Titre : Sully
Date de sortie française : 30 novembre 2016
Réalisateur : Clint Eastwood
Scénario : Todd Komarnicki d'après le roman "Highest Duty" écrit par Chesley Sullenberger et Jeffrey Zaslow
Directeur de la photographie : Tom Stern
Montage : Blu Murray
Musique : Christian Jacob et Tierney Sutton Band
Durée : 1h36
Avec : Tom Hanks, Aaron Eckhart, Valerie Mahaffey, Mike O'Malley, Jamey Sheridan, Anna Gunn, Laura Linney
Synopsis : Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au "miracle sur l'Hudson" accompli par le commandant "Sully" Sullenberger: en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière. (Source : Premiere.fr)
Mon avis
La longévité de Clint Eastwood impose le respect. A 86 ans, le réalisateur californien tourne à un rythme d'un film par année, se rendant certainement compte que chacun de ceux-ci pourrait être son dernier (bien qu'on lui souhaite de continuer le plus longtemps possible bien entendu). Un an après le carton de American Sniper, son plus gros succès au box-office, Eastwood continue son exploration de la figure du héros américain qui l'a toujours passionné.
Sully revient sur un événement survenu le 15 janvier 2016 quand, après avoir perdu ses deux réacteurs, le commandant Chesley Sullenberger (incarné ici par un impeccable Tom Hanks) décide de faire atterrir son Airbus A320 sur l'Hudson, permettant ainsi de sauver la vie des 155 passagers à bord de l'avion.
Le film est bon, très bon même en tant que tel mais il le devient encore plus si on le compare avec la réalisation précédente de Eastwood où il racontait l'histoire d'un autre type de héros américain, Chris Kyle, complètement à l'opposé du capitaine Sully par beaucoup d'aspects.
L'un a sauvé 150 vies, l'autre en a ôté tout autant, le premier est proche de la retraite après plus de 40 années de services, le second est dans son "prime", bien qu'il sait que sa carrière sera plus éphémère.
L'un comme l'autre sont des citoyens américains mais tandis que l'un tue à l'étranger les menaces contre sa patrie, Sully sauve la vie de nombreux de ses propres compatriotes.
Il est intéressant de voir la manière dont Eastwood traite ces différents types de héros et la société (américaine en l'occurrence) qui les entoure. Car cette dernière joue un rôle important, Sully a beau avoir sauvé de nombreuses vies, une enquête est ouverte contre lui car des simulations par ordinateur ont démontré qu'il aurait eu le temps de faire demi-tour pour se poser à un des aéroports proches. Il se retrouve donc face à des bureaucrates qui ne réfléchissent qu'en chiffres et simulations, en oubliant totalement le côté humain (ce que Sully leur rappellera sur la fin après avoir visionné les simulations effectuées par des pilotes).
Le personnage de Sully en lui-même a un excellent capital sympathie, c'est un homme humble et très calme qui répond aux remerciements des personnes qu'il a sauvé par un simple "je n'ai fait que mon travail". Parce que c'est aussi ça le héros américain chez Clint Eastwood, c'est quelqu'un qui excelle dans son travail (autant Chris Kyle que Chesley Sullenberger), quel qu'il soit et autant amoral qu'il puisse paraître.
Le calme de Sully est particulièrement extraordinaire lors de la séquence de l'amerrissage justement. Là où de nombreuses personnes auraient perdu leurs moyens, le commandant prend les décisions qui vont leur sauver la vie en l'espace des quelques 200 secondes seulement. Toute la fameuse séquence (qui est d'ailleurs étalée pendant tout le film par bribes) est un grand moment de mise en scène, alors même que Eastwood fait dans l'anti-spectaculaire en privilégiant les plans éloignés et en les faisant durer.
Comme mentionné plus haut, le film ne tombe pas dans la facilité de nous présenter d'entrée la séquence de l'accident (comme le faisait Zemeckis avec Flight par exemple, que j'ai d'ailleurs apprécié), celle-ci sera présentée plusieurs fois en y ajoutant toujours un élément en plus tout au long des 1h30. D'ailleurs, le seul défaut qui pourrait vraiment être reproché au film c'est de s'étirer en longueur sur la fin avec les multiples simulations qui se ressemblent toutes. Il faut dire que le matériau à disposition n'était pas si conséquent car c'est une affaire qui s'est au final vite réglée mais le film n'aurait pas été bien différent avec 5 minutes de moins.
Mis à part cet aspect dû en grande partie à la nature de l'histoire d'origine, la dernière partie du film avec l'audience est très réussie. Sully est certain que ses choix étaient les bons et va le prouver en gardant le calme qui l'habite en permanence. La confrontation est vraiment intéressante, particulièrement quand le commandant rappelle aux bureaucrates qui lui font face que le facteur humain n'a jamais été pris en compte lors des simulations (même avec des pilotes expérimentés). Car au final, un héros est avant tout un être humain qui n'est de loin pas infaillible mais qui est sûr de ses convictions.
Sully est un bon très bon cru de Clint Eastwood. Le cinéaste continue son exploration du héros américain tout en présentant une autre facette de celui-ci, plus médiatique et spectaculaire qu'un Chris Kyle mais également plus "éthique", héros du peuple avant d'être un héros de la nation.
Je ne peux que vous encourager à aller le voir car il est peu probable que Eastwood nous sorte encore des films pendant 10 ans.
Le personnage de Sully en lui-même a un excellent capital sympathie, c'est un homme humble et très calme qui répond aux remerciements des personnes qu'il a sauvé par un simple "je n'ai fait que mon travail". Parce que c'est aussi ça le héros américain chez Clint Eastwood, c'est quelqu'un qui excelle dans son travail (autant Chris Kyle que Chesley Sullenberger), quel qu'il soit et autant amoral qu'il puisse paraître.
Le calme de Sully est particulièrement extraordinaire lors de la séquence de l'amerrissage justement. Là où de nombreuses personnes auraient perdu leurs moyens, le commandant prend les décisions qui vont leur sauver la vie en l'espace des quelques 200 secondes seulement. Toute la fameuse séquence (qui est d'ailleurs étalée pendant tout le film par bribes) est un grand moment de mise en scène, alors même que Eastwood fait dans l'anti-spectaculaire en privilégiant les plans éloignés et en les faisant durer.
Comme mentionné plus haut, le film ne tombe pas dans la facilité de nous présenter d'entrée la séquence de l'accident (comme le faisait Zemeckis avec Flight par exemple, que j'ai d'ailleurs apprécié), celle-ci sera présentée plusieurs fois en y ajoutant toujours un élément en plus tout au long des 1h30. D'ailleurs, le seul défaut qui pourrait vraiment être reproché au film c'est de s'étirer en longueur sur la fin avec les multiples simulations qui se ressemblent toutes. Il faut dire que le matériau à disposition n'était pas si conséquent car c'est une affaire qui s'est au final vite réglée mais le film n'aurait pas été bien différent avec 5 minutes de moins.
Mis à part cet aspect dû en grande partie à la nature de l'histoire d'origine, la dernière partie du film avec l'audience est très réussie. Sully est certain que ses choix étaient les bons et va le prouver en gardant le calme qui l'habite en permanence. La confrontation est vraiment intéressante, particulièrement quand le commandant rappelle aux bureaucrates qui lui font face que le facteur humain n'a jamais été pris en compte lors des simulations (même avec des pilotes expérimentés). Car au final, un héros est avant tout un être humain qui n'est de loin pas infaillible mais qui est sûr de ses convictions.
Sully est un bon très bon cru de Clint Eastwood. Le cinéaste continue son exploration du héros américain tout en présentant une autre facette de celui-ci, plus médiatique et spectaculaire qu'un Chris Kyle mais également plus "éthique", héros du peuple avant d'être un héros de la nation.
Je ne peux que vous encourager à aller le voir car il est peu probable que Eastwood nous sorte encore des films pendant 10 ans.
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