La Bataille de la Montagne du Tigre (2015) - Tsui Hark
Premier film de Tsui Hark que je visionne et j'étais vraiment curieux de voir ce qu'avait à nous offrir le cinéaste hong-kongais.
Financé par le gouvernement chinois pour mettre en avant un héros de la Chine populaire, le film est en fait inspiré d'une histoire vraie d'un soldat de l'armée rouge qui, peu après la Seconde Guerre Mondiale, s'infiltre au sein d'un gang de bandits qui sème la terreur dans les montagnes. L'histoire nous est en faite contée en 2015 par un jeune homme et qui laissera toujours planer le doute quant à s'il s'agit d'une légende ou non.
Tsui Hark nous offre ici un excellent film d'action (encore un en cette année 2015 décidément très bonne pour le genre) complètement décomplexé, dans la veine de ce que faisait Hollywood il y a une vingtaine d'année et qu'il n'ose plus faire désormais, avec des scènes d'action épiques et magnifiquement filmées avec, pour le coup, des ralentis vraiment très stylisés sans être tape à l’œil car Hark sait toujours exactement où placer sa caméra).
Ayant été pensé totalement pour la 3D, je n'ai malheureusement pas eu la chance de le voir en relief, faut à une distribution assez dégueulasse en Suisse mais j'ose imaginer que certaines scènes (celle du tigre par exemple) doivent être particulièrement impressionnantes avec la profondeur.
Même sans le relief, le film conserve de beaux atouts visuels avec une magnifique photographie et une direction artistique au top, en plus des fabuleux paysages enneigés.
Le film peut donner par moment une impression de gros n'importe quoi, mais en m'informant, il s'avère que c'est l'essence même du cinéma de Hark qui rejoint son identité visuelle très prononcée.
Très beau film donc qui m'a fortement donné envie de me plonger plus en profondeur dans la filmographie du réalisateur et qui apporte un petit vent de fraîcheur dans le cinéma d'action très typé hollywoodien.
Très beau film donc qui m'a fortement donné envie de me plonger plus en profondeur dans la filmographie du réalisateur et qui apporte un petit vent de fraîcheur dans le cinéma d'action très typé hollywoodien.
Tideland (2005) - Terry Gilliam
Terry Gilliam réalise jusque-là un quasi sans-faute, il n'y a pas vraiment de raté dans sa filmographie, chacune de ses œuvres présentant cette patte si particulière à l'auteur.
Pour Tideland cependant, c'est la première fois où je reste sur un sentiment amer, l'impression d'avoir eu devant les yeux quelque chose d'inabouti. Peut-être trop personnel, Tideland reprend les thématiques chères à Gilliam comme le rêve et les univers saupoudrés de fantastique mais il va cette fois-ci trop loin dans le délire. Je m'explique : on a toujours retrouvé ce côté glauque dans les films de Gilliam, cette ambiance qui nous met un poil mal à l'aise malgré les personnages hauts en couleurs. Ici, on a un film extrêmement malsain, vraiment limite parfois (l'histoire entre la fille et Dickens) où dès le début la mère de Jeliza-Rose (l'excellente Jodelle Ferland au passage) meurt d'une overdose sans que personne n'en ait quelque chose à faire.
Ça pourrait passer si l'univers était intéressant, là ce n'est pas le cas : c'est plat et surtout c'est vraiment chiant, le film dure 2h et j'ai dû faire plusieurs pauses en chemin tant je m'ennuyais.
Gilliam a fait quelques tentative pour plonger dans son univers fantastique à travers l'imagination de la jeune fille et ses rêves (dont une référence évidente à Alice aux Pays des Merveilles) mais ça ne prend jamais, la faute à une intrigue inintéressante.
C'est vraiment dommage car le film a vraiment du potentiel, la première partie est d'ailleurs vraiment très intéressante avec cette maison délabrée perdue au milieu de nulle part qui n'a rien à envier à ce qu'on voit dans un film d'horreur.
Malheureusement Gilliam se perd en chemin et va vraiment trop loin avec le glauque et oublie presque d'en faire une vraie histoire derrière. Reste des personnages plutôt attachants (la petite fille, le débile, la "sorcière") mais qui ne font que remplir le vide malheureusement beaucoup trop présent.
Les Minions (2015) - Kyle Balda, Pierre Coffin
A moins de vous être retranché dans une cabane au fin fond de l'Amazonie ces dernières années, difficile d'être passé à côté du phénomène Minions, vous savez, ces petites créatures rigolotes qui sont apparues pour la première fois dans le premier Moi, Moche et Méchant en 2010. Les petits serviteurs de Gru lui volaient alors souvent la vedette en faisant office de comic relief dans un film ne se prenant déjà pas au sérieux de base. On les avait ensuite retrouvé dans la suite alors qu'était annoncé au même moment un film entièrement centré sur les petites créatures jaunes.
J'avais de grande craintes concernant le film, principalement en raison du format : en effet l'humour des Minions est le plus efficace par petites dose, quand eux-même ne sont pas au centre de l'histoire mais faire brûler la flamme pendant 90 minutes était quand même un pari risqué et malheureusement le résultat est un peu ce que je craignais : on s'amuse bien dans les 30 premières minutes et après ça s’essouffle inexorablement.
Ce qui est vraiment dommage c'est qu'on voit toutes les meilleures vannes dans les bandes-annonces et que ça n'arrive pas à se renouveler ensuite (où alors ça essaie mais ça abrutit plus qu'autre chose). On également oubliera vite le personnage de Scarlett (la grande méchante de l'histoire), vide et inintéressante. Les scénaristes nous font aussi le coup du la fausse mort du héros histoire de mettre un petit peu d'émotion à la fin mais franchement, qui y croit ?
Au final, ce qui me dérange le plus dans ce film c'est vraiment la pompe à fric qui ne se cache même pas, combien de pubs Minions on a du se taper avant la sortie ? Combien de produit dérivés vont se vendre comme des petits pains auprès des gosses ? Je trouve la démarche assez malhonnête car au final ce n'est plus un simple spin off que l'on a devant les yeux, mais une véritable machine marketing, une montagne d'argent qui servira à tous les coups à faire une suite et je ne vois vraiment pas comment on pourra renouveler le concept 90 minutes de plus...
La Rage au Ventre (2015) - Antoine Fuqua
Drôle de projet que ce Southpaw (j'utiliserai le titre original qui est plus simple) : histoire écrite comme étant une métaphore de la vie de Eminem avec un premier rôle qui avait été écrit pour lui à la base, c'est finalement Jake Gyllenhaal qui a repris le rôle après que le rappeur de Detroit se soit retiré du projet.
Dans la peau de Billy Hope (pour la symbolique y'avait moyen de faire plus subtil), un boxeur au sommet de sa gloire et qui va tout perdre après la mort de sa femme (la toujours délicieuse Rachel McAdams), Gyllenhaal réalise une grosse performance physique sans pour autant être toujours convaincant en ce qui concerne la performance d'acteur (quand il s'énerve on a l'impression qu'il nous fait une crise d'adolescent le pauvre).
L'histoire suit les clichés habituels du genre, qu'on voyait déjà dans Rocky 2 (et qui est commun à bon nombre de films traitant du sport) : sportif au sommet, dégringolade, doute, rédemption, reprise de confiance en soi, retour au sommet.
Le fait est que l'histoire m'a touchée ! Je ne sais pas si c'est parce que je savais que c'était une transposition de l'histoire de Eminem dans un boxeur (avec certaines libertés prises évidemment), avec notamment la chute représentant les années où Marshall Mathers se camait à tout va avant de partir en cure de désintoxication.
Oui je l'avoue ça m'a touché, l'aspect tire-larme y est sans doute pour quelque chose aussi, même si je ne suis d'ordinaire par fan des films qui se forcent à faire passer des émotions, sans grande subtilité.
Southpaw n'est pas un grand film, on a déjà vu des combats de boxe bien mieux filmés dans Raging Bull ou Ali, l'histoire est vue et revue mais le fait est que j'ai quand même pris du plaisir en le visionnant et franchement c'est le plus important...
Dans la peau de Billy Hope (pour la symbolique y'avait moyen de faire plus subtil), un boxeur au sommet de sa gloire et qui va tout perdre après la mort de sa femme (la toujours délicieuse Rachel McAdams), Gyllenhaal réalise une grosse performance physique sans pour autant être toujours convaincant en ce qui concerne la performance d'acteur (quand il s'énerve on a l'impression qu'il nous fait une crise d'adolescent le pauvre).
L'histoire suit les clichés habituels du genre, qu'on voyait déjà dans Rocky 2 (et qui est commun à bon nombre de films traitant du sport) : sportif au sommet, dégringolade, doute, rédemption, reprise de confiance en soi, retour au sommet.
Le fait est que l'histoire m'a touchée ! Je ne sais pas si c'est parce que je savais que c'était une transposition de l'histoire de Eminem dans un boxeur (avec certaines libertés prises évidemment), avec notamment la chute représentant les années où Marshall Mathers se camait à tout va avant de partir en cure de désintoxication.
Oui je l'avoue ça m'a touché, l'aspect tire-larme y est sans doute pour quelque chose aussi, même si je ne suis d'ordinaire par fan des films qui se forcent à faire passer des émotions, sans grande subtilité.
Southpaw n'est pas un grand film, on a déjà vu des combats de boxe bien mieux filmés dans Raging Bull ou Ali, l'histoire est vue et revue mais le fait est que j'ai quand même pris du plaisir en le visionnant et franchement c'est le plus important...
Air (2015) - Christian Cantamessa
Film intriguant au casting plutôt intéressant (Norman Reedus que les fans de Walking Dead doivent bien connaître et Djimon Hounsou qui crevait l'écran dans Blood Diamond), Air est un film post-apocalyptique, première réalisation du scénariste de Red Dead Redemption Christian Cantamessa et produit Robert Kirkman, créateur de The Walking Dead (ceci explique cela).
L'histoire se passe alors que l'air sur terre est devenu irrespirable, deux techniciens travaillent dans un bunker sous-terrain afin de permettre à certains humains triés sur le volet de recoloniser la Terre quand celle-ci sera purifiée.
Une première réalisation n'est jamais aisée, surtout quand on vient d'un autre milieu et qu'on n'a pas vraiment de convictions cinématographiques.
Et ici on n'y échappe pas avec un film chiant au possible, sans rythme, mal filmé avec une photographie ignoble.
Le concept pouvait être intéressant sur le papier mais il est traité de manière tellement inintéressante que j'avais qu'une seule envie c'était que le film se termine le plus rapidement possible.
Alors certes les acteurs sont bons mais ça ne suffit pas quand il s'agit de camper des personnages tels celui de Reedus qui est nihiliste au possible et qui est opposé à celui de Hounsou qui est totalement humaniste.
Bref, 1h30 d'ennui (heureusement que ce n'était pas plus d'ailleurs) devant ce grand vide qui ne restera en tout cas pas dans les annales du genre. Rappelons tout de même que nous avons eu Mad Max (dont vous pouvez lire mon avis ici) cette année comme film post-apocalyptique...eh oui ça calme !
Pixels (2015) - Chris Columbus
Tiré du génial court-métrage homonyme, Pixels avait titillé ma curiosité, me demandant si le film allait réussir à rendre l'hommage que la pop-culture et le jeu vidéo méritent.
Raté ! Alors bon ce n'est pas horrible mais on pouvait en attendre plus de la part de Chris Columbus qui est loin de ce qu'il avait pu nous apporter avec Madame Doubtfire ou les deux premiers Harry Potter.
Il faut dire qu'un scénario écrit par Adam Sandler ça peut faire peur (encore plus quand celui-ci joue dedans), du coup on se tape tous les clichés possibles et imaginables en plus de présenter une vision assez misérable des geeks (le héros était fort aux jeux-vidéos quand il était gosse, du coup il rate sa vie, Josh Gad est gros et vit enfermé chez lui, le seul qui n'était pas doué aux jeux-vidéos devient...Président des Etats-Unis ? Sérieux !!!). Je ne reviendrai pas sur les différents clichés mais je peux dire sans même spoiler que le héros se tape la nana à la fin (pas taper !).
Reste que le casting s'en sort plutôt bien, avec un Peter Dinklage super fun dans son rôle et un Adam Sandler pour une fois supportable.
Les effets spéciaux sont très réussi, les différents personnages issus des plus grands jeux-vidéos apportent de la couleur et le tout est toujours encadré par la réalisation de Columbus qui fait le job sans jamais rien transcender.
Certes ce n'est pas désagréable mais je pense que c'est typiquement le genre de concept qui marche très bien en version courte (et là je vous encourage vivement à occuper les 2 minutes suivantes de votre vie à regarder le travail de Patrick Jean).
Ça plaira certainement à certaines personnes mais ceux qui s'attendent à un véritable hommage à la pop-culture pourront passer leur chemin et plutôt se tourner sur ce qu'a fait Edgar Wright il n'y a pas si longtemps de cela avec Scott Pilgrim.
Crimson Peak (2015) - Guillermo del Toro
Projet typiquement taillé pour Guillermo del Toro, Crimson Peak était annoncé comme son auteur comme le meilleur film qu'il ait réalisé et je dois admettre que j'étais plutôt impatient de voir le résultat. Au final c'est une déception, pas grande certes mais j'ai trouvé le film très inégal.
Tout d'abord, le gros point fort : qu'est-ce que c'est beau ! Doté d''une direction artistique à tomber par terre et d'une photographie léchée (qui faisait déjà la force de Pacific Rim), le style du réalisateur du Labyrinthe de Pan se ressent dans tous l'aspect visuel de l'oeuvre qui est certainement à ce jour le plus beau film "d'horreur" (del Toro le catalogue plutôt comme une romance gothique) existant.
Malheureusement, le scénario ne suit pas, je n'ai pas trouvé celui-ci suffisamment bien écrit pour être intéressant. L'histoire d'amour ne m'a pas intéressé et j'ai trouvé l'emploi de jump scare extrêmement irritant alors que le cinéma de del Toro n'en a clairement pas besoin.
Tom Hiddleston trouve ici un rôle taillé pour lui et il incarne à la perfection son personnage, pareil pour Mia Wasikowska. Je suis par contre resté beaucoup plus dubitatif concernant Jessica Chastain, pas vraiment crédible et qui cabotine beaucoup.
En gros, je reste vraiment sur ma faim, le film m'a certes ébloui visuellement mais je ne me suis jamais attaché aux personnages, jamais intéressé à l'histoire et n'ai pas trouvé les enjeux vraiment dignes d'intérêt. Un petit del Toro donc (alors que le film était totalement fait pour lui) mais un film d'horreur plutôt intéressant si on le compare à ce qui se fait dans le milieu ces derniers temps...
Shaun of the Dead (2005) - Edgar Wright
Premier volet de sa trilogie Cornetto qui a révélé Edgar Wright aux yeux de tous, Shaun of the Dead marque les retrouvailles entre le réalisateur et ses amis Simon Pegg et Nick Frost qu'il avait déjà dirigé dans la série Spaced et qui seront les personnages principaux de la trilogie (bien que les films ne soient pas liés entre eux).
Shaun of the Dead est une comédie rendant hommage aux plus grands films de zombies, genre popularisé par George Romero dans les années 70. Bien plus qu'une vulgaire parodie, nous avons ici un vrai film de zombie superbement écrit et génialement réalisé. On y trouve déjà tout ce qui fera le style Wright : des bars, des personnages incapables d'assumer leur rôle d'adulte et ce montage si particulier, très découpé du cinéaste.
Véritable déclaration d'amour au genre, Shaun of the Dead est aussi une très grande comédie, hilarante mais à la fois touchante à la vue de ces deux amis que rien ne semble pouvoir séparer.
Ce premier volet est à n'en pas douter l'une des toutes meilleurs comédies des années 2000, essai qui sera d'ailleurs transformé avec tout autant de maestria avec Hot Fuzz 2 ans plus tard. Il a également mis en avant le génie du tandem Edgar Wright / Simon Pegg (co-scénaristes des 3 films de la trilogie) qui n'est désormais plus à prouver.
Un bijou, tout simplement !
Terminator Genisys (2015) - Alan Taylor
Accompagné d'une promotion désastreuse, Terminator Genisys, s'annonçait dès ses premières annonces comme le fils bâtard des deux volets de James Cameron en faisant abstraction de Terminator 3 et de Renaissance. Le fiasco promettait d'être total et ça n'a pas manqué.
Les bandes-annonces s'étant fait un malin plaisir à nous spoiler le principal rebondissement, il ne reste absolument rien de ce film si ce n'est 2h de fan-service nauséabond allant même jusqu'à reprendre des plans des deux premiers Terminator.
C'est bourré d'incohérences à croire que les scénaristes en avaient eux-mêmes rien à foutre, même s'ils tentent de les expliquer par du charabia scientifique sans queue ni tête.
Le film commence par un rappel du Jugement Dernier avec cette explosion pleine de CGI moches qui ne faisaient qu'annoncer le naufrage à venir...et pourtant je dis ça alors que j'ai quand même trouvé les 20 premières minutes assez prometteuses !
Puis il y a le casting...Mon dieu, non, juste non ! On a de nouveau droit à Jai Courtney et son charisme d'huître, Jason Clarke qui n'a rien du John Connor badass de l'époque, Arnold Schwarzenegger qui est "vieux mais pas obsolète" (mais surtout trop vieux pour ces conneries) et, sûrement la pire, Emilia Clarke, qui est fausse de bout en bout (mais dans le genre navrant au possible) en plus de décrédibiliser entièrement la Sarah Connor que l'on connaissait.
On nous sert aussi un J.K. Simmons en roue libre total histoire de compléter un peu l'afficher avec les acteurs à la mode.
Après, on pourrait le prendre comme un simple divertissement con, sauf que le problème c'est que c'est Alan Taylor (Thor : Le Monde des Ténèbres) qui est au commande et qu'il nous refourgue un produit générique au possible, découpé comme une série (il vient de la télévision, on lui doit entre-autres certains des épisodes de Game of Thrones) et avec des scènes d'action illisibles, sans aucun fun, du néant.
Pour tous les fans des Terminator de Cameron (dont je fais partie), passez votre chemin, à moins que votre curiosité masochiste ne prenne le dessus. Terminator Genisys est un nouvel exemple d'une franchise mythique détruite sur l'hôtel du pognon (et qui s'avérera d'ailleurs un échec total puisque le film s'est planté au box-office, mettant en stand-by les suites qui étaient d'ores et déjà prévues).
L'homme Irrationnel (2015) - Woody Allen
Il est en forme Woody Allen ces derniers temps, très en forme ! Alors que ça fait un moment maintenant qu'il a trouvé son rythme de croisière en sortant 1 film par année, il nous avait offert l'année dernière le génial Magic in The Moonlight (dont j'avais d'ailleurs parlé ici) et annonçait déjà son projet de 2015, L'homme Irrationnel avec à nouveau l'irrésistible Emma Stone et l'arrivée de Joaquin Phoenix dans le rôle d'un professeur de philosophie alcoolique et dépressif.
Un rôle typiquement "allenien" pour Phoenix, qui n'est pas si loin de ce qui se trouvait chez Colin Firth l'année passée.
Même si l'on atteint pas les hauteurs de Magic in The Moonlight, le film est tout bonnement remarquable en tout points une fois passée les 20 premières minutes un peu en-dessous.
Il reprend certaines des thématiques qu'on retrouve souvent chez le réalisateur new-yorkais, notamment la thématique du hasard et de la chance qui constitue d'ailleurs le gros tournant du film au milieu de celui-ci et qui va complètement faire basculer l'histoire et le caractère du personnage de Joaquin Phoenix. Un twist subtile, tout comme son scénario intelligemment écrit avec une fin superbement bien trouvée et surprenante dans bien des aspects.
A nouveau, tout le charme de Emma Stone (ce regard bordel, je fonds à chaque fois !) est mis en avant par Woody Allen qui multiplie les plans serrés sur le visage de cette étudiante qui va tomber amoureuse de son professeur. L'amour se voit, il se ressent et la mise en scène n'y est clairement pas étrangère. A noter également la magnifique photographie, à nouveau, de Darius Khondji qui ne cesse de démontrer qu'il est certainement un des meilleurs chef opérateur du moment.
Une excellente cuvée à nouveau que cet Homme Irrationnel qui reste dans la lignée des meilleures "comédies romantiques" chères à Woody Allen. Reste maintenant à espérer que celui-ci continuera ses collaborations avec Emma Stone car une telle fraîcheur dans ce monde de brutes ça vaut tout l'or du monde.
Knock Knock (2015) - Eli Roth
Drôle de projet à mi-chemin entre Funny Games US et Hard Candy, Knock Knock est le premier film de Eli Roth qui ait attisé ma curiosité (il faut dire que le torture porn de Hostel je m'en branle totalement).
L'histoire est un huis-clos dans lequel Evan (Keanu Reeves), resté seul à la maison pour travailler alors que sa femme et ses enfants sont partis à la plage, reçoit la visite chez lui de deux belles jeunes femmes : Genesis (Lorenza Izzo) et Bel (Ana de Armas) qui cherchent à joindre un ami.
Elles vont le charmer jusqu'à ce que celui-ci couche avec elles. La suite ressemble à ce qu'on voyait chez Haneke (la maîtrise en moins) avec les filles qui vont faire payer Evan par tous les moyens possible d'avoir couché avec elles, en allant jusqu'à utiliser le chantage au viol.
Le problème du film c'est qu'avec un sujet pareil, il faut vraiment pousser le truc loin, surtout quand on a déjà eu Funny Games US qui est passé avant. Le film reste finalement très gentillet et les deux filles sont plus des pouffiasses que de véritables psychopathes.
Je n'a jamais vraiment Evan en danger, c'est sûrement dû en partie au fait que Keanu Reeves joue très mal la peur mais j'en suis carrément arrivé à un moment où je m'attendais à ce que le film se finisse sur le même twist que The Game.
J'ai également eu de la peine à voir où le film voulait vraiment en venir, s'il y avait un vrai message derrière. Pour résumé ce n'est pas désagréable mais terriblement oubliable...heureusement que les deux demoiselles ont un joli minois !
Babysitting 2 (2015) - Philippe Lacheau
L'an passé, Babysitting avait été un carton surprise au box-office français. Le film de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou sortait du lot des comédies française trop formatées de ces dernières années en important un concept qui est utilisé à un peu toutes les sauces outre-atlantique mais très rare dans l'hexagone : le found-footage.
Considéré comme le "Projet X français" (même si Philippe Lacheau affirme avoir eu l'idée bien avant la sortie de celui-ci), Babysitting était une bouffée d'air frais qui m'avait fait rire de très bon coeur. Du coup, comme la recette a marché, une suite a très vite été annoncée, toujours avec la Bande à Fifi au casting mais avec uniquement Philippe Lacheau à la réalisation cette fois-ci.
Cette fois-ci, l'histoire se passe au Brésil, durant des vacances entre potes qui vont tourner au cauchemar, et c'est plutôt moyen ! Sûrement pour faire vendre, le film a repris "Babysitting" dans son titre mais l'histoire n'a plus rien à voir avec une quelconque garde d'enfant, celui-ci est remplacé par une grand-mère qui va revivre une seconde jeunesse avec la bande.
Le film est beaucoup moins drôle que le premier et l'effet de surprise du premier n'est plus là, du coup j'espérais au moins assister à de folles aventures dans la jungle mais même à ce niveau là le film vise un peu à côté. Il n'y a jamais vraiment de situation "épique", on ne sent jamais que les personnages sont en danger. On pourra féliciter le fait que le casting effectue lui-même ses cascades, notamment le saut en parachute depuis un avion, mais quand je vois ça j'ai plus l'impression de regarder une vidéo Youtube qu'un véritable film.
Le found footage montre également assez vite ses limites, surtout lors des scènes où les personnages courent qui m'ont provoqué un début de mal de tête (mais c'est peut-être dû au fait que j'étais très proche de l'écran). Rajoutons encore un Christian Clavier en roue libre totale qui n'en finit plus de cachetonner ces derniers temps et vous obtenez un film pas dégueulasse mais clairement en-dessous du premier, l'essai n'est donc pas transformé.
Star Wars, épisode IV : Un Nouvel Espoir (1977) - George Lucas
En prévision de la sortie imminente du Réveil de la Force, j'étais quasi obligé de me replonger dans la saga qui a révolutionné la science-fiction et créé un genre à part entière, je veux bien entendu parler de Star Wars.
Sorti en 1977, le premier épisode (qui deviendra le quatrième après le lancement de la prélogie) aura marqué son époque et s'est installé depuis dans la culture geek qui lui voue un culte quasiment inégalé.
Il faut dire que George Lucas a fait très fort, alors que le nouvel Hollywood arrivait à son crépuscule, il réunit tout ce qui fera la crème des blockbuster des années à suivre avec un héros auquel tout le monde peut s'identifier, une princesse à sauver, un méchant charismatique et des situations épiques.
On découvre dans cet épisode fondateur, tout ce qui fera l'essence de la série par la suite : les combats au sabre laser, les différents planètes et leurs créatures, les droïdes, les fameux volets utilisés pour les transitions entre les scènes par George Lucas (inspirés, comme pas mal d'éléments d'ailleurs, du cinéma d'Akira Kurosawa) mais surtout l'univers de manière général qui a été créé par Lucas et qui est d'une richesse folle. Rajoutez à ça les mémorables compositions de John Williams (le film se regarde juste pour la scène du coucher des deux Soleils sur Tatooine avec le thème de Williams) et vous obtenez la recette qui a marqué toute une génération et qui continue à faire rêver aujourd'hui au vu des records que s'apprête à exploser le 7ème épisode.
Star Wars, épisode V : L'Empire contre-attaque (1980) - Irvin Kershner
Après l'immense succès du premier film, il était bien entendu question de la suite. L'Empire contre-attaque (devenu l'épisode V) sort 3 ans après et va s'imposer comme étant certainement le meilleur Star Wars et c'est sans doute cet épisode qui va définitivement encrer la franchise dans l'imaginaire collectif.
En matière d'essai transformé, L'Empire contre-attaque est une référence. Reprenant ce qui avait fait le succès du premier film, il ne tombe pas dans le piège de la rédite en proposant des aventures encore plus épiques (la bataille de Hoth reste extrêmement impressionnante aujourd'hui) et en introduisant pour la première fois l'Empereur Palpatine (bien que son rôle soit encore mineur). Dark Vador acquière vraiment son statut de grand méchant charismatique dans cet épisode avec un temps d'écran plus conséquent et une menace plus grande.
Le film s'améliore sur à peu près tous les aspects, exit George Lucas à la réalisation, c'est Irvin Kershner qui s'occupe de cet épisode avec une maîtrise de tous les instants (et qui nous rappelle que Lucas, tout bon créateur d'univers et conteur d'histoires qu'il est, n'est pas le meilleur réalisateur existant). Le film est bien entendu connu pour son twist légendaire et ses nombreuses scènes cultes, c'est aussi celui qui introduira pour la première fois la Marche Impériale et Yoda.
L'Empire contre-attaque est très certainement le plus grand classique du space-opera et le meilleur Star Wars à ce jour. Si Un Nouvel Espoir avait inventé un genre lors de sa sortie, c'est bel et bien cet épisode-ci qui aura permis à la franchise d'avoir l'aura qu'elle a aujourd'hui...à voir au moins une fois dans sa vie !
Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi (1983) - Richard Marquand
Qu'il fut dur de passer après L'Empire contre-attaque ! Cette fois-ci, c'est à Richard Marquand que revient la tâche de mettre en scène la dernière partie de la trilogie imaginée par George Lucas.
Et pourtant, le film n'a vraiment pas à rougir de la comparaison ! Toujours autant épique (malgré le passage chez Jabba, beaucoup trop long à mon goût) et techniquement ébouriffant (malgré le coup de vieux inévitable), le film vient conclure de superbe manière la trilogie. L'écriture est toujours autant efficace et met enfin en avant le véritable maître à penser Palpatine et sa voix traînante inoubliable.
Le film nous offre la bataille spatiale la plus virtuose de la trilogie et ses plus grands moments de bravoures. Le combat sur le chantier de l'Étoile de la Mort, haut en tension, tient toutes ses promesses tandis que les symphonies de John Williams viennent une fois de plus inonder nos oreilles de bonheur.
Le film a une notoriété certes moins grande que son illustre prédécesseur, en raison d'un nombre moins important de scènes cultes, mais il serait réducteur de le considérer uniquement comme la suite de L'Empire contre-attaque.
Le Retour du Jedi est une conclusion digne de ce nom (bien que j'aurais préféré un happy end moins insisté) à la plus grande franchise space-opera existante et se place à mes yeux juste derrière l'épisode V mais devant le IV.
Star Wars, épisode I : La Menace Fantôme (1999) - George Lucas
Après les classiques, le mal aimés ! Plus de 15 ans après Le Retour du Jedi, George Lucas se lance dans la prélogie et reprend lui-même les commandes du premier film de celle-ci, La Menace Fantôme.
Le film a énormément divisé à sa sortie, les fans hurlant au scandale tandis que ceux qui découvraient l'univers étaient plutôt charmés. Me concernant, ça a également été mon premier Star Wars et pendant longtemps, d'ailleurs, l'unique film de la franchise que j'aie visionné.
Pourtant, mérite-t-il vraiment d'être conspué à ce point ? La question mérite légitimement d'être posée car le film fourmille de bonnes idées, bien que celles-ci peinent à contre-balancer les mauvaises.
Le film est résolument adressé à un jeu public, bien plus qu'Un Nouvel Espoir qui avait déjà une ambiance assez bon enfant. Le personnage de Jar Jar Binks est l'incarnation même de cet état d'esprit et si le personnage est autant détesté c'est parce qu'il dote la prélogie d'un comic relief incessant dont elle n'avait pas besoin, R2-D2 et C-3PO jouant déjà bien mieux ce rôle (rappelons qu'ils sont inspirés de Laurel et Hardy).
L'aspect très politique que va prendre la prélogie avait également beaucoup gêné avec le blocus de Naboo et le sénat qui joue un rôle très important dans la (non-)résolution du conflit.
J'esquiverai le coup des midi-chloriens qui démystifient complètement la force pour retenir les deux principales forces du films qui justifient pratiquement à elles-seules son visionnage. Tout d'abord la course de module, référence claire à Ben-Hur, très impressionnante bien qu'un peu gratuitement insérée dans l'intrigue, puis surtout le combat final contre Dark Maul, très certainement le combat de sabres-laser le plus réussi de toute la franchise (qui ne sera malheureusement jamais renouvelé dans les épisodes suivants) qui porte pratiquement le film à lui seul : c'est bien chorégraphié, bien filmé et montre que Lucas peut faire de belles choses derrière une caméra.
Star Wars, épisode II : L'Attaque des Clones (2002) - George Lucas
Si La Menace Fantôme valait le coup du visionnage juste pour les courses de modules et le combat contre Dark Maul, il n'y a malheureusement pas grand chose de positif à tirer de L'Attaque des Clones dont les événements interviennent 10 ans après ceux de l'épisode I.
D'habitude très bon scénariste, George Lucas donne ici l'impression de ne plus trop s'intéresser à son histoire, préférant mettre le paquet sur la technique (très réussie certes). On se retrouve donc devant un film très mal écrit et ne sachant jamais vraiment où aller. Les dialogues sont parmi les pires de la saga et Hayden Christensen brille par son jeu d'acteur à la ramasse, on n'est pas loin de casser complètement le mythe Dark Vador.
Après, si le film proposait quelque chose d'intéressant en-dehors des scènes dans la prairie avec Padmé et Anakin (insupportables de par leur niaiserie) je serait prêt à lui accorder un semblant d'intérêt. Le fait est que ce n'est pas le cas et même l'intrigue parallèle avec la mission de Obi-Wan semble assez vaine au final.
Les fans se réjouiront sûrement d'en apprendre un peu plus sur l'origine des clones et de Boba Fett, moi je retiens surtout la première apparition de Christopher Lee dans la peau du charismatique Comte Dooku et la partie finale sur Geonosis avec son combat plutôt impressionnant qui donne enfin l'occasion de voir les Jedi se battre dans une bataille de masse.
L'Attaque des Clones est clairement le plus mauvais Star Wars de la franchise et l'exemple typique d'une ambition débordante ensevelie sous un amas de défauts. Reste les mélodies toujours autant savoureuses de John Williams, mais la musique à elle seule ne fait pas un bon film.
Attendu comme l'épisode venant mettre un terme à la prélogie ayant beaucoup divisé tout en faisant enfin le lien avec la première trilogie, La Revanche des Sith est finalement aussi un peu la revanche de George Lucas lui-même par rapport à l'épisode II, tant cette conclusion est supérieure en tous points.
Réussissant enfin à montrer quelque chose d'intéressant, Lucas ne se désintéresse plus du récit comme dans L'attaque des Clones et propose enfin du spectacle, en témoigne cette magnifique scène introductive qui pose tous les enjeux de cette conclusion et du passage de Anakin vers le côté obscur.
Le jeu de Hayden Christensen n'est toujours pas au beau fixe, mais son temps de présence à l'écran en même temps que Natalie Portman est réduit et c'est tant mieux.
Cet épisode introduit à nouveau un méchant qui est vraiment classe (Grievous) mais malheureusement à nouveau sous-exploité, comme Dark Maul et Dooku avant lui.
Palpatine joue un rôle central dans cet épisode mais son rapprochement avec Anakin se fait de manière beaucoup trop rapide, il aurait peut-être fallu commencer le développement à ce niveau dans L'attaque des Clones déjà plutôt que de nous infliger le reste.
Reste que cet épisode III est une belle réussite, le rythme est très soutenu et l'écriture de Lucas s'égare bien moins, malgré des dialogues toujours assez minables. Le combat entre Anakin et Obi-Wan est impressionnant mais clairement sur-chorégraphié et vraiment trop long (tandis que celui entre Sidious et Yoda part rapidement dans le n'importe quoi).
Dans l'ensemble, il se trouve que j'ai assez de facilité à pardonner les défauts de ce dernier épisode en date (avant la sortie du Réveil de la Force), surtout quand on voit dans quel pétrin s'était embourbé George Lucas avec l'épisode II. La Revanche des Sith est le meilleur film de la prélogie et contient son lot d'action et de scènes fortes (rien que cette scène silencieuse à la fin avec Sidious et Vador qui contemplent la construction de l'Etoile Noire est symboliquement très puissante).
La prélogie dans son ensemble restera évidemment bien inférieure à son aînée, mais il serait de mauvaise foi de cracher sur tout ce qu'a tenté Lucas dans ces préquelles et on ne pourra en tout cas jamais lui enlever ses idées assez révolutionnaires qui, même s'il a souvent eu du mal à les concrétiser, ont au moins eu le mérite de donner à l'Univers Star Wars cette aura si particulière.
Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith (2005) - George Lucas
Attendu comme l'épisode venant mettre un terme à la prélogie ayant beaucoup divisé tout en faisant enfin le lien avec la première trilogie, La Revanche des Sith est finalement aussi un peu la revanche de George Lucas lui-même par rapport à l'épisode II, tant cette conclusion est supérieure en tous points.
Réussissant enfin à montrer quelque chose d'intéressant, Lucas ne se désintéresse plus du récit comme dans L'attaque des Clones et propose enfin du spectacle, en témoigne cette magnifique scène introductive qui pose tous les enjeux de cette conclusion et du passage de Anakin vers le côté obscur.
Le jeu de Hayden Christensen n'est toujours pas au beau fixe, mais son temps de présence à l'écran en même temps que Natalie Portman est réduit et c'est tant mieux.
Cet épisode introduit à nouveau un méchant qui est vraiment classe (Grievous) mais malheureusement à nouveau sous-exploité, comme Dark Maul et Dooku avant lui.
Palpatine joue un rôle central dans cet épisode mais son rapprochement avec Anakin se fait de manière beaucoup trop rapide, il aurait peut-être fallu commencer le développement à ce niveau dans L'attaque des Clones déjà plutôt que de nous infliger le reste.
Reste que cet épisode III est une belle réussite, le rythme est très soutenu et l'écriture de Lucas s'égare bien moins, malgré des dialogues toujours assez minables. Le combat entre Anakin et Obi-Wan est impressionnant mais clairement sur-chorégraphié et vraiment trop long (tandis que celui entre Sidious et Yoda part rapidement dans le n'importe quoi).
Dans l'ensemble, il se trouve que j'ai assez de facilité à pardonner les défauts de ce dernier épisode en date (avant la sortie du Réveil de la Force), surtout quand on voit dans quel pétrin s'était embourbé George Lucas avec l'épisode II. La Revanche des Sith est le meilleur film de la prélogie et contient son lot d'action et de scènes fortes (rien que cette scène silencieuse à la fin avec Sidious et Vador qui contemplent la construction de l'Etoile Noire est symboliquement très puissante).
La prélogie dans son ensemble restera évidemment bien inférieure à son aînée, mais il serait de mauvaise foi de cracher sur tout ce qu'a tenté Lucas dans ces préquelles et on ne pourra en tout cas jamais lui enlever ses idées assez révolutionnaires qui, même s'il a souvent eu du mal à les concrétiser, ont au moins eu le mérite de donner à l'Univers Star Wars cette aura si particulière.
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