pour lui servir de doublure sur les plans larges, tandis que le visage de Paul a été reconstitué numériquement sur leurs corps pour les plans rapprochés.
Résultat ? On n'y voit que du feu ! A vrai dire, il n'y a que deux plans où j'ai eu une impression un peu étrange, dont la séquence de fin car je savais qu'elle avait été précisément tournée après la mort de l'acteur.

Cette fin, parlons-en justement (et stoppez donc votre lecture ici car des SPOILERS arrivent!) : une des principales interrogations que j'avais était de savoir par quelle astuce scénaristiques ils allaient mettre Brian "à la retraite", on savait qu'il s'agirait d'un hommage mais sans savoir quelle forme il allait prendre.
Et là je lève mon chapeau car c'est extrêmement réussi et ça devrait toucher tous ceux qui ont suivi la franchise depuis le début. L'hommage est le fait de Vin Diesel en personne et prend la forme d'une magnifique métaphore, faisant un parallèle entre le parcours de Brian et celui de son interprète avec un dernier plan où la voiture de Dom et celle de son meilleur ami prennent chacun une route différente...belle manière de conclure (la larmichette n'était d'ailleurs pas loin mais mon cœur de pierre a empêché ça).

Cette nouvelle fournée de la franchise n'atteint donc pas les hauteurs de ses deux prédécesseurs, la faute à un ton beaucoup plus sérieux (mais obligé par les circonstances) et à une réalisation un peu en deçà. Cependant, le film joue à nouveau parfaitement son rôle de divertissement jouissif à regarder et contenant bon nombre de séquences mémorables.
Reste à voir maintenant la direction que prendra le 8ème épisode, déjà confirmé depuis longtemps, sans son acteur principal. Pour moi, la boucle est bouclée mais je ne demande qu'à être surpris, la franchise a déjà prouvé avec éclat qu'elle gérait parfaitement les changements d'orientation.