mardi 30 décembre 2014

Et 2015 alors ?


Alors que la saison des Oscars début gentiment, l'année cinématographique 2014, elle, touche à sa fin. A défaut de faire un bilan (qui arrivera plutôt sous la forme d'un top/flop), j'aimerais ici me concentrer sur les grosses sorties de 2015 : des gros blockbusters aux "petits" films d'auteur, je dresse ici une liste de mes principales attentes pour la nouvelle année. Celle-ci n'a pas pour but d'être exhaustive (l'article serait beaucoup top long) et les dates de sorties peuvent bien évidemment être sujettes à modification. J'espère que cet article vous donnera envie de découvrir certains films qui ne font pas forcément beaucoup parler d'eux, tout en vous administrant une piqûre de rappel pour le reste.

Janvier


7 janvier : Invincible (Unbroken). Seconde réalisation de Angelina Jolie, le film est tiré de l'histoire vraie de l'athlète olympique Louis Zamperini (Jack O'Connell). Le film est cité depuis longtemps comme un potentiel candidat aux Oscars mais il s'avère que les critiques outre-Atlantique ne sont pas extraordinaires. A voir malgré tout pour découvrir l'incroyable histoire de Zamperini.

21 janvier : Foxcatcher de Bennett Miller. Egalement inspiré d'une histoire vraie, le film est attendu au tournant car les deux premières réalisations de Miller avaient été extrêmement bien accueillies (Oscar du meilleur acteur pour Philip Seymour Hoffman dans Truman Capote et de multiples nomination pour Le Stratège). Mes attentes pour Foxcatcher concernent particulièrement le casting : le trio Channing Tatum, Mark Ruffalo et, surtout, Steve Carell (qui sort des rôles comiques qu'il a l'habitude de jouer et qui pourrait lui valoir son premier Oscar) semble en effet faire des merveilles d'après les premiers retours (3 nominations aux Golden Globes).

21 janvier : Une merveilleuse histoire du temps (The Theory of Everything) de James Marsh. Encore un film biographique, cette fois-ci centré sur la vie du célèbre astrophysicien Stephen Hawking. Encore un film ayant récolté une poignée de nominations aux Golden Globes. Mes attentes sont moins importantes que Foxcatcher car je ne suis pas spécialement fan de Eddie Redmayne (qui joue le rôle de Hawking) mais ce sera certainement un des candidats aux Oscars et j'irai bien entendu le voir.

21 janvier (décidément) : Taken 3 et Mortdecai réalisés respectivement par Olivier Megaton et David Koepp. A des années lumières des films d'auteur susmentionnés, nous auront droit à la nouvelle mouture des (més)aventures de Liam Neeson (qui reste du bon divertissement bien bourrin) ainsi qu'à Mortdecai, la comédie au casting prestigieux (Johnny Depp, Gwyneth Paltrow, Ewan McGregor) et dont la bande annonce m'a bien fait rigoler.

28 janvier : The Imitation Game de Morten Tyldum. Encore une biographie (celle du mathématicien Alan Turing, interprété par Benedict Cumberbatch) et encore un film à Oscar ayant d'ores et déjà récolté 5 nominations aux Golden Globes. A nouveau, j'attends énormément la prestation de Benedict Cumberbatch qui est annoncé comme le favori à l'Oscar du meilleur acteur.

Foxcatcher

Février


4 février : Jupiter : Le Destin de l'univers (Jupiter Ascending) de Lana et Andy Wachowski. A l'origine prévu pour le 23 juillet 2014 (!), le nouveau film des réalisateurs de Matrix sortira finalement en février (la raison invoquée étant que les effets spéciaux n'étaient pas finis). Je l'attends car Cloud Atlas avait été un coup de coeur en 2013 mais j'ai de grosses craintes car les bandes-annonces en montrent beaucoup trop. J'espère tout de même que les Wachowski arriveront à surprendre.

11 février : Les Nouveaux Héros (Big Hero 6) de Don Hall et Chris Williams. Alors que nous avons été privé du traditionnel film d'animation Disney annuel en 2014 (du moins chez nous car il est disponible depuis un moment outre-Atlantique), Les Nouveaux Héros arrivera en février et sera le premier Disney à mettre en scène des personnages tirés des Comics Marvel depuis le rachat de ces derniers en 2009.

11 février : Cinquante Nuances de Grey (Fifty Shades of Grey) de Sam Taylor-Wood. N'ayant pas lu le livre, ce sera essentiellement par curiosité et pour enfin voir si cette histoire mérite vraiment tout son buzz.

18 février : American Sniper de Clint Eastwood. A nouveau une histoire vraie, celle de Chris Kyle (Bradley Cooper), le tireur d'élite ayant fait le plus de victimes de l'histoire militaire des Etats-Unis. Un des grands absents des Golden globes, le film reçoit des critiques favorables aux Etats-Unis. Clint Eastwood alternant le bon et le moins bon ces derniers temps, j'espère que le film sera à la hauteur d'un des derniers monstres sacrés du cinéma américain.

18 février : Réalité de Quentin Dupieux. Le seul film français du lot ! Si vous ne connaissez pas Quentin Dupieux, je vous conseille fortement de jeter un oeil à sa filmographie. Il s'est spécialisé dans des histoires toutes plus loufoques les unes que les autres avec un humour totalement absurde (Rubber en est un des meilleurs exemples, le film racontant l'histoire d'un pneu tueur).
Réalité semble suivre ce fil rouge, le synopsis (et la bande-annonce) parle d'ailleurs par lui-même : Jason, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d'horreur. Bob Marshal, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48h pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma…Avec Alain Chabat au casting, ça annonce quelque chose de vraiment bon !

25 février : Birdman (Birdman or The Unexpected Virtue of Ignorance) de Alejandro González Iñárritu. LE film que j'attends le plus en ce tout début d'année, la bande-annonce m'ayant complètement conquis. Le film relate l'histoire d'un ancien acteur de super-héros déchu. C'est un retour au premier plan en fanfare pour Michael Keaton avec un rôle qui lui sied en plus à merveille, ayant lui-même interprété Batman dans les deux films de Tim Burton.
Mettez à ses côtés Emma Stone et Edward Norton, le tout enrobé d'une réalisation qui semble complètement folle (avec de nombreux plans-séquences) et vous obtenez 7 nominations aux Golden Globes (faisant de lui le film le plus nommé à l'antichambre des Oscars).

Birdman

Mars


4 mars : Inherent Vice de Paul Thomas Anderson. Essentiellement car le film a l'air plutôt déjanté et parce que Anderson n'a jamais vraiment déçu (même si j'avoue avoir vu très peu de ses films). Joaquin Phoenix a l'air complètement génial !

11 mars : Diversion (Focus) de Glenn Ficarra et John Requa. Car Will Smith reste un acteur que j'adore et il se faisait assez rare sur grand écran ces derniers temps (si on excepte cette bouse ignoble qu'est Un Amour d'Hiver dont je ne veux plus jamais entendre parler).

18 mars : Hacker (Blackhat) de Michael Mann. Une de mes plus grosses attentes de l'année car ça fait déjà depuis 2009 et Public Enemies que l'on attend la nouvelle réalisation de Michael Mann. Cette fois-ci, c'est Chris Hemsworth qui a décroché le premier rôle et son personnage semble rester dans la lignée de tout ce qu'a fait Mann jusqu'à maintenant. Le génie et le sens absolu de l'esthétisme feront-ils à nouveau mouche cette fois-ci ? Réponse à la mi-mars !

18 mars : Divergente 2 : L'insurrection (Insurgent) de Robert Schwentke. Le premier avait été une bonne surprise mais j'irai voir ce deuxième uniquement par curiosité car la bande-annonce ne m'a pas du tout convaincu.

25 mars : Big Eyes de Tim Burton. Il faut dire que ça me surprend même un peu parce que je n'attendais absolument plus rien de Burton après Alice au Pays des Merveilles et Dark Shadows qui étaient l'un très mauvais et l'autre un gâchis. Avec Big Eyes, il revient au biopic 21 ans après Ed Wood et qu'est-ce que ça fait plaisir. De plus, exit les running-gag que sont Johnny Depp et Helena Bonham Carter et place à Christoph Waltz et Amy Adams (deux acteurs que j'aime beaucoup). Je ne bouderai pas mon plaisir de revoir Tim Burton faire autre chose que du Tim Burton et c'est ce que la bande-annonce semble promettre.

Hacker

Avril


1er avril : Fast and Furious 7 (Furious 7) de James Wan. La franchise des F&F est certainement à l'heure actuelle celle que je préfère, je n'ai jamais été déçu et le nouveau tournant pris par la série depuis l'épisode 4, à savoir de l'action à 100% avec des cascades surréalistes a vraiment été un gros coup de jeune pour la saga la plus lucrative d'Universal Pictures. Alors certes, ce septième épisode est entouré d'une histoire particulière depuis la mort de Paul Walker en fin d'année passée et on peut se demander comment la franchise va survivre sans lui (sachant que 3 films supplémentaires sont prévus !) mais le film semble remplir à nouveau son contrat de blockbuster survitaminé et je n'en demande pas plus.

29 avril : Avengers : L'ère d'Ultron (Avengers : Age of Ultron) de Joss Whedon. On reprend (presque) les mêmes et on recommence (que ce soit à la réalisation ou au niveau du casting) ! Si vous n'avez pas passé ces derniers mois dans une grotte, vous devez être au courant que le premier film estampillé Marvel de l'année conclura la Phase 2 du MCU. J'avais adoré le premier Avengers et c'est donc tout naturellement que j'attends celui-ci qui semble d'ores et déjà tenir ses promesses. J'ai quelques réserves concernant Ultron mais j'espère que le film me donnera tort. J'ai particulièrement hâte de voir ce que donne Quicksilver interprété par Aaron Taylor-Johnson.

Avengers : L'ère d'Ultron

Mai


13 mai : Mad Max : Fury Road de George Miller. 30 ans après le dernier Mad Max, Miller revient aux commandes de la célèbre saga d'action/science-fiction. Après la bande-annonce complètement folle diffusée ces derniers jours, difficile de ne pas être impatient de visionner ce qui s'annonce comme la claque de fin de printemps. J'attends beaucoup de Tom Hardy (que j'adore) qui a la lourde tâche de remplacer Mel Gibson dans le rôle de Max.

20 mai : Tomorrowland de Brad Bird dont on se sait finalement pas grand-chose si ce n'est que le film sera de la science-fiction inspirée de la section commune des parcs Disneyland portant le même nom (et que George Clooney tiendra le rôle principal). La bande-annonce a le mérite de mettre l'eau à la bouche et je suis curieux de voir le résultat.

Mad Max : Fury Road

Juin


10 juin : Jurassic World de Colin Trevorrow. Le grand retour de la célèbre saga devant laquelle nous avons tous flippé étant gosses (si si, pas la peine de nier) qui, en une bande-annonce, commence à me faire un peu peur. Là où Jurassic Park était révolutionnaire avec son utilisation d'animatroniques pour rendre les dinosaures le plus réaliste possible, Jurassic World semble jouer la carte des effets spéciaux et je crains que ça ne fasse perdre tout ce qui faisait le charme de son illustre aîné. Encore une fois, j'espère vraiment que le film me donnera tord même si on ne retrouvera certainement pas l'ambiance si particulière de Spielberg.

17 juin : Vice Versa (Inside Out) de Pete Docter. Un nouveau Pixar par le réalisateur de Monstres et Cie et Là-Haut, ça a de quoi mettre l'eau à la bouche. La bande-annonce, sans trop en montrer, promet déjà une histoire originale dont les héros seront les différentes émotions vivant dans la tête d'une jeune fille.

Jurassic World

Juillet


1er juillet : Terminator : Genisys de Alan Taylor. Je le mets quand même mais la bande-annonce semble promettre une sombre bouse. Le film est annoncé comme étant une sorte de reboot mais il est affligeant de voir à quel point le trailer ne se prive pas de multiplier les clins d'oeil aux deux premiers films. Qu'y-a-t'il de mal à ça ? Tout simplement que si j'ai envie de voir du Terminator 1 et 2...je regarde Terminator 1 et 2 tout simplement ! Ici on a juste l'impression d'avoir à faire à une parodie, n'est pas James Cameron qui veut ! De plus, Jai Courtney (ou l'acteur le moins charismatique du monde) est au casting et ça n'arrange en rien les choses.
Alors certes le film sera peut-être bon, mais quand on sort une bande-annonce comme ça, il y a de très bonnes raisons d'en douter.

22 juillet : Ant-Man de Peyton Reed. Ce nouveau venu dans l'Univers Marvel a longtemps été celui que j'attendais le plus, la raison à ça est que le génial Edgar Wright (Shaun of The Dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim) était annoncé sur le projet depuis 2006 (avant-même que Marvel ne lance sa Phase 1 !). Cependant, au grand dam de tous, Wright abandonna la réalisation du film pour cause de "différents artistiques" entre lui et la production. Peyton Reed, réalisateur ô combien moins prestigieux, a repris le projet mi-2014, Edgard Wright restant crédité comme scénariste.
Il n'empêche que le film semble très prometteur avec la présence de Paul Rudd et Michael Douglas entre autres. Du coup, je l'attends moins qu'Avengers mais je reste très impatient de voir le résultat de ce qui aurait certainement été le meilleur film Marvel si le studio avait soutenu Wright jusqu'au bout.

Ant-Man

Août


12 août : Ted 2 (Ted 2 : Back in the Habit) de Seth MacFarlane. On sait peut de choses du film si ce n'est qu'il verra l'arrivée de Morgan Freeman et Amanda Seyfried, j'espère juste que le film provoquera chez moi autant de fou-rires que le premier.

Septembre


30 septembre : The Walk de Robert Zemeckis. Peu de réalisateurs peuvent se vanter d'avoir autant de films cultes à leur actif que Robert Zemeckis (Retour Vers le Futur, Forrest Gump, Seul au Monde) ; chacune de ses réalisations est donc attendue au tournant. The Walk retrace l'histoire du funambule Philippe Petit (Joseph Gordon-Levitt) et un teaser qui ne dévoile pas grand-chose est déjà disponible. Le film de sortant qu'à fin septembre, les infos seront certainement diffusées au compte-gouttes d'ici là.

Octobre


23 octobre : Spectre de Sam Mendes. Chaque nouveau James Bond est un événement en soi et celui-ci n'échappera à la règle. Sam Mendes rempile après l'excellent Skyfall et tous les voyeurs sont au vert en attendant d'en savoir plus sur la 24ème aventure cinématographique de l'agent secret le plus connu du monde.

Décembre


18 décembre : Star Wars : Le Réveil de la Force (Star Wars : The Force Awakens) de J.J. Abrams. Sans aucun doute le film le plus attendu de l'année par à peu près tout le monde. Le 7ème épisode (et le premier d'une nouvelle trilogie) de la célèbre franchise de Space Opera a déjà fait gémir d'impatience les fans en dévoilant son premier teaser il y a quelques semaines. Si le film reste enrobé de mystère, Abrams a bien du mal à éviter les leaks en tout genre et on risque probablement d'en savoir trop avant la sortie du film.
J'ai confiance en Abrams qui reste sur un excellent reboot de la seconde franchise de space opera la plus connue : Star Trek. Le casting est prometteur avec un mélange entre les vieux de la vieille (Harrison Ford, Mark Hamill) et les petits nouveaux (Oscar Isaac, John Boyega, Domnhall Gleeson).
A n'en pas douter, Le Réveil de la Force devrait se battre avec Avengers pour prétendre au titre du film à plus gros succès au box-office de 2015.

23 décembre : Mission Impossible 5 de Christopher McQuarrie. Très peu d'infos concernant le nouveau volet de la série Mission Impossible si ce n'est la présence de Tom Cruise et de Simon Pegg. La saga ayant toujours été une valeur sûre, j'espère que McQuarrie arrivera à rester dans le même esprit, tout en la mettant au goût du jour.

Star Wars : Le Réveil de la Force

Pas encore de date de sortie précise


The Hateful Eight de Quentin Tarantino. Le film est en tournage et est confirmé pour 2015, ce qui en fait une de mes plus grandes attentes cette année, étant un grand fan du Monsieur. Deux ans après Django Unchained, Tarantino reste dans le western avec un film qui s'annonce autant sanglant que son prédécesseur. Tarantino lui-même a annoncé que le film serait tourné entièrement sur pellicule 70mm, fait rarissime de nos jours ! Ajoutez à ça un casting prestigieux et vous avez tous les ingrédients pour obtenir un nouveau grand film.

Knight of Cups de Terrence Malick. Alors qu'il fut un temps extrêmement peu productif (4 films seulement entre 1973 et 2005), Terrence Malick nous a sorti coup sur coup The Tree of Life en 2011 et A la Merveille en 2012. Il continue sur sa lancée puisqu'il travaille actuellement sur 3 projets différents ! Le premier d'entre eux est donc Knight of Cups qui sortira dans le courant de l'année 2015.
Le cas Terrence Malick est assez délicat à mes yeux car, même si je suis parfaitement conscient de son style contemplatif unique et sa réalisation atypique, j'ai toujours beaucoup de mal à entrer dans ses histoires (même si j'ai bien aimé La Ligne Rouge et Le Nouveau Monde). Ces dernières années, je trouve qu'il s'est un peu enfermé dans son style, ayant toujours l'impression de voir à chaque fois le même film avec un titre et des personnages différents. Le summum avait été atteint avec A la Merveille qui est un des films les plus ennuyeux qu'il m'ait été donné de voir.
J'attends cependant Knight of Cups car la bande-annonce semble enfin annoncer un certain renouvellement dans son style et j'avoue être assez curieux de voir le résultat final.

Knight of Cups
2015 s'annonce donc comme une excellente année, avec énormément de sorties prometteuses. Espérons juste que tout ce beau monde saura tenir ses promesses.
Rendez-vous en décembre prochain donc, pour le bilan !

(Petit bonus pour la route, l'excellente compilation annuelle de l'ensemble des films sortis en 2014) :


mercredi 24 décembre 2014

Magic in the Moonlight (2014)


Titre : Magic in the Moonlight

Date de sortie française : 22 octobre 2014

Réalisateur : Woody Allen (également scénariste)

Directeur de la photographie : Darius Khondji

Musique : Divers

Durée : 1h37

Avec : Emma Stone, Colin Firth, Macia Gay Harden, Hamish Linklater, Simon McBurney, Eileen Atkins






Synopsis Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère. (Source : Allociné)

Mon avis


La fin de l'année est là et j'en ai profité pour rattraper mon retard sur un film que j'avais envie de voir depuis un petit bout de temps maintenant : Magic in the Moonlight, la cuvée 2014 du très prolifique Woody Allen (qui a pris l'habitude de nous sortir un film par an tel un métronome depuis le début des années 1990).
Je dois dire que la seule bande annonce que j'ai vue était très alléchante: en effet, une histoire tournant autour d'un magicien ne pouvait que m'intéresser, tant la magie me fascine. De plus, la présence d'Emma Stone y est forcément pour quelque chose dans mon attente, car je la considère à l'heure actuelle, et en toute subjectivité bien évidemment, comme une des plus belles actrices d'Hollywood en plus d'être talentueuse.

L'an passé, on avait eu droit à Blue Jasmine (que j'avais d'ailleurs pas mal apprécié), qui se voulait beaucoup moins léger que ce qu'on peut avoir l'habitude de voir chez Allen et qui avait valu l'Oscar de la meilleure actrice à Cate Blanchett.
Avec Magic in the Moonlight, Woody Allen revient à son genre de prédilection, la comédie romantique.

L'histoire est centrée sur les personnages de Stanley Crawford, alias Wei Ling Soo (Colin Firth), un prestidigitateur de renommée mondiale et de Sophie Baker (Emma Stone), une jeune voyante que l'on dit extrêmement talentueuse.
Stanley est abordé par un vieil ami magicien à la fin d'un de ses spectacles, lui demandant son aide et ses talents d'analyse pour l'aider à débusquer une prétendue voyante dans le sud de la France.
Pour Stanley, aucun souci ne se pose car, jusqu'à ce jour, il avait toujours réussi à mettre à jour les impostures qu'il avait eues devant les yeux.
Il s'avérera cependant que Sophie a réellement un don et, devant son impuissance à démasquer l'imposture, Stanley va voir sa vision du monde complètement chamboulée.


Lorsque Woody Allen n'apparaît pas dans ses propres films, il a pris l'habitude de se faire transparaître à travers l'un de ses personnages. Ici, on le reconnaît dans Stanley, personnage hautain, pessimiste, narcissique, cynique et athée qui ne croît pas une seule seconde à tout ce qui dépasse la science. Ceci ne l'empêche cependant pas d'être attachant, particulièrement grâce à la performance toute en légèreté de Colin Firth.

Woody Allen est connu pour sa formidable direction d'actrices et Emma Stone trouve enfin, avec lui, un réalisateur qui exploite toute l'étendue de sa beauté et de son talent qui avaient un peu de la peine à s'exprimer à cause de choix de films qui ne s'y prêtaient pas (Gangster Squad, The Amazing Spiderman ou la bouse My Movie Project pour ne citer qu'eux).
Toutes les scènes avec elles (et je dis bien TOUTES) éblouissent le film, tant sa présence et son jeu de regards sont envoûtants.

Même si les deux protagonistes principaux sont excellent séparés, le film prend encore une autre ampleur quand ils sont les deux à l'écran, tant le duo fonctionne à merveille (certains voient d'ailleurs, de manière assez cynique, un rapprochement entre la relation Stanley-Sophie et la relation qu'aurait entretenu Woody Allen avec sa fille adoptive). C'est touchant et on y croit !
Le reste du casting s'en sort également très bien : mention spéciale à Eileen Atkins (qui joue la tante de Stanley) qui a droit à une scène de dialogue extrêmement bien écrite et absolument jouissive avec son neveu vers la fin du film.


Comme je l'ai mentionné plus haut, Emma Stone transperce l'écran à chaque fois qu'elle apparaît, Woody Allen ne se gênant pas pour enchaîner les gros plans sur elle. Cependant, le film entier est une pure merveille à l’œil.
Je suis donc obligé ici de parler de la photographie qui est une des plus belles que j'aie pu voir depuis longtemps. Darius Khondji collabore ici pour la 4ème fois avec Woody Allen et va de nouveau opérer sur son prochain film, encore sans titre, prévu pour l'an prochain (avec Emma Stone à nouveau - que du bon en perspective).
Les plans à l'extérieur tirent parfaitement parti de la lumière naturelle tandis que les scènes en intérieures de démarquent par leur lumière tamisée qui donnent un cachet particulièrement savoureux à l'oeuvre.
L'ensemble du film est très coloré (certains tons sépia m'ont d'ailleurs beaucoup fait penser à du Wes Anderson) et le tournage extérieur en Côte d'Azur nous offre des paysages somptueux.

La musique, comme l'esthétique du film nous plonge complètement dans cette ambiance des années '20. A défaut d'avoir à ses côtés un compositeur attitré, Woody Allen est allé piocher dans plusieurs compositions de l'époque pour un résultat des plus réussi. Un plaisir pour les yeux et les oreilles donc.

Magic in the Moonlight s'est présenté à moi comme un véritable coup de cœur de cette fin d'année 2014. Extrêmement beau, profondément bien écrit et avec des acteurs qui font des merveilles, cette cuvée 2014 de Woody Allen s'avère tout bonnement excellente. Qu'il est bon de voir de temps en temps des comédies qui ne font pas passer la romance avant tout (celle-ci ne prenant une place dans le récit qu'à la toute fin), qui sachent rester légères sans tomber dans le niais, qui réussissent à être merveilleusement belles sans tomber pour autant dans le contemplatif.
Si vous ne l'avez pas encore vu et que vous cherchez un film à aller voir pour ces fêtes de fin d'années, foncez le voir !


lundi 15 décembre 2014

Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées (2014)

Titre original : The Hobbit : The Battle of the Five Armies

Date de sortie française : 10 décembre 2014

Réalisateur : Peter Jackson

Scénario : Peter Jackson, Guillermo Del Toro, Fran Walsh et Philippa Boyens (d'après l'oeuvre originale de J.R.R. Tolkien)

Directeur de la photographie : Andrew Lesnie

Musique : Howard Shore

Durée : 2h24

Avec : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Luke Evans, Orlando Bloom, Evangeline Lilly et Benedict Cumberbatch



Synopsis Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron. (Source : Allociné)

AVERTISSEMENT : Cet article contient des spoilers, si vous n'avez pas encore vu le film et comptez le voir, passez votre chemin !

Mon Avis


C'est LA sortie de cette fin d'année dans le (petit) monde des blockbusters : le dernier volet de la trilogie de Bilbo le Hobbit, tirée du livre (unique lui) du même nom.
Avant de parler plus en profondeur de cette conclusion, je tenais à revenir rapidement sur les deux premiers films, sortis en 2012 et 2013.

Un voyage Inattendu marquait le retour de Peter Jackson en Terre du Milieu, 9 ans après la fin du Seigneur des Anneaux, la trilogie au succès public et critique qui avait relancé l'engouement pour le genre de l'heroic fantasy au cinéma. Il était donc bien évidemment attendu au tournant, tout le monde se demandant si Jackson allait réitérer ce qui avait fait le succès de la trilogie de l'Anneau.
Me concernant, la sauce n'avait pris qu'à moitié, le film souffrant en effet de passablement de défauts, le principal étant dû au rythme et au découpage du film, ce qu'on peut incomber à la fois au choix de diviser le livre en 3 films mais également à certains choix de réalisation.
On se retrouvait avec une première demi-heure inintéressante au possible et le reste du film qui jonglait en permanence entre des scènes d'action et des moments complètement plats.

Ce fut clairement refroidi, mais ayant toujours de l'espoir, que j'étais allé visionner la Désolation de Smaug qui avait le mérite d'être bien plus intéressant sur tous les points, avec une intrigue allant crescendo et cette confrontation finale avec Smaug (extrêmement charismatique grâce à la performance de Benedict Cumberbatch) qui promettait le meilleur pour la conclusion avec un très gros cliffhanger.

Un petit tour de Smaug et puis s'en va

Ce dernier volet commence donc exactement à l'endroit où le second volet nous avait quittés, avec Smaug qui s'en va réduire en cendres Lacville. Une séquence plutôt intense pour les...5 minutes qu'elle dure.
Nous abordons déjà ici un des gros problèmes du film : Smaug est abattu par Bard (Luke Evans) avant même que le sous-titre du film n'apparaisse à l'écran ! N'ayant pas lu le livre, je m'attendais à ce que Smaug tienne une place importante dans ce dernier film ; nous parlons quand même ici de l'antagoniste principal qui nous est présenté dès le premier plan du tout premier film (à la manière de Sauron dans la trilogie de l'Anneau). Toute l'intrigue est censée nous mener jusqu'à cette fameuse confrontation avec le dragon à Erebor et, finalement, on se tourne vers autre chose alors qu'on vient à peine d'entrer dans le film.
La même remarque peut être fait pour la séquence avec le Nécromancien qui est, elle aussi, expédiée en moins de 10 minutes.


Le film balaie donc tout le montage alterné du deuxième chapitre pour nous mener à la préparation et à la bataille finale proprement dite au pied de la Montagne Solitaire. En voyant ça, on peut vraiment se poser la question de l'intérêt du découpage en trois parties. Le tout aurait été bien plus intense avec une première partie consacrée à la marche vers Erebor et une seconde partie entièrement dédiée à Smaug et à la Bataille des Cinq Armées.
La conséquence de tout ça est que nous avons un climax d'entrée de jeu avec l'attaque de Lacville et la bataille contre le Nécromancien, un gros vide au milieu et un nouveau climax avec la bataille pour Erebor. Le film est en manque flagrant de ce côté épique qui faisait toute la force du Retour du Roi, nous avons bien entendu une bataille de masse en plaine mais les enjeux de cette guerre vont se jouer au niveau des affrontements en face à face (que ce soit Thorin contre Azog ou Legolas contre Bolg). La grande bataille est donc elle aussi reléguée assez rapidement au second plan pour se concentrer sur les protagonistes principaux.

Le "Hobbit" ?

Concernant ces derniers, on constate - de manière assez incompréhensible - que Bilbon ne joue finalement qu'on rôle assez mineur dans cette conclusion, pour un film nommé "Le Hobbit", on aurait pu s'attendre à une place plus importante pour celui-ci. Même Legolas, qui n'apparaît tout simplement pas dans le livre, est davantage mis en avant...peut-être était-ce la manière de Peter Jackson de faire plaisir à tous ses fans de la première heure mais toujours est-il qu'il est vraiment dommage de ne pas voir Bilbon davantage, d'autant plus que Martin Freeman est un excellent acteur qui a su rendre son personnage attachant.

La fin du film avec ces différentes confrontations est d'ailleurs extrêmement prévisible, même pour quelqu'un n'ayant pas lu le livre: la faute à une utilisation abusive du deus ex machina qui permet de conforter le spectateur quant au destin des personnages. 


Quand de bonnes idées pointent le bout de leur nez

Certes je suis très critique, mais tout n'est pas à jeter pour autant. Le film joue bien son rôle de divertissement, principalement grâce à la mise en scène toujours très soignée de Peter Jackson. Certains plans sont très bien pensés et les batailles restent toujours parfaitement lisibles, la lisibilité est encore améliorée par l'utilisation du HFR et ses fameuses 48 images/seconde qui permet d'éviter tout effet de flou, inhérent à ce genre de film qui utilise énormément de travelling. L'effet saute d'ailleurs immédiatement aux yeux dès la scène d'introduction avec la destruction de Lacville, à tel point qu'on a parfois presque l'impression que le film est projeté en accéléré.
Le HFR permet d'augmenter le confort de la 3D, cependant je n'ai pas trouvé cette dernière transcendante, la profondeur ne se faisant jamais vraiment sentir.
Nous avons droit à certaines scènes plutôt impressionnantes, je pense ici principalement à une scène avec Legolas (qui est un habitué de ce genre d'exercice depuis le Seigneur des Anneaux) qui court sur un pont en train de s'écrouler ou à la scène avec les "mange-terre" qui frayent un chemin à l'armée des orcs.
Petit détail amusant : les montures utilisées par les nains sont à l'opposé de l'idée que l'on s'en fait d'habitude, on aura donc droit à un cochon de guerre ou encore à un bouquetin de guerre, ça aura eu le mérite de me faire sourire et plus d'être une plutôt bonne idée.

J'ai tout de même un reproche à faire à la trilogie du Hobbit concernant la réalisation, c'est l'utilisation des effets spéciaux et le tournage en studio. Alors qu'on avait droit aux paysages somptueux de Nouvelle-Zélande dans le Seigneur des Anneaux, ces plans sont beaucoup plus rares dans les aventures de Bilbon. Nous retrouvons certes de grands environnements verdoyants mais l'utilisation du fond vert se ressent alors que je n'avais pas eu cette impression sur la précédente trilogie.
La scène du combat contre le Nécromancien se conclut par l'intervention de "Dark Galadriel" (je ne sais pas s'il y a un nom spécifique, les fans m'excuseront) mais le rendu visuel de cette dernière est d'une laideur sidérante, la version de la Communauté de l'Anneau était bien plus réussie alors que ce dernier est sorti en 2001 !


Peter Jackson s'est à nouveau attaché les services de Howard Shore pour composer la musique du Hobbit. Alors que son travail sur la trilogie de l'Anneau avait été unanimement salué (2 Oscars pour la Communauté de l'Anneau et le Retour du Roi), il n'a pas eu droit aux mêmes honneurs cette fois-ci.
Pourtant, la musique du premier chapitre était particulièrement mémorable avec des mélodies très entraînantes et débordantes de cet esprit d'aventure.
Que ce soit pour la Désolation de Smaug ou pour ce dernier volet, on pourra regretter l'absence de vrais thèmes marquants tels que ceux qu'on entendait il y a 10 ans de cela. A vrai dire, le seul thème que j'ai vraiment retenu est le thème de l'Anneau qui est d'ailleurs repris de la première trilogie.

Pour conclure...

Vous l'avez compris, le film est une déception. Là où le Seigneur des Anneaux offrait une réelle conclusion à cette trilogie grandiose, je n'ai pas perçu ce dernier Hobbit comme une réelle fin, faute d'émotions et de grandiose.
Certaines questions restent même carrément sans réponse : qu'advient-il de l'Arkenstone une fois que Bard se retrouve en sa possession ? Qu'advient-il de la lignée de Durin ?
On pourrait également parler de certaines incohérences et de défauts d'écriture assez grossiers (le fait que Thorin soit acclamé comme une légende après sa mort alors qu'on ne dit pas un seul mot sur Kili et Fili qu'on a simplement laissé crever dans leur coin) mais je pense que les principaux défauts du film proviennent de la fragmentation d'un livre de 350 pages en 3 films, ce qui amène à des longueurs et des gros problèmes de montage. La Bataille des Cinq Armées est symptomatique dans le sens où une des meilleures scènes du film est l'attaque de Smaug et tout le reste du film nous laisse dans l'expectation d'une fin épique qui n'arrivera finalement jamais (où pas de la façon dont on l'aurait souhaité), si ce n'est dans la version longue qui aurait d'ailleurs dû être la version cinéma car un réalisateur comme Jackson avait certainement carte blanche pour nous balancer directement une version de 2h50 sur grand écran.

La trilogie du Hobbit est donc condamnée à vivre à jamais dans l'ombre de son illustre aînée et la question de pose de savoir si les gens se rappelleront encore réellement de celle-ci dans quelques années. La Désolation de Smaug restera le meilleur film des trois à mes yeux, loin devant le premier et cette conclusion.
Peter Jackson peut désormais se consacrer entièrement au prochain Tintin, prévu en 2016 et que j'attends d'ores et déjà de pied ferme !


dimanche 7 décembre 2014

Night Call (2014)

Titre original : Nightcrawler

Date de sortie française : 26 novembre 2014

Réalisateur : Dan Gilroy (également scénariste)

Directeur de la photographie : Robert Elswit

Musique : James Newton Howard

Durée : 1h57

Avec : Jake Gyllenhaal, Rene Russo et Riz Ahmed







Synopsis Lou Bloom est un chômeur à Los Angeles qui gagne de l'argent en revendant des métaux volés. Une nuit, il assiste à un accident de la route et après avoir vu les caméras de télévision venues filmer la scène, il décide de se lancer lui aussi dans la réalisation de vidéos. En écoutant les fréquences radios de la police, il parcourt les rues de nuit afin de trouver des images choc qu'il revend ensuite à des chaînes de télévision locales. (Source : Wikipédia)

Mon avis


Habitué au travail de scénariste - il a notamment écrit le scénario du dernier Jason Bourne réalisé par son frère - Dan Gilroy signe avec Night Call (titre français qui perd d'ailleurs complètement le sens du film mais passons) sa première réalisation.
Que donne donc ce premier film ? Est-ce un premier essai réussi ou est-ce qu'il se vautre totalement ?

Ma réponse est claire : c'est du bon, voire même du très bon par moments !
La première chose qui saute aux yeux en visionnant le film est l'influence très marquée de Michael Mann dans la façon de filmer la ville de Los Angeles nocturne. L'ambiance très urbaine ainsi que les plans aériens de la ville ne sont pas sans rappeler Collateral (qui se déroulait aussi à Los Angeles, le temps d'une soirée) voire Drive sur certains aspects.

Alors certes, on n'atteint pas la puissance visuelle du chef-d'oeuvre de Mann mais le film a le mérite de présenter certains plans d'une pure beauté (je pense ici en particulier aux plans aériens de début de films ainsi que certains plans en voiture).
Il faut dire que Dan Gilroy s'est attaché les services d'un chef opérateur renommé en la personne de Robert Elswit, oscarisé pour son travail sur There Will Be Blood en 2008. La photographie nocturne est vraiment très agréable à l'oeil avec beaucoup de lumières vives sans pour autant faire mal aux yeux. Dans les scènes en voiture entre les personnages de Lou et Rick (son stagiaire), il y a toujours une lumière d'appoint utilisée afin de ne pas les garder leurs visages dans l'ombre.

Qui dit personnages dit acteurs derrière ceux-ci, parlons-en justement.
Jake Gyllenhaal enchaîne ces derniers temps les rôles intéressants qui s'écartent de ce qu'il a l'habitude de jouer.
Après les deux bons Prisoners et Enemy de Denis Villeneuve, Jake Gyllenhaal a perdu plus de 15 kilos pour jouer le rôle de cet apprenti reporter amoral et il va de nouveau effectuer une transformation physique impressionnante pour son prochain film, Southpaw, où il incarnera un boxeur (à croire qu'il essaye de suivre le chemin de Christian Bale).
Sa prestation dans Night Call est vraiment maîtrisée de bout en bout. Lou est ce qu'on pourrait définir comme l'antihéros par excellence dans le sens où on ne ressent jamais une réelle empathie pour lui et le jeu de Jake Gyllenhaal y est pour beaucoup.
Riz Ahmed joue Rick, ce jeune sans emploi embauché par Lou pour une période de stage et qui va devoir le suivre, souvent à contrecœur, sur toutes les scènes de crime sordides. Je dois avouer que je vais très vite oublier ce personnage qui apparaît totalement transparent jusqu'au dernier quart du film.
Rene Russo est crédible dans son rôle de directrice d'une chaîne de télévision qui va subir le chantage mesquin de Lou sous peine de perdre son boulot.

Le scénario (écrit lui aussi par Dan Gilroy) est un des gros points forts du film. Celui-ci présente bien évidemment une satire des médias qui sont souvent prêts à tout pour obtenir la meilleure exclusivité et, grâce à ça, les plus grosses audiences. L'histoire est présentée selon le point de vue de Lou qui est ce qu'on appelle un "free-lance" dans le milieu, dans le sens qu'il n'est affilié à aucune chaîne et qu'il va revendre ses prises à la plus offrante.
L'intrigue repose sur cette envie de savoir jusqu'où Lou est prêt à aller pour obtenir l'exclusivité la plus choquante, la plus sanglante. Les plans tordus qu'il met au point deviennent de plus en plus glauque au fil du temps et on se rend compte à quel point ce personnage est froid, à la limite du sociopathe.
Glauque, le film l'est par son scénario mais également par son image. Comme déjà mentionné plus haut, l'intrigue se déroule principalement de nuit et Lou traque les scoops afin que la chaîne à qui il les revend puisse diffuser les images dès le petit matin.
La vision de ce chasseur d'images qui passe outre la barrière de sécurité d'une scène de crime afin d'aller filmer un cadavre en gros plan est déjà dérangeante, mais que dire du fait qu'il prend du plaisir à le faire et qu'il y a même une véritable compétition entre les "free-lancers" pour qui arrivera le premier sur les lieux d'une fusillade, parfois même avant la police elle-même ? Que dire des plans qu'il manigance afin d'éliminer la concurrence ?
Le film pose finalement de vraies questions, est-on si loin de la vérité que ça ? Quand on connaît la propension des médias pour tout ce qui choque, on est véritablement en droit de s'interroger.

James Newton Howard s'est chargé de la composition de la musique qui, finalement, se trouve être assez discrète. Nous avons ici affaire plus à une musique d'ambiance qu'à une musique de spectacle et, de ce fait, il n'y a aucun thème que je retiens en sortant du film. Il est toutefois plaisant de constater que l'ambiance sonore se raccorde parfaitement à l'esthétisme du film.

Je ne peux donc que vous conseiller d'aller voir Night Call si vous ne l'avez pas encore vu et encore plus si vous aimez ce genre de film assez malsain. Tout n'est évidemment pas parfait : on pourra reprocher au long-métrage sa fin un peu précipitée et une réalisation un poil impersonnelle par moments mais ceci ne gâche en rien de plaisir du visionnage. A une époque où les médias prennent de plus en plus d'importance dans notre quotidien, le film a le mérité de nous montrer un autre visage de ceux-ci et la fine frontière entre la fiction et la réalité a parfois bien du mal à être tracée.


mardi 25 novembre 2014

Hunger Games : La Révolte, partie 1 (2014)

Titre original : The Hunger Games : Mockingjay - Part 1

Date de sortie française : 19 novembre 2014

Réalisateur : Francis Lawrence

Scénario : Danny Strong (d'après l'oeuvre originale de Suzanne Collins)

Directeur de la photographie : Jo Willems

Musique : James Newton Howard

Durée : 2h03

Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Philip Seymour Hoffman, Julianne Moore, Donald Sutherland




Synopsis Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir. (Source : Allociné)

Mon avis


Parmi la vague des adaptations de romans young adult de ces derniers temps, Hunger Games se démarque par une intrigue se voulant sombre et un (prétendu) vrai message à faire passer.
Autant dire que, n'ayant pas lu les livres, je n'attendais absolument pas le premier film. Alors qu'on sortait à peine de la franchise Twilight, je m'attendais à voir à nouveau une franchise niaise au possible avec un triangle amoureux complètement pitoyable et une histoire qui n'aurait d'intrigue que le nom.
Je suis donc ressorti de la première séance agréablement surpris, tout simplement car ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. La thématique du film, tout en n'étant pas révolutionnaire (les parallèles avec Battle Royale sont nombreux), avait le mérite d'être plutôt enthousiasmante. Le film contenait de plus une bonne dose d'action et permis à Jennifer Lawrence (qui avait déjà décroché un autre grand rôle, celui de Mystique dans X-Men : Le Commencement) de connaître une renommée internationale.

J'étais donc allé visionner le second n'ayant plus l'effet de surprise et, de manière presque attendue, j'avais été plutôt déçu, tant le film était ennuyant durant plus de 1h20 (c'est-à-dire jusqu'au moment où ils rentrent dans l'arène !) ; sans parler de sa coupure de fin beaucoup trop brusque et frustrante.

En cette fin d'année sort donc l'adaptation du 3ème livre...ou plutôt la première partie de cette fin car, comme c'était déjà le cas pour Harry Potter et Twilight, les producteurs ont décidé de scinder la conclusion en deux pour engranger encore plus de recettes de cette franchise extrêmement lucrative (car il ne faut pas se leurrer, la vraie raison est celle-ci).


Le film commence donc là où s'était achevé le second. Katniss a été rapatriée au District 13, enterré, pour se protéger des attaques du Capitole et elle va devenir petit à petit le symbole de la révolution - le fameux geai moqueur - de tous les Districts contre le gouvernement, épaulée entre autres par la présidente du District 13, Alma Coin (Julianne Moore) et l'ex haut-juge Plutarch Heavensbee (le regretté Philip Seymour Hoffman).

Un bon point à signaler d'emblée, je ne me suis pas ennuyé pendant le film, ce qui était plutôt inespéré car il est désormais clair que toute l'action se situera dans la deuxième partie.
Il est cependant difficile de nier l'évidence : cette première partie sert clairement de prologue à la seconde partie qui sortira en fin d'année prochaine, si bien que certaines mauvaises langues vont même jusqu'à dire qu'il ne s'agit en fait que d'un trailer pour l'ultime chapitre. Personnellement, je n'irai pas jusqu'à affirmer cela car le film est quand même structuré de manière à bien mettre en place tous les éléments clés qui mèneront à la conclusion.

Je tiens particulièrement à parler du casting car la franchise Hunger Games a le mérite d'avoir pu recruter plusieurs grands noms du paysage hollywoodien. Outre Jennifer Lawrence, il est à noter la présence, et ce depuis le premier chapitre, de Woody Harrelson qui parvient à relever le niveau à chacune de ses apparitions.
Le deuxième volet a vu l'excellent Philip Seymour Hoffman rejoindre le casting et cette troisième partie voit débarquer une autre pointure en la personne de Julianne Moore. Pour les fans de Game of Thrones, il est à noter aussi l'apparition de Natalie Dormer dans le rôle d'une réalisatrice de films de propagande au look vraiment badass !
On pourrait d'ailleurs vraiment se demander quelle tête aurait le film sans eux car leurs personnages respectifs ne sont pas vraiment profonds en soi et, pourtant, ils arrivent à se démarquer de la masse par leur présence.
Jennifer Lawrence était très bonne dans les deux premiers films mais un petit peu en-dessous cette fois-ci. La raison à cela est qu'elle a tendance à surjouer à certaines occasions (particulièrement quand elle se met à geindre et à pleurer, ce qui a réussi à provoquer des rires dans la salle à certains moments qui étaient présentés comme étant profondément dramatiques !
Josh Hutcherson, quant à lui, est tellement faux durant tout le film que j'ai finis par me moquer totalement de ce qui allait lui arriver. Ceci est vraiment dommageable quand on pense que son personnage est un des principaux protagonistes ! Alors certes il n'a jamais transpiré le charisme, mais il avait au moins le mérite d'être un minimum intéressant dans les deux premiers volets, ce qui n'est plus du tout le cas ici.


Comme je l'ai déjà signalé plus haut, je ne me suis jamais vraiment ennuyé durant la projection, je n'ai cependant jamais été enthousiasmé non plus.
Certaines scènes ont le mérite d'être assez fortes et belles à regarder, je pense ici tout particulièrement au moment où Katniss se met à chanter Hanging Tree, suivi par un chœur tout entier.
Dans l'ensemble, cependant, ces scènes sont en grande minorité, faute encore une fois à la coupure qui laisse donc avec des dialogues parfois bien niais qui tentent de convaincre les personnes qui en douteraient encore que la dictature c'est le mal et la démocratie le bien !
Il y a quelques tentatives d'amener un peu d'action dans tout ça (le bombardement de l'hôpital, l'infiltration du Capitole) mais ça reste vraiment trop gentil pour faire forte impression. On est loin de la violence et de la cruauté des arènes où se déroulaient les jeux.

Le film se termine bien évidemment sur un cliffhanger... heureusement celui-ci est moins brusque et bâclé que la conclusion de l'Embrasement. Il n'est pas pour autant extrêmement judicieux dans le sens où il ne m'a procuré aucun sentiment d'impatience. Certes j'ai envie de voir la dernière partie pour voir comment l'histoire s'achève mais celle-ci pourrait sortir dans 1 an ou dans 10, ça ne me dérangerait pas plus que ça. Pour faire un parallèle, j'avais trouvé la coupure du dernier Harry Potter bien plus intéressante, que ce soit au niveau de la symbolique du moment ou du suspense (et je tiens à préciser que là, j'avais lu le bouquin !).

La première partie de cette conclusion s'en sort donc légèrement mieux que le second volet mais est clairement en-dessous du premier pour lequel, je le rappelle, l'effet de surprise avait joué un grand rôle dans mon ressenti.
Comme c'est souvent le cas avec ces franchises young adult, l'histoire se veut de plus en plus sombre à mesure que celle-ci avance. Avec Hunger Games, l'ambiance était déjà sombre et immorale dès le premier chapitre et c'est surtout au niveau de l'image que la Révolte peut se voir comme étant plus glauque que ses prédécesseurs...clairement pas au niveau du scénario qui, finalement, n'apporte pas grand-chose de plus par rapport à la conclusion du second chapitre.

samedi 15 novembre 2014

The Da Vinci Code (2006) - Collaboration avec La Magie des Mots

Titre : The Da Vinci Code

Date de sortie française : 17 mai 2006

Réalisateur : Ron Howard

Scénario : Akiva Goldsman (d'après l'oeuvre originale de Dan Brown)

Directeur de la photographie : Salvatore Totino

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h54 (version longue)

Avec : Tom Hanks, Audrey Tautou, Jean Reno, Ian McKellen, Paul Bettany, Alfred Molina




Synopsis Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les oeuvres de Léonard de Vinci. Tous les indices convergent vers une organisation religieuse aussi mystérieuse que puissante, prête à tout pour protéger un secret capable de détruire un dogme deux fois millénaire...De Paris à Londres, puis en Ecosse, Langdon et Sophie vont tout tenter pour déchiffrer le code et approcher les secrets qui remettent en cause les fondements mêmes de l'humanité... (Source : Allocine)

Avant-propos


Avant de parler du film à proprement, j'aimerais introduire le contexte particulier dans lequel j'écris cet article. Il s'agit en effet de la première collaboration que j'effectue avec mon amie qui tient le blog Lectures à la pleine lune. J'ai déjà expliqué en détail en quoi consisteront exactement ces collaborations dans l'onglet "Partenaires" situé à la droite de ce présent blog.
Pour résumé, le principe sera de se mettre d'accord sur une oeuvre littéraire en particulier qui a été adaptée en film. Un article détaillé concernant uniquement le livre sera disponible sur La Magie des Mots et mon propre avis sur le film (et uniquement celui-ci) sera disponible ici même.
Il ne sera jamais question de parler de qualité de l'adaptation mais uniquement de l'oeuvre cinématographique en tant que telle, libre à vous de vous faire votre propre avis après avoir pris connaissance de chacun de ces articles.

Pour découvrir l'article concernant le livre, c'est par ici que ça se passe !

Mon avis


Difficile pour moi de parler de Da Vinci Code de manière objective car je partais avec un gros a priori négatif. Tout d'abord car j'avais vu le film il y a quelques années et que je n'en avais pratiquement aucun souvenir (ce qui est déjà mauvais signe en soi) mais surtout car l'histoire est essentiellement centrée sur la religion, ce qui a le don de particulièrement me rebuter.

Le film se concentre sur les deux protagonistes principaux, le professeur Robert Langdon (Tom Hanks) et la cryptologue Sophie Neveu (Audrey Tautou) dont le grand-père, conservateur au Musée du Louvre, vient de mourir assassiné. Celui-ci a laissé un message "P.S. Trouver Robert Langdon" juste à côté de son corps.
Pour cette raison, le commissaire Bézu Fache (Jean Reno) et persuadé que Langdon est l'auteur du meurtre et une course-poursuite s'enclenche, qui durera pendant une grande partie du film.

L'intrigue du film repose en fait sur deux éléments principaux, la traque de Langdon par la police et la chasse au trésor reposant sur un jeu d'indices qui est censé mener celui-ci et Sophie Neveu à l'un des plus grands secrets de l'humanité : le Saint Graal.


Plusieurs choses m'ont vraiment gêné dans le film. Tout d'abord, le jeu d'acteur. J'apprécie l'effort qui a été fait de prendre de vrais acteurs français pour jouer les personnages français mais ça a dû poser passablement de problèmes au niveau de la direction (et encore, ça n'explique pas tout) car c'est assez catastrophique.
Tout d'abord, Audrey Tautou sonne horriblement faux dans tout ce qu'elle dit et dans toutes les émotions qu'elle essaye de faire passer, en tout dans la première moitié du film (ça s'arrange légèrement par la suite).
Tom Hanks (3ème collaboration avec Ron Howard) s'en sort honorablement grâce à son talent, mais ce n'est clairement pas un de ses rôles marquants.
La palme de la crédibilité zéro est toutefois attribuée à Jean Reno qui livre une prestation ridicule au possible. Combien de fois ai-je levé les yeux au ciel avec un sourire décontenancé à chaque moment où il essaye de hausser la voix pour se donner de l'autorité ? Parfois c'est même tellement aberrant que ça en devient comique.

Ajoutons à ça le fait qu'il n'y a pratiquement aucun développement psychologique des personnages (mis à part Neveu et, dans une moindre mesure, Langdon), il devient très difficile de s'attacher à eux ne serait-ce qu'à un seul moment dans le film.

Heureusement, certains acteurs viennent relever le niveau en livrant une prestation solide, particulièrement Ian McKellen qui apparaît d'ailleurs dans toutes les meilleures scènes du film (avec mention d'ailleurs à son accent britannique qui donne un certain charme au personnage).
Paul Bettany (qui collabore à nouveau avec Ron Howard après Un Homme d'exception) est également convaincant dans son rôle de membre de l'Opus Dei albinos qui se flagelle devant la croix du Christ.

Le film contient beaucoup de rebondissements, le problème c'est qu'ils sont tous incroyablement prévisibles (et même clichés pour certains). A chaque fois que je me suis dit : "X va trahir Y pour Z raison", le film me donnait raison par la suite (à peu de choses près). Du coup, aucune surprise et j'ai eu beaucoup de peine à ne pas décrocher car la seule inconnue qui demeurait était la fin du film qui constitue finalement un banal "happy end".
Mention spéciale à un deus ex machina complètement ridicule qui intervient quand Langdon et Neveu se trouvent dans la première église londonienne (je ne préciserai pas de quoi il s'agit pour éviter de spoiler mais ça vaut le coup d'oeil).


Niveau réalisation, c'est correct mais on est loin du réalisateur oscarisé pour un Homme d'exception (voir même de Rush plus récemment qui avait été un petit coup de coeur, étant fan de F1).
Plusieurs flashbacks sont présent tout au long du film, servant soit au développement des personnages, soit à expliquer un point particulier de l'intrigue.
Les flashbacks, lorsqu'ils sont bien utilisés, sont plutôt intéressant; le problème est que les films modernes en abusent. Nous avons en plus ici le cliché du flashback habituel avec un filtre assez dégueulasse qui nous montre le personnage plus jeune et la raison pour laquelle il a ses problèmes actuels.
Certains plans font très "documentaire" chose plutôt étrange car ce n'est pas vraiment en accord avec le reste film.

La musique est composée par Hans Zimmer (encore lui !) qui venait de terminer son travail sur deux gros blockbusters (Batman Begins et le deuxième Pirates Des Caraïbes).
Dans l'ensemble, la musique est plutôt discrète (assez inhabituel pour du Zimmer) et plutôt oubliable me concernant. Aucune musique ne m'est restée dans la tête à la fin du film, mis à part Chevaliers de Sangreal car c'est celle que l'on entend lors de la toute dernière scène du film (et encore, je l'avais oubliée le lendemain).


Tout n'est évidemment pas à jeter dans ce film, le fait que l'intrigue tourne autour d'une chasse au trésor est d'ailleurs l'élément qui a fait que je n'ai pas complètement décroché après une heure car j'ai toujours été fan de ce jeu consistant d'aller d'indice en indice pour trouver un objet en particulier.
Malgré tout, il y a beaucoup trop d'éléments qui viennent gâcher le plaisir. Certains ne sont que des détails, mais c'est justement dans la maîtrise des détails que l'on reconnaît les grands films, ce qui n'est absolument pas le cas de The Da Vinci Code.
Entre un jeu d'acteur à la ramasse, une intrigue prévisible, le tout sur un fond de thématique religieuse, il est clair que ce film n'avait absolument rien pour me séduire...essayé mais pas pu !

A conseiller tout de même aux fans du livre qui, d'après les retours que j'ai eu, ont des chances d'être conquis.

samedi 8 novembre 2014

Interstellar (2014)

Titre : Interstellar

Date de sortie française : 5 novembre 2014

Réalisateur : Christopher Nolan

Scénario : Christopher Nolan et Jonathan Nolan

Directeur de la photographie : Hoyte Van Hoytema

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h49

Avec : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Wes Bentley, David Gyasi, Casey Affleck, Michael Caine




Synopsis Dans un futur proche sur une Terre exsangue, un groupe d'explorateurs mené par Cooper utilise un vaisseau interstellaire pour franchir un trou de ver, récemment découvert, permettant de parcourir des distances jusque-là infranchissables afin de trouver une nouvelle planète habitable à coloniser pour l'humanité (Source : Wikipedia)

Mon avis


Avant de commencer, je tiens à préciser que j'ai visionné le film dans les meilleures conditions possibles, c'est-à-dire en IMAX VO. Je ne peux que vous conseiller de faire de même si vous avez une salle IMAX à proximité afin de pouvoir apprécier pleinement le film.

Interstellar est donc le 9ème film de Christopher Nolan, qui a réussi à obtenir une notoriété certaine auprès du public grâce à ses blockbusters qualifiés de "intelligents" mais également car il a réussi ce qui semblait impensable il y a 10 ans de cela : ressusciter la licence Batman au cinéma.
Comme je l'avais déjà signalé dans mon article concernant mes attentes sur Interstellar, le cinéma de Nolan me parle tout particulièrement, bien qu'il ne soit pas exempt de défaut. Interstellar représentait depuis son annonce une sorte de fantasme ultime mélangeant cinéma de science-fiction et astrophysique, deux domaines qui me parlent beaucoup.

Mais qu'est-ce donc qu'Interstellar, concrètement ?

Le film nous présente notre planète dans un futur proche où les plantations se meurent d'année en année et où seul le maïs est encore cultivable. La civilisation doit vivre au rythme d'énormes tempêtes de sable et l'avenir de notre planète bleue nous est présenté comme étant invivable.
Cooper (Matthew McConaughey), un ancien ingénieur, pilote hors pair devenu agriculteur, est choisi par la NASA pour mener un groupe de scientifiques à la recherche d'une nouvelle planète habitable pour les habitants de la Terre.
Comme les planètes du système solaire et des systèmes alentours ne sont pas viables, il leur sera nécessaire de voyager extrêmement loin en passant par un "trou de ver" situé près de Saturne.

Pour obtenir le film le plus crédible possible, Nolan s'est attaché les services de l'astrophysicien Kip Thorne, grand spécialiste des trous noirs qui avait déjà participé au film Contact de Robert Zemeckis (et dans lequel, fait amusant, jouait également Matthew McConaughey). Le trou noir visible dans le film a d'ailleurs été modélisé à partir des équations écrites par Kip Thorne et qui ont été utilisées par l'équipe en charge des effets spéciaux.


Le film se présentait donc comme étant extrêmement ambitieux, se voulant le plus réaliste possible. L'influence de Kubrick est très présente, Nolan ne s'en est jamais caché, mais Interstellar n'atteint toutefois pas le niveau métaphysique de 2001 : L'odyssée de l'espace, sauf pour sa dernière partie (sur laquelle je reviendrai plus loin).
Un scénario qui se repose autant sur des théories elles-mêmes incertaines n'était pas à l'abri d'un certain nombre d'incohérences et force est de constater que le film en contient un certain nombre qui, même si elles ne m'ont pas gâché le film, pourrait en interloquer certains (je ne les citerai pas ici pour éviter de spoiler).

Comme dit précédemment, l'espace est représenté de manière extrêmement réaliste dans le sens où, comme 2001 et Gravity plus récemment, aucun son n'est perceptible en dehors du vaisseau, l'Endurance.
Le trou noir est très impressionnant et le rendu est encore amplifié par les plans tournés en IMAX qui donnent une sensation de grandeur et de vertige. De nombreux plans ont été tournés avec une caméra IMAX fixée sur l'extérieur de la navette pour être au plus proche de l'action et le rendu visuel est très intéressant.
A noter que Wally Pfister, le chef opérateur habituel de Nolan, n'est pas directeur de la photographie sur Interstellar car celui-ci a préféré aller se tester à la réalisation avec Transcendance (mal lui en a pris car le résultat est absolument navrant).
C'est donc Hoyte Van Hoytema (qui avait déjà montré son talent sur Her cette année) qui le remplace et il réalise à nouveau un excellent travail ici.
Les séquences dans l'espace sont à couper le souffle et celles se passant sur terre ont également une esthétique très soignée, à l'exception notable de certains plans vraiment jaunâtres qui donnent l'impression que les personnages sont atteints d'une maladie du foie. Ce genre de photographie assez dégueulasse est devenue, étrangement, récurrente chez Nolan (je me rappelle de certaines scènes de Inception et de Dark Knight qui étaient éclairées de la même manière).


Interstellar devait à la base être réalisé par Spielberg avant que Nolan ne reprenne le projet, ce n'est donc pas une surprise de voir que ce dernier a beaucoup insisté sur l'aspect émotionnel et familial du film pendant toute la promotion en parlant de dresser à la fois une fresque cosmique mais également humaine.
Seulement, n'est pas Spielberg qui veut. Le cinéma de Nolan a toujours été considéré comme étant très froid, ses récits laissant peu de place aux émotions. Alors certes, il ne réussit pas forcément toujours à nous faire ressentir de l'émotion à travers ses personnages mais je retiens quand même certaines scènes qui m'ont émues, ce qui est déjà un grand pas en avant pour le réalisateur britannique dont la famille tient une place importante (sa femme Emma Thomas a produit tous ses films et son frère Jonathan participe régulièrement à l'écriture du scénario).

Mais les vraies émotions passent par les moments de suspense et d'angoisse traversés par les personnages, certaines scènes sont extrêmement prenantes (je pense ici en particulier à ce qu'il se passe sur la première exo-planète). Ces émotions sont transcendées par la musique de Hans Zimmer qui, pour une fois, laisse de côté ses traditionnelles percussions pour nous livrer des mélodies à base d'orgue et de violon qui collent parfaitement au côté dramatique de ces séquences.

L'OST, parlons-en justement. Comme je l'avais souligné dans mon précédent article, j'avais peur de me retrouver en face d'une musique peu inspirée, ne collant pas du tout à cet univers froid et silencieux. Le fait que Hans Zimmer ait dû composer la musique sans avoir lu le script pouvait donner des sueurs froides mais force est de constater que le pari est réussi. Certes la bande originale ne comprend pas énormément de musiques (j'ai d'ailleurs eu l'impression de toujours entendre le même thème comprenant quelques variations) mais celles-ci ont le mérite de m'être restées dans la tête après la séance et même encore au moment où j'écris cet article.
Tout n'est pas parfait cependant : à l'instar de Man of Steel l'an passé, la musique est parfois beaucoup trop forte, à tel point qu'elle recouvre tout le reste (et croyez-moi, quand le son est trop fort dans une salle IMAX, c'est tout le siège qui vibre). Le mixage du son aurait pu être beaucoup plus subtil à ce niveau-là.


Les acteurs, dans l'ensemble, s'en sortent plutôt bien. On pourra regretter le fait que Michael Caine joue encore et toujours la figure du "vieux sage" de l'histoire, c'est-à-dire le même rôle que toutes ses collaborations avec Nolan (à l'exception particulière du Prestige). Il est fort dommage que Nolan n'exploite pas plus les capacités de ce grand acteur car, même s'il a toujours été très convaincant, l'effet copié-collé se fait de plus en plus visible.

Matthew McConaughey livre une prestation solide, comme à son habitude ces derniers temps (mais pitié, regardez-le en VO pour pouvoir savourer son timbre de voix et son accent texan si particulier) sans chercher la performance de manière trop poussée (comme a tendance à le faire Christian Bale par exemple).
Anne Hathaway est correcte mais sans plus, on lui décernera la médaille du dialogue le plus niais du film (qui ressort plus d'un problème d'écriture, ne nous voilons pas la face).
Le reste du casting est bon, même si certains personnages ne font clairement que de la figuration : le fils de Cooper ou Doyle pour ne citer qu'eux.
J'ai quand même eu un petit coup de coeur pour Mackenzie Foy (qui joue la fille de Cooper petite) qui livre une performance vraiment touchante.
En bonus, si vous n'avez pas suivi l'actualité du film, vous risquez d'être plutôt surpris par un personnage qui débarque environ aux 3/4 du film et qui enchantera les fans de l'acteur en question.

La fin du film repose à nouveau sur un "twist" qui pourra en faire jaser plus d'un. Personnellement, je l'avais vu arriver un peu avant car l'histoire nous laisse de gros indices. Avec le recul, je regrette un peu cette fin tirée par les cheveux et le fait que Nolan veuille toujours trop expliquer. Alors que Inception avait le mérite de nous offrir une fin ouverte, nous avons ici droit à une conclusion bien moins ambigüe (avec d'ailleurs une grosse référence visuelle à Inception).

Alors certes le film n'est pas exempt de défaut mais je peux les pardonner facilement car, en sortant de la salle, il m'a fallu un moment pour me remettre de ce que je venais de voir et ce genre de sensation se fait de plus en plus rare au cinéma.
J'attendais ce film impatiemment depuis près de 2 ans et le simple fait qu'il ne m'ait pas déçu constitue déjà en soi un exploit. J'ai ressenti les mêmes émotions qu'en 2010, la première fois que j'ai visionné Inception, avec de longs moments où je suis resté bouche bée sur mon siège à la vue de ce qui se passait à l'écran.
Interstellar est une expérience à vivre si vous êtes fan de science-fiction réaliste et n'êtes pas totalement hermétique au style de Nolan, vous n'en ressortirez sûrement pas indemne.

Mankind was born on earth. It was never meant to die here