Titre : Magic in the Moonlight
Date de sortie française : 22 octobre 2014
Réalisateur : Woody Allen (également scénariste)
Directeur de la photographie : Darius Khondji
Musique : Divers
Durée : 1h37
Avec : Emma Stone, Colin Firth, Macia Gay Harden, Hamish Linklater, Simon McBurney, Eileen Atkins
Synopsis : Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère. (Source : Allociné)
Mon avis
La fin de l'année est là et j'en ai profité pour rattraper mon retard sur un film que j'avais envie de voir depuis un petit bout de temps maintenant : Magic in the Moonlight, la cuvée 2014 du très prolifique Woody Allen (qui a pris l'habitude de nous sortir un film par an tel un métronome depuis le début des années 1990).
Je dois dire que la seule bande annonce que j'ai vue était très alléchante: en effet, une histoire tournant autour d'un magicien ne pouvait que m'intéresser, tant la magie me fascine. De plus, la présence d'Emma Stone y est forcément pour quelque chose dans mon attente, car je la considère à l'heure actuelle, et en toute subjectivité bien évidemment, comme une des plus belles actrices d'Hollywood en plus d'être talentueuse.
L'an passé, on avait eu droit à Blue Jasmine (que j'avais d'ailleurs pas mal apprécié), qui se voulait beaucoup moins léger que ce qu'on peut avoir l'habitude de voir chez Allen et qui avait valu l'Oscar de la meilleure actrice à Cate Blanchett.
Avec Magic in the Moonlight, Woody Allen revient à son genre de prédilection, la comédie romantique.
L'histoire est centrée sur les personnages de Stanley Crawford, alias Wei Ling Soo (Colin Firth), un prestidigitateur de renommée mondiale et de Sophie Baker (Emma Stone), une jeune voyante que l'on dit extrêmement talentueuse.
Stanley est abordé par un vieil ami magicien à la fin d'un de ses spectacles, lui demandant son aide et ses talents d'analyse pour l'aider à débusquer une prétendue voyante dans le sud de la France.
Pour Stanley, aucun souci ne se pose car, jusqu'à ce jour, il avait toujours réussi à mettre à jour les impostures qu'il avait eues devant les yeux.
Il s'avérera cependant que Sophie a réellement un don et, devant son impuissance à démasquer l'imposture, Stanley va voir sa vision du monde complètement chamboulée.
Lorsque Woody Allen n'apparaît pas dans ses propres films, il a pris l'habitude de se faire transparaître à travers l'un de ses personnages. Ici, on le reconnaît dans Stanley, personnage hautain, pessimiste, narcissique, cynique et athée qui ne croît pas une seule seconde à tout ce qui dépasse la science. Ceci ne l'empêche cependant pas d'être attachant, particulièrement grâce à la performance toute en légèreté de Colin Firth.
Woody Allen est connu pour sa formidable direction d'actrices et Emma Stone trouve enfin, avec lui, un réalisateur qui exploite toute l'étendue de sa beauté et de son talent qui avaient un peu de la peine à s'exprimer à cause de choix de films qui ne s'y prêtaient pas (Gangster Squad, The Amazing Spiderman ou la bouse My Movie Project pour ne citer qu'eux).
Toutes les scènes avec elles (et je dis bien TOUTES) éblouissent le film, tant sa présence et son jeu de regards sont envoûtants.
Même si les deux protagonistes principaux sont excellent séparés, le film prend encore une autre ampleur quand ils sont les deux à l'écran, tant le duo fonctionne à merveille (certains voient d'ailleurs, de manière assez cynique, un rapprochement entre la relation Stanley-Sophie et la relation qu'aurait entretenu Woody Allen avec sa fille adoptive). C'est touchant et on y croit !
Le reste du casting s'en sort également très bien : mention spéciale à Eileen Atkins (qui joue la tante de Stanley) qui a droit à une scène de dialogue extrêmement bien écrite et absolument jouissive avec son neveu vers la fin du film.
Comme je l'ai mentionné plus haut, Emma Stone transperce l'écran à chaque fois qu'elle apparaît, Woody Allen ne se gênant pas pour enchaîner les gros plans sur elle. Cependant, le film entier est une pure merveille à l’œil.
Je suis donc obligé ici de parler de la photographie qui est une des plus belles que j'aie pu voir depuis longtemps. Darius Khondji collabore ici pour la 4ème fois avec Woody Allen et va de nouveau opérer sur son prochain film, encore sans titre, prévu pour l'an prochain (avec Emma Stone à nouveau - que du bon en perspective).
Les plans à l'extérieur tirent parfaitement parti de la lumière naturelle tandis que les scènes en intérieures de démarquent par leur lumière tamisée qui donnent un cachet particulièrement savoureux à l'oeuvre.
L'ensemble du film est très coloré (certains tons sépia m'ont d'ailleurs beaucoup fait penser à du Wes Anderson) et le tournage extérieur en Côte d'Azur nous offre des paysages somptueux.
La musique, comme l'esthétique du film nous plonge complètement dans cette ambiance des années '20. A défaut d'avoir à ses côtés un compositeur attitré, Woody Allen est allé piocher dans plusieurs compositions de l'époque pour un résultat des plus réussi. Un plaisir pour les yeux et les oreilles donc.
Magic in the Moonlight s'est présenté à moi comme un véritable coup de cœur de cette fin d'année 2014. Extrêmement beau, profondément bien écrit et avec des acteurs qui font des merveilles, cette cuvée 2014 de Woody Allen s'avère tout bonnement excellente. Qu'il est bon de voir de temps en temps des comédies qui ne font pas passer la romance avant tout (celle-ci ne prenant une place dans le récit qu'à la toute fin), qui sachent rester légères sans tomber dans le niais, qui réussissent à être merveilleusement belles sans tomber pour autant dans le contemplatif.
Si vous ne l'avez pas encore vu et que vous cherchez un film à aller voir pour ces fêtes de fin d'années, foncez le voir !
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