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mercredi 12 juillet 2017

Baby Driver (2017)

Titre : Baby Driver

Date de sortie française : 19 juillet 2017

Réalisateur : Edgar Wright (également scénariste)

Photographie : Bill Pope

Montage : Jonathan Amos et Paul Machliss

Musique : Steven Price

Durée : 1h55

Avec : Ansel Elgort, Jon Bernthal, Jon Hamm, Eiza González, Lily James, Kevin Spacey, Jamie Foxx, Micah Howard




Synopsis : Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu. (Source : Allociné)


Mon avis


On l'aura attendu ! Après avoir claqué la porte au projet Ant-Man, qu'il préparait depuis de nombreuses années, car il refusait de se soumettre au formatage Marvel (sans parler du fait que le scénario avait été réécrit dans son dos), le génial Edgar Wright s'était fait assez discret sur son nouveau film. On savait qu'il s'agirait d'un film de braquage avec Ansel Elgort (Divergente, Nos Étoiles Contraires) accompagné d'un casting haut standing mais sans une pléthore d'informations non plus.
Il faut dire qu'avec son nouveau bébé, Wright était attendu au tournant. Le réalisateur britannique s'est déjà affirmé, en l'espace de 4 films dont sa fameuse trilogie Cornetto avec Simon Pegg et Nick Frost, comme un petit génie de la comédie portée par une mise en scène et un montage virtuoses. Ses trouvailles visuelles lui ont très vite conféré un statut d'auteur assez unique dans le paysage cinématographique actuel.
Après avoir revisité le film de Zombie (Shaun of The Dead), le film policier (Hot Fuzz), la science-fiction (Le Dernier Pub avant la Fin du Monde) et s'être essayé brillamment à l'adaptation de comics (Scott Pilgrim), Edgar Wright change donc une nouvelle fois de registre avec Baby Driver mais est-ce que le film répond aux attentes ?

Baby (Ansel Elgort) est un jeune homme, as de la conduite, qui travaille comme chauffeur dans le cadre de braquages afin de rembourser une dette qu'il doit à un big boss du crime (Kevin Spacey). Passionné de musique, ses écouteurs vissés dans ses oreilles, Baby vit au rythme de ses playlists qui l'aident en plus à diminuer les effets désagréables de ses acouphènes dont il souffre à la suite d'un accident de voiture quand il était enfant. Cependant, il va un jour rencontrer Debora (Lily James), la fille de ses rêves et va décider de tout abandonner pour elle.
Le film se présente donc selon le schéma traditionnel du genre, à base de dernier coup et de rédemption. Ce serait cependant sous-estimer l'imagination de Wright dont l'écriture va progressivement dévier vers une histoire plus surprenante et audacieuse.


Le film s'ouvre au beau milieu d'une opération pour Baby et sa "bande". La musique vibre, les pneus crissent. On est tout de suite projeté dans le monde de Edgar Wright : c'est très dynamique, sans temps mort, il y a quelques gags visuels bien sentis (dont un déjà visible dans la bande-annonce malheureusement) et la musique est parfaitement utilisée.
La musique, parlons-en justement. Si celle-ci a toujours eu une grande importance dans les films de Edgar Wright (on se rappelle tous de cette formidable séquence de tabassage de zombie dans Shaun of the Dead ou de l'affrontement musical dans Scott Pilgrim), elle fait office ici de véritable colonne vertébrale du métrage.

Là où Scott Pilgrim était un bel hommage au jeu-vidéo, Baby Driver fait pareil envers la musique qui, en plus de rythmer tout le film, est également à 100% intradiégétique. Ceci fait que l'on vit les aventures de Baby non seulement selon son regard, mais également par le son qui sort de ses écouteurs et qu'il est souvent le seul à entendre.
Edgar Wright utilise absolument tous les outils dans son escarcelle pour utiliser la musique à bon escient. Entre le choix des titres savamment choisis et les chorégraphies millimétrées pour coller au tempo, en passant par un montage sonore aux petits oignons, le cinéaste régale nos yeux et nos oreilles. Il n'en oublie pas pour autant de faire de la comédie avec notamment un gimmick récurrent très bien trouvé où Baby se retrouve obligé de rembobiner un morceau en raison d'un contre-temps qui le met hors-rythme. Ce n'est pas grand-chose mais il fallait y penser et en plus c'est drôle !

A l'heure où beaucoup de grosses productions américaines veulent se donner un air cool en mettant une playlist en mode jukebox aléatoire dans leurs films (sans aucune utilisation logique des musiques qui la compose), un film comme Baby Driver fait plaisir de par son utilisation de tous les moyens mis à la disposition de Edgar Wright pour nous faire vivre véritablement la musique.


Tout n'est cependant pas parfait. Le film a en effet tendance à décevoir sur plusieurs points qui faisaient justement la force des précédents films de Wright. Passé la séquence d'ouverture et jusqu'à la dernière demi-heure, le film est beaucoup moins "foufou", beaucoup moins virtuose dans sa mise en scène et son montage que ce à quoi nous a habitué le réalisateur britannique. Le film est beaucoup moins riche en gags visuels et est beaucoup plus premier degré que les précédents films de Wright. Cela n'empêche pas le métrage d'être drôle par moments mais il demeure beaucoup moins jouissif que les standards du cinéaste. Or, Edgar Wright n'est jamais aussi bon que quand il détourne les codes via l'humour et c'est ce qu'il manque à Baby Driver. D'un côté on pourrait voir ça comme un signe de maturité mais l'absence de beaucoup de "tics" de mise en scène, qui font de Wright l'auteur qu'il est, est assez dommageable (pour comprendre de quels gimmicks je veux parler, je vous renvoie à la très intéressante vidéo de Tony Zhou sur le sujet).

Comme déjà dit, ce passage à "vide" ne dure heureusement pas sur la totalité du film. Il y a clairement un ventre mou vers le milieu du métrage, depuis le moment où Baby rencontre Debora jusqu'à l'organisation du coup final en gros. Ce n'est jamais mauvais certes, loin de là, mais en face d'un film de Edgar Wright nous sommes en droit d'avoir des exigences et des attentes plus hautes que pour n'importe quel tâcheron yes-man de service.

Heureusement, tout se remet gentiment en place pour la dernière partie du film, tout autant brillante que la première et ceci pour deux raisons particulières. Tout d'abord, les personnages vivent des destins assez inattendus et le scénario prend vite une tournure assez intéressante. L'écriture de Wright est bien entendu à saluer mais un gros crédit est également à accorder aux acteurs, notamment Jon Hamm, excellent en tous points, débordant de charisme et qui réussit à changer totalement son jeu entre le début et la fin du film. Tout le casting est d'ailleurs au niveau : Ansel Elgort est enfin bien dirigé, Lily James est mignonne comme tout, Jamie Foxx est de retour dans un bon film (même si on regrettera que son personnage soit probablement le moins développé de tous) et Kevin Spacey est comme souvent excellent.


Edgar Wright prouve également, même si n'est pas Paul Greengrass qui veut, qu'il est doué pour filmer l'action et les courses poursuites qui sont en plus, et c'est à saluer, effectuées en très grande partie sans effets spéciaux, Ansel Elgort ayant pris des cours particuliers de conduite. Le professionnalisme de Wright, qui s'est notamment attaché les services d'un ancien braqueur pour mettre au point les scènes de braquage, donne une authenticité certaine à son film.

Baby Driver n'est donc pas parfait, son manque de virtuosité est plutôt étonnant venant d'un réalisateur comme Edgar Wright et on ne peut s'empêcher d'en ressortir en ayant la sensation assez frustrante de ne pas avoir vu tout ce dont il était capable. Il ne se hisse donc pas aux hauteurs de Shaun of The Dead, Hot Fuzz ou Scott Pilgrim et devra se contenter d'être un Wright assez "mineur" en attendant la suite de sa carrière. Il n'en demeure pas moins que c'est évidemment un film à voir et probablement une des meilleures productions américaines qui sortira cet été.
Maintenant, alors qu'une suite est envisagée par Wright, on peut se demander quelle voie va emprunter la suite de sa filmographie : un aspect plus 1er degré et posé à la Baby Driver ou un retour à la comédie folle et jouissive de ses débuts ? Dans tous les cas on demande à voir !


dimanche 15 novembre 2015

007 Spectre (2015)

Titre original : Spectre

Date de sortie française : 11 novembre 2015)

Réalisateur : Sam Mendes

Scénario : John Logan, Neal Purvis, Robert Wade et Jez Butterworth, d'après les personnages imaginés par Ian Fleming

Directeur de la photographie : Hoyte Van Hoytema

Montage : Lee Smith

Musique : Thomas Newman

Durée : 2h28

Avec : Daniel Craig, Christoph Waltz, Léa Seydoux, Ralph Fiennes, Monica Bellucci, Ben Whishaw, Naomie Harris, Dave Bautista, Andrew Scott


Synopsis Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre. Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne… 
En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque… (Source : Allociné)

Mon avis


La sortie d'un nouveau James Bond est toujours un événement qui attire plusieurs générations qui ont connu "leur" âge d'or du célèbre agent secret, qu'il soit incarné par Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton ou Pierce Brosnan. La franchise a alterné le bon et le moins bon mais a toujours su déchaîner les passions.
Le nouvel arc débuté avec Casino Royale en 2006 voyait déjà une polémique éclore sur le choix de Daniel Craig, premier acteur blond à incarner 007.
Il avait vite réussi à les faire mentir car le film de Martin Campbell avait été une belle réussite et inaugurait un aspect beaucoup plus sombre de la franchise.

Après un Quantum of Solace raté, on se disait pourtant que la série allait retomber dans ses travers, c'était sans compter sur un Sam Mendes au sommet de son art qui allait redonner toutes ses lettres de noblesse à la série avec un Skyfall remarquable sur pratiquement tous les points.
On ne pouvait donc n'être qu'enchantés lorsque la nouvelle que celui-ci rempilait pour un second épisode tomba, surtout quand le titre de celui-ci avait été révélé et qu'il annonçait le retour de Spectre, la fameuse organisation criminelle qui était déjà au centre des péripéties de James dans la quasi-totalité des films avec Sean Connery.


Ici, Spectre va s'avérer être à l'origine de tout ce que James a eu à affronter depuis Casino Royale. La tête pensante de l'organisation, incarnée par Christoph Waltz, va être présentée en quelque sorte comme la némésis ultime de 007 qu'il va devoir affronter afin de boucler la boucle.
De gros enjeux sont donc posés et la grande majorité de l'intrigue va donc consister à faire monter la tension jusqu'à la confrontation tant attendu entre les "frères ennemis" (une partie de l'intrigue va d'ailleurs justifier cette formulation qui n'est pas choisie au hasard).

J'ai été très vite enthousiasmé car le film débute en trombe avec un long plan-séquence virtuose, qui n'est pas sans rappeler celui de La Soif du Mal, dans les rues de Mexico alors que se déroule la fête des morts. La caméra va suivre James et sa conquête du jour entrer dans un hôtel, aller dans une chambre avant de continuer à suivre 007 seul sur les toits pour aller descendre sa cible.
Cette séquence introductive se place certainement comme l'une des toutes meilleures de la franchise et nous envoie un message clair : Sam Mendes n'a rien perdu de sa superbe !

Toute la première moitié du film est d'ailleurs très bonne ; outre la partie à Mexico, les événements qui se passent à Rome sont aussi très intéressants et la poursuite en voiture qui s'en suit, qui n'est de loin pas la plus spectaculaire de la franchise, est bien réalisée et toujours très lisible (après comparaison avec l'horreur qu'était la poursuite introductive de Quantum of Solace, découpée à la tronçonneuse, c'est de l'eau et du vin).
La réalisation de Sam Mendes est d'ailleurs toujours très solide et toujours lisible dans l'action. On n'a certes plus le grand Roger Deakins pour éclairer tout ça mais le travail de Hoyte Van Hoytema à la photographie est excellent (ne vous attendez toutefois pas à voir des scènes d'une beauté telle que celle de la séquence finale de Skyfall avec la maison isolée).


Cependant, dès la moitié du film, la machine s'enraye et plusieurs défauts viennent ajouter une ombre au tableau. Tout d'abord, on ressent assez vite que l'intrigue avec Spectre n'avait pas été pensée dès Casino Royale, le film doit donc user de ficelles parfois assez grossières pour gommer les incohérences inhérentes à ce genre de problème. Ainsi, la relation entre James et Franz Oberhauser / Ernst Stavro Blofeld est un peu tirée par les cheveux et ne sert au final qu'à justifier la confrontation.
Cette confrontation, d'ailleurs, est le centre de l'intrigue de Spectre et la tension monte tandis que le mystère se dissipe peu à peu autour du personnage de Franz qui n'apparaît que très peu dans la première partie (si ce n'est les très beaux plans de Mendes, bien que déjà vue, lors du Conseil à Rome). Une telle icônisation du personnage laissait promettre un final en apothéose qui finirait en beauté l'arc narratif "Casino Royale - Spectre". Le problème c'est que cette confrontation est vraiment décevante au final.

On touche ici au problème principal du scénario qui, à force de vouloir trop en raconter, ne raconte au final pas grand chose. On va en apprendre plus sur le passé de James Bond mais également sur ses anciens ennemis, on va aussi connaître les véritables intentions de Franz Oberhauser.
Le film pèche donc de par sa seconde moitié trop mollassonne, à se demander parfois si on est encore en face d'un film d'action. Ce n'est pas vraiment un problème de rythme car Sam Mendes sait très bien le gérer mais véritablement des enjeux qui construisent trop d'attente pour ce qu'ils sont vraiment.
C'est vraiment dommage car Christoph Waltz est très bon dans la peau de Franz Oberhauser mais il n'est pas aidé par le scénario qui ne le met pas assez en avant. Il restera de ce fait bien moins mémorable que Silva dans Skyfall ou Le Chiffre dans Casino Royale.
Spectre dans son ensemble n'est d'ailleurs pas assez menaçant à mon goût. On ressent certes plus son danger que le Syndicat dans le dernier Mission Impossible (que j'avais quand même adoré comme vous pouvez le lire ici) mais on n'en est pas non plus au point où on se sent étouffé par lui (un des personnages dit pourtant un moment que Spectre est absolument partout).


Daniel Craig campe toujours à la perfection le personnage et y ajoute une petite touche d'humour qui, même si moins prononcée que les James Bond de Roger Moore, fait souvent mouche. On est beaucoup moins dans l'introspection que Skyfall et de retour vers un James Bond plus classique.
Léa Seydoux a été choisie pour incarner la James Bond girl de cet opus et il est agréable de voir que son rôle est beaucoup plus conséquent que celui de Bérénice Marlohe dans le film précédent. Elle a un charme certain mais reste au final également sous-exploité tandis que sa relation avec James est un peu tirée par les cheveux.
Alors que les principaux personnages du MI6 étaient mis un peu en retrait dans les derniers épisodes (à l'exception de M qui avait un rôle central dans Skyfall), il est agréable de plus les voir ici, surtout qu'on a quand même Ralph Fiennes (le nouveau M), l'excellent Ben Whishaw (Q) et ses gadgets ainsi que Naomie Harris qui campe une Eve Moneypenny qui n'aura peut-être jamais eu un rôle aussi important que dans Spectre.
Monica Bellucci par contre bénéficie de tellement peu de temps d'écran qu'on peut presque parler de caméo à ce stade-là, elle n'est en plus vraiment pas convaincante pour le peu de temps qu'on la voit.
J'ai indiqué avoir été déçu par le personnage de Franz, par contre Dave Bautista campe un excellent méchant secondaire : il a très peu de dialogues mais sa carrure en impose forcément et n'est pas sans rappeler celle du mythique Requin par exemple.

La musique a toujours tenue une part importante dans les James Bond, si le thème principal créé par Monty Norman est connu de tous, la franchise a toujours eu une identité musicale très marquée.
C'est à nouveau Thomas Newman qui est à la barre et son travail est toujours excellent, ses compositions transpirent l'esprit James Bond sans être trop appuyées. Il reprend d'ailleurs assez subtilement le thème du générique assez régulièrement dans le film.
La chanson du générique justement, interprétée par Sam Smith, avait le redoutable honneur de passer après l'oscarisée Adèle qui avait mis à peu près tout le monde d'accord il y a 3 ans. La chanson de Sam Smith va clairement diviser : elle ne sonne pas vraiment comme une musique de James Bond et j'étais moi-même circonspect en l'entendant pour la première fois mais il s'avère que, finalement, elle s'intègre assez bien avec le générique (qui est toujours bien réalisé sans être le meilleur que l'on ait vu dans un James Bond). Certes on n'est pas au niveau de Skyfall mais on aurait pu s'attendre à vraiment pire.


Spectre souffre finalement du fait qu'il ait dû passer après Skyfall, Sam Mendes avait à cœur de réitérer l'exploit et il y arrive par moments mais dans l'ensemble, nous avons quand même un film inférieur à son prédécesseur qui se perd un peu en voulant à tout prix faire monter la tension autour du personnage de Franz/Ernst. Attention cependant à ne pas déformer mes propos, ça reste un excellent James Bond et un très bon film d'action qui vient d'ailleurs conclure une année assez exceptionnelle pour le genre.
Il y a une envie claire de revenir à l'essence même des James Bond (d'ailleurs, le gun barrel est de retour au début du film, une première dans l'ère Daniel Craig) et on peut se dire que la suite nous apportera à nouveau son lot d'action et des gadgets en tous genres alors que Skyfall avait parfois été critiqué car il n'était pas assez "James Bond". Il faudra cependant faire sans Sam Mendes tandis que le mystère règne autour de Daniel Craig : alors qu'on le pensait lié pour encore un film après Spectre, il avait révélé récemment qu'il commençait à être fatigué du personnage. Quoi qu'il en soit, ce ne serait pas une surprise de le voir partir car on peut considérer que l'arc narratif débuté avec Casino Royale est désormais clos.


samedi 4 avril 2015

Fast & Furious 7 (2015)

Titre original : Furious 7

Date de sortie française : 1er avril 2015

Réalisateur :  James Wan

Scénario : Chris Morgan

Directeur de la photographie : Stephen F. Windon

Musique : Brian Tyler

Durée : 2h20

Avec : Vin Diesel, Paul Walker, Jason Statham, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Chris Bridges, Jordana Brewster et Kurt Russell




Synopsis Dominic Toretto et sa « famille » doivent faire face à un mystérieux agresseur, Deckard Shaw, bien décidé à venger son frère, Owen Shaw, qui a été gravement blessé par la bande de Dominic. (Source : Wikipédia).

Mon avis


La franchise de bagnoles la plus connue du grand public et la plus rentable de chez Universal est de retour pour une 7ème cuvée ! Celle-ci a bien évidemment une saveur un peu particulière avec la mort de Paul Walker qui est intervenue en plein milieu de tournage et qui a repoussé la sortie du film de 9 mois. Avant de parler de ce dernier volet, je tenais à revenir rapidement sur cette franchise qui me tient particulièrement à cœur.

Les deux premiers épisodes (sortis respectivement en 2001 et 2003) se démarquaient par leur ambiance très underground et étaient complètement axée sur le côté courses urbaines et tuning. Cet aspect a d'ailleurs lancé une sorte de mode à l'époque, avec des jeux comme Need For Speed Underground qui s'inspiraient fortement de cet univers.
Fast and Furious et sa suite font partie de ces films qui ont considérablement marqués ma jeunesse et qui m'ont permis de commencer à développer une affection certaine pour les personnages, même si, de manière objective, la qualité des films n'était pas vraiment folichonne (la faute à une réalisation assez dégueulasse).

Tokyo Drift (2006) est un épisode que je considère un peu à part à cause du fait que tous les principaux protagonistes des autres films sont absents (à l'exception de Vin Diesel qui apparaît pour un caméo). L'ambiance des deux premiers films était là mais le personnage principal (interprété par Lucas Black) manquait clairement de charisme et le film, même si je l'ai apprécié à sa sortie, reste un peu en retrait me concernant. Il viendra quand même, par la suite, se rattacher au reste de la franchise pour lui permettre d'enlever son label un peu "bâtard" qu'il traînait avec lui.



Le quatrième opus (2009) a commencé à marquer le changement d'orientation de la franchise vers un aspect résolument tourné vers l'action. Le film en souffre d'ailleurs car cet aspect n'est pas encore maîtrisé (et assumé) et il en résulte que Fast & Furious 4 est clairement le moins bon épisode de la franchise à mes yeux.

Fast & Furious 5 (2011) transforme formidablement l'essai en proposant cette fois-ci ce qui est devenu le leitmotiv de la série depuis : l'action à 100% en assurant complètement la surenchère permanente. Il n'est désormais plus question de crédibilité, c'est du fun, des money shots en veux-tu en voilà et une réalisation solide derrière. Il faut aussi dire que l'arrivé de Dwayne Johnson y est pour quelque chose, la brutalité de son personnage (Luke Hobbs) s'intègre totalement à cet état d'esprit.

La sixième fournée (2013) gardait le même ton, en allant encore plus loin dans la démesure, avec certaines séquences complètement folles, allant même jusqu'à rendre le tout parfois absurde (on se rappelle tous de la fameuse séquence de l'aéroport avec la piste qui ne finit jamais).
Ces deux derniers épisodes représentent à mes yeux la quintessence de la franchise, avec deux films qui ne se prennent jamais vraiment au sérieux et des séquences mémorables, là où beaucoup de blockbusters actuels essaient de jouer la carte plus sombre avec de la dédramatisation toutes les 5 minutes.


Autant dire que j'attendais de pied ferme ce 7ème épisode, d'autant plus qu'il marque l'arrivée de James Wan (Saw, Insidious, Conjuring) aux commandes, Justin Lin ayant décidé de se tourner vers d'autres projets. J'étais très curieux de voir s'il allait arriver à rester dans l'esprit de la série tout en y injectant sa patte. J'attendais également (avec un peu d'appréhension certes) de voir quel traitement il allait accorder à Paul Walker et son personnage alors qu'il lui restait encore de nombreuses scènes à tourner au moment de sa mort tragique le 30 novembre 2013.

Le film débute à peu de choses près là où s'était conclu le précédent, avec la bande à Dominic Toretto (Vin Diesel) qui est de nouveau mis face à un gros problème, personnifié par Deckard Shaw (Jason Statham) qui veut venger son frère Owen (Luke Evans), sérieusement amoché par Dom et sa "famille" à la fin du sixième opus.
Scénario toute somme classique mais efficace, avec tout le film qui va se concentrer sur cette confrontation entre Shaw et la bande à Dom, tout en cherchant à mener Brian vers une porte de sortie digne de la place qu'il aura tenu dans la série.

L'histoire commence directement par une grosse scène de baston que j'attendais particulièrement, celle entre Hobbs et Shaw, qui va d'ailleurs se finir plutôt mal pour ce premier. Ceci amène directement un premier point que je voulais aborder, il s'agit de la quasi absence de Dwayne Johnson qui ne joue vraiment un rôle qu'au tout début et à la toute fin. Alors certes ça rend ses apparitions assez mémorables (quoi de plus jouissif que de le voir canarder un hélicoptère avec une sulfateuse ?) mais je pense qu'une plus grande présence à l'écran aurait permis à l'histoire de prendre encore une autre envergure.


Le film respecte parfaitement le ton posé par la franchise depuis le cinquième épisode, à savoir de l'action décomplexée et survitaminée du début à la fin. Cependant, celui-ci adopte un ton beaucoup plus sérieux que ses deux prédécesseurs, mort de Paul Walker oblige, et je trouve que ça pose un peu problème. La force de la franchise est d'assumer complètement son côté surréaliste dans un cadre résolument second degré et au ton léger ; le fait de rendre l'histoire plus sérieuse fait perdre sensiblement cet aspect second degré et, du coup, rend le film beaucoup moins décomplexé que ce qu'on serait en droit d'attendre.

Alors certes, ça ne détruit pas le film mais l'action devient soudainement beaucoup plus lourde et l'humour plus beauf. En guise d'exemple, je prendrai le personnage de Roman Pearce (Tyrese Gibson) : celui-ci a toujours été le comic relief de la saga mais ça passait toujours très bien quand le ton lui-même était raccord. Ici, il tombe dans une espèce de cabotinage qui pourrait vite devenir assez exaspérant car, pour le coup, on en arrive à faire de la dédramatisation, ce qui n'est justement pas le but de la série !

Certes je chipote un peu, ce point en particulier ne m'a d'ailleurs pas plus dérangé que ça mais ça montre que la production s'est clairement retrouvée devant une situation difficile à gérer après la mort de Paul Walker et qu'ils ont préféré jouer cette carte plutôt que de prendre le risque de présenter un film dans la lignée des deux précédents et que ça passe mal. De ce point de vue-là, je ne peux donc pas vraiment leur en tenir rigueur.


Un autre point que j'aimerais soulever est la réalisation : on était en droit de s'attendre à ce que James Wan injecte un peu de son essence au film, il s'avère que ce n'est pas vraiment le cas.
Afin de coller au maximum au style de Justin Lin, Wan a certainement été confronté à un cahier des charges qui a considérablement limité sa liberté d'action. On se retrouve donc avec des séquences parfois grandioses mais souvent brouillonnes, certaines scènes d'action étant d'ailleurs particulièrement illisibles par moments.
Dans l'ensemble, ça reste cependant plutôt agréable à regarder avec des combats au corps-à-corps plutôt bien chorégraphiés (et dieu sait s'il y en a) et certaines bonnes idées de mise en scène.

Comme la saga nous en a donné l'habitude depuis quelques temps maintenant, nous avons droit à certaines séquences particulièrement épiques (la scène à Abu Dhabi à elle seule mérite de payer l'entrée) et toujours autant fun à regarder. Cette surenchère permanente a quand même un aspect négatif : en effet, nous avons droit à des séquences tellement folles que la scène d'action finale (qui est d'ailleurs très longue) fait plutôt pâle figure à côté et s'avère assez décevante. On pourra mettre ça sur le compte de l'écriture mais j'espère que ce n'est pas un premier signe d'épuisement dans une saga qui n'avait plus connu de baisse de régime depuis le quatrième épisode.

Au niveau du casting, nous voyons donc débarquer Jason Statham en tant que principal antagoniste et, même s'il n'apparaît pas tant que ça à l'écran, sa présence fait plaisir car il trouve là un rôle qui lui convient plutôt bien. On pourra regretter que sa "fin" soit quelque peu ridicule (et un peu facile) mais rien de bien fâcheux non plus.
Je tiens aussi à noter la présence de Kurt Russell, essentiellement connu pour ses rôles chez John Carpenter et qui effectue enfin son retour sur le devant de la scène (il va également jouer dans le prochain film de Tarantino en fin d'année). Malheureusement, son personnage n'est pas vraiment intéressant et se révèle finalement assez inutile et mal exploité.


Je ne peux bien sûr pas parler de Fast & Furious 7 sans évoquer le cas Paul Walker. Comme déjà mentionné, la production a été obligée de se mettre en pause afin de modifier le scénario et de trouver un moyen de quand même terminer les scènes que Walker devait tourner.
La production s'est donc tournée vers ses deux frères, Cody et Caleb, pour lui servir de doublure sur les plans larges, tandis que le visage de Paul a été reconstitué numériquement sur leurs corps pour les plans rapprochés.
Résultat ? On n'y voit que du feu ! A vrai dire, il n'y a que deux plans où j'ai eu une impression un peu étrange, dont la séquence de fin car je savais qu'elle avait été précisément tournée après la mort de l'acteur.

Cette fin, parlons-en justement (et stoppez donc votre lecture ici car des SPOILERS arrivent!) : une des principales interrogations que j'avais était de savoir par quelle astuce scénaristiques ils allaient mettre Brian "à la retraite", on savait qu'il s'agirait d'un hommage mais sans savoir quelle forme il allait prendre.
Et là je lève mon chapeau car c'est extrêmement réussi et ça devrait toucher tous ceux qui ont suivi la franchise depuis le début. L'hommage est le fait de Vin Diesel en personne et prend la forme d'une magnifique métaphore, faisant un parallèle entre le parcours de Brian et celui de son interprète avec un dernier plan où la voiture de Dom et celle de son meilleur ami prennent chacun une route différente...belle manière de conclure (la larmichette n'était d'ailleurs pas loin mais mon cœur de pierre a empêché ça).

Cette nouvelle fournée de la franchise n'atteint donc pas les hauteurs de ses deux prédécesseurs, la faute à un ton beaucoup plus sérieux (mais obligé par les circonstances) et à une réalisation un peu en deçà. Cependant, le film joue à nouveau parfaitement son rôle de divertissement jouissif à regarder et contenant bon nombre de séquences mémorables.
Reste à voir maintenant la direction que prendra le 8ème épisode, déjà confirmé depuis longtemps, sans son acteur principal. Pour moi, la boucle est bouclée mais je ne demande qu'à être surpris, la franchise a déjà prouvé avec éclat qu'elle gérait parfaitement les changements d'orientation.