jeudi 2 juin 2016

X-Men: Apocalypse (2016)

Titre : X-Men: Apocalypse

Date de sortie française : 18 mai 2016

Réalisateur : Bryan Singer

Scénario : Simon Kinberg, Bryan Singer, Michael Dougherty et Dan Harris, basé sur les personnages créés par Stan Lee et Jack Kirby

Directeur de la photographie : Newton Thomas Sigel

Montage : Michael Louis Hill et John Ottman

Musique : John Ottman

Durée : 2h24

Avec : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Oscar Isaac, Rose Byrne, Evan Peters, Sophie Turner, Tye Sheridan, Olivia Munn, Josh Helman

Synopsis Depuis l'aube de la civilisation, il a été vénéré comme un Dieu. Apocalypse, le premier et le plus puissant des mutants de l'univers X-Men, a collecté les pouvoirs de nombreux autres mutants, devenant immortel et invincible. Se réveillant après des centaines d'années, il est désabusé par ce nouveau monde et recrute une équipe de puissants mutants, dont un Magnéto découragé, pour purifier la race humain et mettre en place un nouvel ordre mondial, sur lequel il compte régner. Alors que le sort de la Terre est en jeu, Mystique, avec l'aide du Professeur Xavier doit diriger une équipe de jeunes X-Men pour tenter d'arrêter leur plus grand ennemi et sauver l'humanité de la destruction totale. (Source : Premiere.fr)


Mon avis


En 2014, Bryan Singer reprenait les rênes de la saga X-Men qu'il avait initié en 2000 et qui avait renouvelé le genre du film de super-héros à l'époque avec ses thématiques très actuelles de l'acceptation de soi et de la peur de l'étranger. Alors que Matthew Vaughn avait "rebooté" la franchise avec X-Men: Le commencement qui présentait la jeunesse de nos mutants favoris (le film était plutôt bon malgré de nombreuses fautes de goût), Singer sortait par la suite X-Men: Days of Future Past qui demeure jusqu'à présent le meilleur film de super-héros des années 2010.
Un visionnage récent de la version Rogue Cut du film m'avait d'ailleurs conforté dans cette position, tant l'intelligence et la sobriété du film ne pouvait laisser qu'admiratif, surtout quand on voyait le bordel chronologique auquel était confronté le réalisateur de Usual Suspects.

Voir Bryan Singer rempiler pour le troisième volet de cette nouvelle trilogie était déjà une bonne nouvelle en soi, encore fallait-il réussir à apporter quelque chose de neuf, à se renouveler pour proposer autre chose que ce que proposent tous les films estampillés Disney/Marvel ou Warner/DC sortis ces dernières années.
Autant le dire de suite, je suis un peu déçu, principalement parce que le film tombe dans les travers qu'avait parfaitement esquivé Days of Future Past il y a 2 ans.


Comme son nom l'indique, l'intrigue du film se concentre sur Apocalypse, le premier de tous les mutants qui a acquis de nombreux pouvoirs au fil des millénaires en transférant son esprit dans le corps d'un autre mutant afin d'acquérir sa capacité.
Lors d'un de ces transferts, il est trahi et des gardes tentent de l'assassiner, il est sauvé par une de ses fidèles mais restera endormi au cœur de sa pyramide détruite jusqu'en 1983 où il sera enfin réveillé.
Enragé par sa trahison, il recrute 4 cavaliers de l'Apocalypse afin de forger un monde sur lequel il régnerait en maître. Parmi ces 4 cavaliers, on retrouve Tornade, Psylocke, Archangel et, surtout, Magnéto qui vivait des jours heureux avec sa femme et sa fille en Pologne avant que ces deux ne soit tuées.

La partie avec Magnéto en Pologne est intéressante dans un sens car ça nous permet de voir comment un mutant vit sa vie de prolétaire mais c'est surtout un prétexte pour amener un drame dans la vie de Erik Lehnsherr (Michael Fassbender) et ainsi le faire passer du côté d'Apocalypse. Si je parle de prétexte, c'est que Magnéto a un côté obscur en lui en que ça a toujours été la cause de ses actes sans qu'il n'y ait besoin d'un événement traumatisant à chaque fois.

De manière générale, l'écriture est vraiment un cran en-dessous de ce que fait Singer habituellement. C'est particulièrement choquant pour les cavaliers qui, à part Magnéto, n'ont pas vraiment de motivations particulières pour rejoindre Apocalypse si ce n'est que celui-ci peut améliorer leurs pouvoirs. Et même avec ça, je les trouve au final très limités, ils n'ont jamais vraiment d'impact sur la bataille et se contentent de faire ce qu'Apocalypse leur ordonne.


En plus de l'écriture, le film tombe également dans les travers qu'avait réussi à magnifiquement éviter Bryan Singer avec Days of Future Past, à savoir une orgie de CGI, particulièrement sur la fin qui sombre un peu dans le n'importe quoi (malgré de bonnes idées qui émergent comme le combat dans l'esprit de Charles Xavier). La scène qu'on pourrait désormais qualifier de "signature" de Quicksilver est assez symptomatique de ce problème : ça en fait trop. Ça reste bien évidemment très impressionnant et bien réalisé mais, en plus de l'effet de surprise qui n'est plus présent, c'est poussé vraiment trop loin alors que la scène de la cuisine dans DOFP brillait par sa sobriété (tout comme le film dans son ensemble).

Après, c'est certes too much et trop "blockbusterisé", il n'en demeure pas moins que le film contient infiniment plus d'idées de cinéma que n'importe que super-film sorti ces derniers temps et ça fait quand même du bien de voir ça après s'être tapé Civil War il y a 1 mois !
Niveau réalisation, ça reste quand même du solide, Singer filme toujours très bien l'action et on a à nouveau une photographie léchée, très colorée qui fait plaisir à voir dans un film du genre.
Il y a aussi le charisme toujours intact de Michael Fassbender et James McAvoy, même si ce premier tient une place beaucoup moins importante que dans Days of Future Past.

Apocalypse en soi n'en impose pas vraiment (pourtant j'adore Oscar Isaac), la faute à un design totalement quelconque. Il se fait en plus avoir un peu comme un bleu (si vous me passez l'expression) sur la fin grâce au fameux "pouvoir de l'amitié" alias "si on se met tous ensemble on est meilleurs", un cliché assez lourdeau dont aurait pu aisément se passer le film.


Alors certes le film est une déception, surtout si on le compare à Days of Future Past qui était une grande réussite, mais paradoxalement c'est exactement le genre de film de super-héros que j'ai envie de voir, avec un véritable auteur à la barre qui est capable d'apporter des idées de mise en scène, même si le reste est un peu bancal.
D'un autre côté, je pense aussi qu'il serait temps que Singer passe gentiment à autre chose car on voit déjà apparaître dans ce X-Men : Apocalypse certains des syndromes du film de trop. Malgré ses défauts, ce troisième volet de la nouvelle trilogie X-Men initiée avec First Class s'impose sans trop de problèmes comme le meilleur super-film de l'année, en attendant éventuellement une bonne surprise de la part de Suicide Squad cet été.


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